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mercredi, avril 24, 2024

La Banque mondiale confirme que la dévaluation du Dinar algérien n’a pas amélioré les recettes fiscales de l’Etat

La politique de dévaluation du dinar algérien par les autorités algériennes n’a pas produit une amélioration significative des recettes fiscales prélevées par le Trésor Public, indique le dernier Rapport de suivi de la situation économique de l’Algérie réalisé par La Banque Mondiale, la prestigieuse institution financière internationale. 

Dans ce rapport, les experts de la Banque Mondiale reconnaissent que « les exportations
ont grimpé en flèche et que la croissance des  importations est restée atone, aidé par une
amélioration des termes de l’échange en Algérie ». « En 2021, les recettes pétrolières revenant au budget se redressent nettement, sous l’effet combiné des cours internationaux élevés du pétrole et de la forte dépréciation du dinar par rapport au dollar des États-Unis depuis mars 2020 », analysent encore les mêmes experts de la Banque Mondiale qui reconnaissent ainsi un impact positif sur les revenus globaux du pays en devises de la politique de la dévaluation du dinar algérien.

La Banque Mondiale confirme donc le choix des autorités algériennes de procéder à une baisse volontaire de la valeur de « la monnaie nationale par rapport à l’euros et au dollar » pour gonfler les recettes en devises provenant des exportations des hydrocarbures. Sauf que ce tour de passe-passe financier et comptable n’a pas produit tous les effets escomptés.

Et pour cause, dans le même rapport, la Banque Mondiale a souligné que « la croissance des recettes fiscales reste cependant atone, la reprise des recettes de la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) et de celles provenant de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) étant compensées par une diminution des recettes issues de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) et des taxes à l’importation ». En clair, le Trésor Public n’a pas du tout profité grandement de cette politique de dévaluation de la monnaie algérienne puisque les recettes fiscales ont baissé globalement à  cause de l’impact de l’instabilité monétaire sur l’économie algérienne qui manque cruellement de tonus pour pouvoir se relancer réellement et retrouver son rythme d’avant la pandémie de la COVID-19.

Un autre élément est venu également réduire significativement l’impact positif de la dévaluation du dinar algérien sur les caisses et réserves du pays.  « Néanmoins, l’augmentation des recettes est contrebalancée par la forte relance de l’investissement public et la croissance soutenue des dépenses courantes », explique encore la Banque Mondiale dans son rapport pour démontrer que les augmentations incessantes des dépenses publiques de l’Etat algérien effacent les effets positifs de l’amélioration des indicateurs financiers du pays.

La Banque Mondiale a fait remarquer aussi que la montée en puissance des exportations algériennes a été accompagnée par l’augmentation des prix de plusieurs produits et matières premières importés par l’Algérie depuis l’étranger.

« Les exportations ont affiché un solide redressement, le fort rebond des cours mondiaux du pétrole s’ajoutant à l’essor des volumes d’exportation de gaz et hors hydrocarbures (+138% et +118%, respectivement). Bien que le taux de change nominal du dinar algérien
par rapport à l’euro soit resté stable en 2021, le dinar a poursuivi sa dépréciation par rapport au dollar des États-Unis, contribuant à une amélioration des termes de l’échange ainsi qu’à une nouvelle envolée des recettes d’exportation d’hydrocarbures. Par ailleurs,
les prix à la production en Europe et en Chine ainsi que les cours mondiaux des céréales et des produits laitiers ont fortement augmenté, exerçant une pression sur les prix à l’importation, au moment où les besoins d’importations de céréales ont augmenté. La hausse de 11,9 % en glissement annuel de l’indice de valeur unitaire à l’importation sur le 1er trimestre de 2021 s’est donc étendue au 2e trimestre », indique à ce propos l’analyse de la Banque Mondiale qui explique que ce contexte très hostile pour l’Algérie au regard de sa dépendance vis-à-vis des importations a contraint les autorités algériennes à développer des politiques soutenues de compression des importations.

Au final, la dévaluation accélérée du dinar algérien en 2021 n’a pas permis à l’Algérie de réaliser un équilibre rassurant au niveau de ses comptes économiques et financiers. Cette politique de dévaluation a obtenu uniquement une légère augmentation des recettes en devises des exportations du pays sans pour autant aboutir à une stabilité financière permettant une forte croissance économique.

 

 

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