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jeudi, avril 25, 2024

Investissements publics : l’Algérie préfère la religion à la recherche scientifique et le développement technologique

C’est une bizarrerie qui en dit long sur le degré alarmant de bon sens dont jouissent les dirigeants algériens. En 2023, l’Etat algérien va consacrer davantage d’argent public à la promotion des orientations religieuses et la culture islamique qu’au développement de la recherche scientifique et l’innovation technologique. Non, ce n’est pas une blague, c’est bel et bien la réalité qui ressort du projet de la Loi de Finances 2023 qui a été officiellement validé par le gouvernement algérien en attendant sa prochaine adoption par le Parlement et la Conseil de la Nation avant sa signature officielle par le Chef de l’Etat d’ici le 31 décembre 2022.

Cette future Loi de Finances nous apprend ainsi que le budget dédié en 2023 aux programmes de la recherche scientifique et développement technologique sera de l’ordre de 24,8 milliards de Da, soit l’équivalent de 180 millions de dollars USD. Il s’agit, effectivement, d’un budget nettement inférieur à celui qui sera mis à la disposition du ministère des Affaires Religieuses et Wakfs pour encourager les orientations religieuses et la promotion de la culture islamique. Ce dernier chapitre bénéficiera en 2023 d’une dépense publique de l’ordre de 29,4 milliards de Da, 210 millions de dollars USD.

Les dirigeants algériens accordent ainsi beaucoup plus d’importance à la religion par rapport à l’innovation technologique et progrès scientifique. Une absurdité dramatique dans le monde d’aujourd’hui où l’économie de la connaissance et la société de l’information ainsi que des nouvelles technologies sont une condition sine qua non pour assurer le développement d’un pays.

De l’avis de nombreux experts et observateurs du monde universitaire, dotée de plus d’une dizaine de centres de recherche et de plusieurs centaines d’unités au niveau des universités et autres instituts, l’Algérie peine toujours  à ancrer une politique claire de la recherche scientifique, du fait de l’absence d’une véritable stratégie de programmes nationaux pour la promotion de l’activité intellectuelle en général et de la recherche en particulier et de planification pour la valorisation des résultat. Rappelons enfin que l’Algérie a progressé uniquement de cinq places dans l’Indice mondial de l’innovation, occupant la 115e place sur 132 Etats classés en 2022. Notre pays figurait à la 120e place en 2021 et à la 121e place en 2020. L’indice mondial de l’innovation est un classement annuel des pays selon leur capacité et leur succès en matière d’innovation, publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

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