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jeudi, avril 25, 2024

Investissements chinois : l’Algérie s’effrite, le Maroc en profite

L’Algérie, pays traditionnellement ami et allié de la Chine, est en train de perdre les plus importants investissements chinois sur le continent africain. Des investissements qui sont, désormais, majoritairement orientés vers le Maroc, notre voisin de l’ouest qui profite amplement de l’instabilité politique de l’Algérie et des divisions minant l’establishment algérien afin de s’approprier de la majorité des projets juteux financés par les bailleurs de fonds chinois. 

Il faut réellement admettre que la progression de l’influence chinoise au Maroc mérite attention. Après la signature lors du voyage officiel du Mohamed VI en Chine en mai 2016, d’un « partenariat stratégique », Rabat a adhéré en 2017 aux « Nouvelles routes de la soie » et exempté de visas les touristes chinois. Plusieurs partenariats et projets ont été lancés dans le secteur des énergies renouvelables comme la construction d’un parc industriel près de Tanger, tandis sur la liaison ferrée Marrakech – Agadir, l’offre chinoise bien moins chère concurrence frontalement le projet français de TGV. Ces projets chinois lancés au Maroc coïncident étrangement avec le recul des investissements chinois en Algérie et le repli de l’Algérie sur elle-même notamment depuis début 2019 en raison de ses problèmes politiques internes et l’incohérence de son régime.

En Algérie, force est de constater que tous les gros projets chinois sont à l’arrêt ou bloqués. Le fameux méga-port de Hamdania à Cherchell est ralenti depuis 2015 alors que la Chine a proposé de le prendre en charge avec un financement de 3,3 milliards à condition d’obtenir en contrepartie son exploitation pendant une période de 25 ans via l’implication de deux groupes chinois. Le gouvernement actuel a repris récemment à son compte l’idée de créer sur le territoire algérien un port qui devrait être le futur pôle conteneurs de la Méditerranée. L’ambition d’Alger vise à détrôner Tanger Med. Lors du conseil des ministres du 28 juin, le ministre des Travaux Publics d’Algérie, Farouk Chiali, a présenté un exposé sur ce futur port. Mais depuis cet exposé, aucune avancée concrète n’a été enregistrée et le port marocain TANGER Med continue de dominer la rive sud de la Méditerranée occidentale.

L’autre méga-projet chinois en souffrance en Algérie concerne un investissement de 7 milliards dollars dans les mines du phosphate algérien. Le groupe Sonatrach et le groupe Chinois CITIC construction ont signé le 9 janvier 2020 à Alger un avenant au protocole d’accord relatif au projet intégré de production de phosphate en Algérie, conclu en 2018.

Pour rappel, les deux groupes avaient conclu, le 26 novembre 2018, un accord qui précise les termes de référence relatifs au développement d’un partenariat à travers la création, en Algérie, d’une société conjointe pour la réalisation de ce grand projet d’exploitation et de transformation du phosphate et de gaz naturel, dont la partie algérienne détient 51% contre 49% pour la partie chinoise, est réparti entre le gisement de Bled El-Hadba dans la wilaya de Tebessa (Est d’Algérie), sur 2045 hectares, la plateforme de Oued Kebrit à Souk Ahras, s’étendant sur 1484 ha , celle de Hadjar Essoud à Skikda, sur 149 ha et enfin le port de Annaba sur 42 ha. Malheureusement, depuis 2018, rien de concret n’a été accompli et l’instabilité politique dans laquelle l’Algérie a été plongée à partir de février 2019 ont dissuadé les investisseurs chinois à lancer ce projet faisant perdre ainsi à l’Algérie un investissement de 7 milliards de dollars.

Pendant ce temps-là, le Maroc en profite et collectionne les nouveaux projets chinois sur son territoire pour booster son économie. Au début de ce mois de novembre, au moment où l’Algérie patinait toujours dans la polémique sur l’état de santé de Tebboune parti se soigner en Allemagne à la suite de son infection au COVID-19, les marocains frappent un grand coup en permettant à la coopération sino-marocaine de franchir un nouveau cap grâce au lancement effectif du projet de la cité Mohammed VI Tanger Tech.

Il s’agit d’une cité industrielle moderne, futuriste, écologique, connectée aux technologies nouvelles et symbole d’une Afrique ouverte sur le monde, annoncent les responsables de ce projet dans un communiqué. Pour matérialiser cette initiative, une Cérémonie Virtuelle de Signature des Accords de Partenariat avec CCCC/CRBC s’est déroulée le 3 novembre, par visioconférence reliant CCCC/CRBC à Pékin, la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et TMSA à Tanger, ainsi que BANK OF AFRICA à Casablanca.

Au cours de cette cérémonie de signature, la société AEOLON, (spécialisée dans la fabrication de pales éoliennes au niveau mondiale), a d’ores et déjà annoncé son intention de s’installer dans la Cité Mohammed VI Tanger Tech avec un investissement de 140 Millions de Dollars et la création de plus de 2000 emplois. Notons que CCCC- China Communications Construction Company est classée dans le Top 5 des entreprises publiques chinoises d’ingénierie et de développement, et sa filiale CRBC – China Road and Bridge Corporation est spécialisé dans les grands projets d’infrastructure en Chine et à l’international.

En mars 2017, les autorités marocaines avaient déjà signé une convention avec le groupe Haite, basé à Chengdu (centre de la Chine), et présenté les grandes lignes de cette future ville industrielle qui regroupera des habitations résidentielles et des services comprenant plus de dix activités : aéronautique, automobile, e-commerce, télécommunication, énergies renouvelables, transport, électroménager, industrie pharmaceutique, matériaux, ou encore agroalimentaire. Le projet promet une nouvelle ville de 2.000 ha, la création d’environ 100.000 emplois pour une population environnante de 300.000 habitants. Un investissement d’un milliard de dollars qui permettra de drainer un investissement industriel de 10 milliards de dollars  sur 10 ans grâce notamment à l’installation de nouveaux industriels chinois.

Mais c’est dans le domaine sanitaire que le Maroc a pris une avance inquiétante sur l’Algérie en matière de coopération avec la Chine. Les groupes pharmaceutiques chinois ont développé des contacts approfondis avec les autorités marocaines et des essais cliniques ont été organisés l’été dernier au Maroc pour prouver l’efficacité des futurs vaccins chinois en concurrence avec les vaccins américains. Le laboratoire chinois Sinopharm a livré le 27 novembre dernier au Maroc une partie des doses du vaccin anti-Covid-19 qui seront administrées aux Marocains. Le reste de la commande faite par le Maroc, soit 10 millions de doses, devrait être acheminé durant les semaines à venir pour permettre au Maroc de faire face au nombre de personnes prévues.

Le Maroc prévoit de vacciner 5 millions de personnes, pour la première phase de cette campagne. Il s’agit dans un premier temps, des personnes prioritaires qui se retrouvent souvent au premier plan, en matière de lutte contre le virus. Ensuite ce sera le tour de quelque 23 millions de Marocains. La campagne se déroulera sur 12 semaines et permettra de vacciner en deux phases et quotidiennement environ 220 000 personnes. La Chine est la puissance qui est en train d’aider le Maroc de mettre en place toute cette campagne de vaccination. Et l’Algérie se contente d’observer sans bouger le petit doigt. Aucun contact sérieux n’a été entamé et aucune démarche concrète pour bénéficier de l’aide chinoise en matière de vaccination n’a été mis en place par l’Algérie qui reste étrangement immobile face à une urgence sanitaire mondiale marquée par une très dure compétition internationale.

Et le Maroc veut maintenant convaincre les chinois de fabriquer leurs vaccins sur son propre territoire pour pouvoir le livrer à tout le continent africain. Une rencontre a eu lieu il y a quelques jours à Casablanca a également entre les représentants chinois de Sinopharm pour conclure un partenariat avec les laboratoires marocains de Sothema et vérifier ses installations. Un partenariat qui a pour objectif à terme la fabrication et la distribution du vaccin au niveau du continent africain. Aucune démarche similaire n’a été accomplie, pour l’heure, par l’Algérie qui observe son voisin en train lui voler ses partenaires chinois à au nez et à la barbe des autorités algériennes.

Pour l’heure, l’Algérie  demeure encore le premier partenaire commercial de la Chine au Maghreb : elle concentre presque la moitié des exportations dans la région avec plus de 8 milliards de dollars  loin devant le Maroc et ses 3 milliards. Cependant, l’Algérie importe beaucoup depuis la Chine, mais attire très peu d’investissements productifs chinois. Et depuis 2019, la Chine  se détourne progressivement de l’Algérie au profit du Maroc. Les dirigeants algériens risquent de regretter à l’avenir leur immobilisme dans ce dossier hyper-stratégique pour l’avenir de notre pays.

 

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13 تعليقات

  1. Laisser les Algeriens et Algeriennes investirent dans leur propre pays. Ce seras l’avenir! Les Chinois sont la pour coloniser l’Algerie et l’Afrique toute entiere, petit a petit , methodiquement. On peut creer du partenariat avec la Chine mais rien d’autres. En particulier certaines industries comme les communications et l’energie doivent etre la propriete d’Algeriens. Simple comme bonjour mais en Algerie, on est en trein de couler de toute parts.

  2. Toutes investissements au Maroc est propriété à 90% du maîtres des Esclaves, nos malheureux frères et sœurs du Marrakech (Maroc c’est une terminologie française). Les chinois investissent partout ou ils le peuvent, le projet du port de Cherchel c’est le criminel de facto président Said Bouteflika avec Haddad qui l’ont torpillé. Personnellement j’estime que Said Bouteflika a agit sur décision des français qui veulent vitrifier l’Algerie et cela depuis 200 ans déjà.

  3. Il est justement préférable pour l’Algerie de ne plus s’associer avec la Chine a cause de ses raisons douteuse de s’implanté en Afrique (colonisation économique), de voler le postes des Algériens et surtout et essentiellement à cause des exactions de la Chine envers d’autres ethnie (Sri Lanka, Taiwan, Ouïghours) il serait temps a l’Algerie d’honorer ses principes qui sont de ne pas collaborer avec les pays traîtres et qui font subir des sévices a d’autre nations a cause de l’apport financier que nous leur apportant. Je propose pour cela le programme suivant:
    -Quitter la Ligue des Traîtres (La Ligue Arabe)
    -Quitter l’OPEP et commencer l’exploitation agricole et des terres rare
    -Rompre tout lien avec la Chine et renvoyer les ouvriers Chinois (ou leur dire: soit garder le visa Algériens ou sois chinois, pas les 2)
    – Créé un pôle Touriste majeur (l’Algerie a été classé plus grand potentiel au monde)
    -Revenir sur le devant de la scène africaine et international en intervenant contre les Kawarij
    (Daesh, Al Qaida et autre sheyatine)
    -Interdire les importations de matière 1ere basique (blé, cotons, bananes, métaux rare et j’en passe) car nous possédons tout cela
    -Financer massivement les projets des étudiants (voiture électrique, start UP, centres de recherche Algériens)
    -crée une industrie militaire autonome
    -supprilé la bureaucratie en mettant des pare-feux sur les domaine stratégique (stockage de donné, armement, medical)
    -Construire des université prestigieuse pour accueillir les grosses têtes africaine pour faire de l’Algerie une cité des science d’Afrique et avoir de l’influence sur la politique africaine et l’Afrique qui est a mes yeux le prochain « continent de l’El Dorada’

    Voilà c’était mon analyse, elle n’est pas complète et non exhaustive, je tient à préciser que je le suis beaucoup documenté sur l’Algerie en générale

  4. Depuis les années 60 debut de la décolonisation ,que les 2 pays cherchent la voix pour sortir du sous développement.
    Deux theses s’affrontent, capitalisme marocain avec une agriculture intensive à la base ,construction de barrages… Socialisme algerien avec le lancement d’une industrie lourde.
    A preciser que les deux pays, victimes de la colonisation française n’ont pas pu sortir du sous-développement.
    Pour cause le modèle de développement économique. Tous les economistes s’accordent pour insister sur l’interdependance de l’agriculture et l’industrie. Sans ces deux paramètres les deux pays continuent de servir le capitalisme mondiale et s’enliser ds le sous-développement.

  5. si l’Algerie avait fait comme le maroc qui a permis a ce que les marocains servent des cobayes pour le chinois qu aurait dit Zemara ?… et croyez vous que la france la maitresse laisserait la chine lu, chiper son Maroc ?…. avec un peu d’inteligence zemara et tous les ratons dont les commentaires vont dans le meme sens ne savent pas que les puissances font dans le très long terme !…pour toutes les puissances du monde l’Algerie attire mille fois plus les convoitises que le maroc ! …aujourd’hui la france a pubvliqument juré de mettre fn a la presnece de la chine en Algerie ! et zemarra a le feu vert de cpommencer le combat des laches traitres !….