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vendredi, mars 29, 2024

Hydrocarbures, commerces, immobilier : l’économie algérienne se portait mal, très mal bien avant la pandémie du COVID-19

L’économie algérienne se portait déjà mal, très mal et ce depuis bien avant la pandémie du COVID-19. Et c’est le très officiel et sérieux Office National des Statistiques (ONS), un organisme étatique algérien rattaché au ministère des finances, qui le confirme dans son dernier rapport sur les comptes nationaux pendant le premier trimestre de l’année 2020, à savoir de janvier jusqu’à fin mars dernier.

Les comptes nationaux forment un ensemble cohérent d’indicateurs macroéconomiques qui fournit des informations pour analyser la structure des économies et leur évolution dans le temps. Les comptes nationaux trimestriels comprennent le PIB et ses principales composantes (valeur ajoutée brute, consommation finale, formation brute de capital fixe, exportations et importations de biens et de services, revenu, etc.), ainsi que l’emploi. En clair, il s’agit d’une représentation schématique et quantifiée de l’activité économique d’un pays.

Dans son dernier rapport trimestriel concernant l’année 2020, l’ONS confirme que l’économie algérienne tournait d’ores et déjà au ralenti et subissait une énorme baisse d’activité et de croissance. Preuve en est, dans le secteur des hydrocarbures, la baisse de l’activité a commencé bien avant le début actif de l’épidémie du coronavirus COVID-19, à savoir vers la deuxième partie du mois de mars, date à laquelle l’Algérie a commencé à appliquer ses mesures de prévention sanitaire avec un confinement total à Blida, premier foyer de l’épidémie, et partial ailleurs comme à Alger.

Il faut savoir ainsi qu’au premier trimestre 2020, la valeur ajoutée des hydrocarbures a connu de nouveau une baisse importante de 13,4% contre une baisse de 7,1% durant le même trimestre de l’année précédente, nous apprend le rapport de l’ONS. Cette source note, par ailleurs, que les prix des hydrocarbures ont connu de leur côté une forte diminution de 16,9%, ce qui implique une baisse nominale de 28,0% de la valeur ajoutée des hydrocarbures contre une diminution de 8,0% une année auparavant.

Dans plusieurs autres, la crise avait planté son décor dés les premiers mois de l’année 2020. Pour preuve, l’ensemble des sous-secteurs de l’industrie ont été affectés par des évolutions négatives. A titre d’exemple, dans le secteur des cuirs et chaussures, les entreprises algériennes ont subi une perte de croissance et dépassant les 10 %.  L’activité industrielle a reculé également de plus de 10 % dans le secteur du papier, bois et lièges durant les 3 premiers mois de l’année 2020. L’activité des produits pétrochimiques a diminué également de moins de 2.3 %, celle des mines et carrières de 3.2 % et les entreprises activant dans le secteur des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques ont accusé des chutes d’activité de près de 6 %.

Dans le secteur des transports et communications, une baisse de croissance de moins de 4.8 % a été enregistrée durant le premier trimestre en Algérie. Les hôtels, restaurants et cafés ont perdu subi une chute de croissance évaluée à moins de 2.7 %.

Mêmes les commerçants ont constaté une baisse de 1.5 % de leurs activités alors que pendant la même période durant l’année dernière, les commerçants algériens ont connu une croissance de 4.8 %. L’immobilier a été lui-aussi de plein par la crise économique puisque son taux de croissance a baissé de 6 % l’année dernière à 2.5 % pendant les trois premiers mois de l’année 2020. C’est une baisse de l’activité qui dépasse les 50 % pour le secteur immobilier algérien. Ces chiffres et données recueillies par l’ONS démontre que la crise économique du pays a commencé au lendemain de l’élection présidentielle de décembre 2019. L’Algérie s’est « grippée » bien avant le début sérieux de la pandémie du COVID-19.

L’ONS souligne enfin qu’au premier trimestre 2020, l’activité économique est en baisse. Les évaluations trimestrielles indiquent une diminution du produit intérieur brut (PIB) de 3,9% par rapport au 1 er trimestre de l’année 2019.

 

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