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mardi, mars 19, 2024

Fin tragique de 8 harragas algériens dont une femme enceinte de 8 mois au large des côtes espagnoles : mourrir de soif et de faim en haute Méditerranée

Encore un drame. Encore une tragédie. Une embarcation de fortune transportant pas moins de 12 migrants clandestins algériens a dérivé à quelques 100 KM des côtes espagnoles, plus exactement au large des rivages de la province d’Almeria, à l’extrême sud de l’Espagne. 8 migrants algériens ont péri à la suite de cette mésaventure dans des conditions inhumaines. Et pour le moment, les secouristes espagnols ont pu sauver la vie à seulement 3 survivants alors que 8 autres migrants algériens sont déclarés disparus, pour ne pas dire probablement morts, et leurs corps sont activement recherchés par les unités spéciales des garde-côtes espagnols.  

Parmi ces harragas algériens disparus en haute mer, nous retrouvons deux femmes algériennes. Et l’une de ces migrantes était enceinte depuis 8 mois et rêvait de rejoindre l’eldorado européen pour donner naissance à son enfant sous des cieux plus cléments que ceux de son pays natal, l’Algérie, rongée par une profonde crise économique, politique et sociale. Le récit des derniers moments de ces harragas algériens à bord de leur barque avant de faire naufrage est tout bonnement bouleversant et glaçant.

Et pour cause, la femme enceinte est morte dans les bras de son mari de soif et de faim alors que l’embarcation censée les mener jusqu’à l’Espagne était à la dérive depuis plus de 7 jours les eaux de cette vaste et infernale Méditerranée devenue un cimetière à ciel ouvert pour de très nombreux migrants algériens.

Contacté par Algérie Part,  Francisco José Clemente Martin, le militant associatif et défenseur des droits des migrants qui publie quotidiennement des informations détaillées et précises sur le nombre des Harragas algériens arrivés en Espagne ou exposés à tous les risques pour atteindre les côtes espagnoles à bord d’embarcations de fortune, a confirmé la mort des deux femmes algériennes se trouvant à bord de cette embarcation au large des côtes d’Almeria après plus de 7 jours de dérive en haute mer.

Selon notre interlocuteur qui puise ses informations directement auprès des garde-côtes espagnols ainsi que des associations prenant en charge les migrants en détresse en Espagne, une panne de carburants a immobilisé l’embarcation des harragas algériens qui ont quitté les côtes de la wilaya d’Oran le 7 mai dernier. Jusqu’à hier samedi 14 mai, les harragas algériens n’ont donné aucun signe de vie. Les secouristes espagnols ont pu retrouver 3 survivants qui ont échappé miraculeusement à une mort tragique.

Les 8 autres migrants algériens dont les deux infortunées femmes sont morts de faim, de soif et de brûlures rongeant leurs corps frêles durement marqués par les difficultés éprouvantes de cette traversée malheureuse qui a fini en tragédie, à en croire le témoignage des survivants récoltés par Franciso José Clemente.  Sans nourriture, ni eau ni la moindre assistance, les 8 harragas algériens n’ont pas pu survivre à cette mésaventure cauchemardesque. Quant aux 3 survivants repêchés par les secouristes espagnols, ils ont été pris en charge rapidement par des équipes médicales qui leur ont prodigué les soins les plus urgents. Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les cadavres des 8 harragas disparus dont ces deux femmes algériennes dont le sort sinistre ne manquera pas de susciter une vive émotion en Algérie.

Rappelons enfin que Franciso José Clemente travaille directement avec l’ONG Centre International pour l’Identification de Migrants Disparus (CIPIMD) qui se trouve à Malaga en Andalousie (Espagne) et qui se mobilise au quotidien pour appuyer les recherches des secours en mer dans l’espoir de sauver des migrants algériens d’une mort tragique lorsqu’ils tentent d’atteindre les plages espagnoles.

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