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mardi, avril 23, 2024

Face à la crise du COVID-19, le Ghana élabore un plan ambitieux… et l’Algérie cire au complot !

Quel incroyable paradoxe. Face à la crise provoquée par la pandémie du COVID-19, l’Algérie ne cesse de crier au « complot » en accusent des « saboteurs » d’être à l’origine de plusieurs dysfonctionnements actuels qui martyrisent les Algériens : crise de liquidités, feux de forêt, coupures d’électricité et pénurie d’eau potable, situation sanitaire en détérioration permanente, etc…

« Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune m’a chargé d’ouvrir une enquête sur les feux de forêts, le manque de liquidité au niveau des bureaux de poste et les perturbations de l’AEP », a indiqué à ce sujet le premier-ministre, Abdelaziz Djerad dans une déclaration à la presse, en marge d’une réunion ministérielle consacrée à l’exploration du marché des vaccins anti-Coronavirus, soulignant que le Président de la République « a donné cette instruction, car il est étrange voire du hasard que ces trois opérations, enregistrées le même mois, touchent à la stabilité et créent des problèmes dans la relation entre le citoyen et les autorités publiques ».

Ainsi, face aux problèmes concrets et palpables soulevés par les conséquences dramatiques de la pandémie du COVID-19, l’Algérie préfère officiellement parler de « complot » et de « sabotage » au lieu d’élaborer un sérieux programmes de solutions concrètes qui peuvent apporter un soulagement à sa population. Ailleurs en Afrique, au Ghana plus exactement, la réaction des autorités est beaucoup plus sensée et responsable. Dans ce pays de 30 millions d’habitants qui n’a ni la manne pétrolière ou gazière de l’Algérie et dont le PIB, à savoir la richesse nationale produite, ne dépasse pas les 66 milliards de dollars alors que celui de l’Algérie dépasse les 173 milliards de dollars, le gouvernement s’est rapidement au travail pour protéger sa population contre les effets néfastes de la pandémie du COVID-19.

Le Ghana vient de lancer officiellement un programme de réponse au Covid-19. En quoi consiste ce programme ?  Toutes les personnes touchées recevront un traitement et un approvisionnement en eau gratuits. Les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) bénéficieront d’un programme de prêts bonifiés avec un moratoire d’un an et une période de remboursement de deux ans. Le secteur privé bénéficiera également d’un gel et d’un remboursement des impôts, de subventions directes et d’un fonds de garantie permettant aux entreprises d’accéder à un crédit bancaire.

Le programme vise également à augmenter le nombre de personnes testées, pour passer de 1 % à 3 % d’ici à la fin décembre 2020, à faire passer le nombre de points d’entrée habilités à signaler les cas présumés de Covid-19 de 1 à 14 d’ici à la fin du mois de septembre, et à doubler le nombre de centres de traitement dotés d’équipements de soins intensifs adéquats d’ici à la fin de l’année.

Comme ailleurs, la pandémie a ralenti l’activité économique au Ghana dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services. Le secteur agricole, en particulier, enregistrera probablement une baisse de performance puisque la maladie a coïncidé avec le démarrage des travaux champêtres au Ghana. L’économie du Ghana, pays exportateur d’or, de cacao et aussi de pétrole, est touchée de plein fouet par l’augmentation importante des dépenses publiques en raison de la pandémie. La croissance du PIB réel devrait se situer aux alentours de 2,1 % en 2020, contre 6,1 % en 2019, tandis que le déficit de la balance courante devrait se creuser pour atteindre 3,6 %, comparativement à 3 % en 2019, à cause de la baisse des recettes d’exportation et des recettes et transferts provenant du tourisme.

Pour financer son programme, le Ghana vient d’obtenir de la part du Conseil d’administration du Fonds africain de développement une subvention de 69 millions de dollars américains pour soutenir les efforts de lutte contre la pandémie de Covid-19 et atténuer son impact socioéconomique sur le pays.

Ce financement du guichet de prêt à taux concessionnel de la Banque servira d’appui budgétaire au gouvernement ghanéen pour financer son plan national de préparation et d’intervention d’urgence ainsi que son programme d’allègement des effets du coronavirus.
Plus précisément, les fonds contribueront à renforcer la capacité des établissements de santé à isoler, diagnostiquer et soigner les patients, et à fournir davantage de tests, de produits pharmaceutiques, d’équipement et de lits. Ils permettront également l’acquisition d’équipements de protection individuelle (EPI) adéquats pour le personnel soignant, ainsi que des mesures de compensation financière, outre un programme d’assurance destiné précisément aux professionnels de la santé et personnels de secteurs connexes.

Le Ghana trace des programmes, se fixe des objectifs, élabore un plan précis et transparent pour protéger sa population. En Algérie, le richissime pays africain et l’ancien leader des pays africains en voie de développement, qui était naguère donné pour exemple en matière de bonne gouvernance, est aujourd’hui en train de nager dans le complotisme le plus absurde. Et 6 mois, les Algériens attendent toujours des mesures concrètes pour améliorer leur quotidien de plus en plus sinistre face à la terrible pandémie du COVID-19.

 

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