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mardi, avril 23, 2024

Exclusif. Trois rapports sécuritaires préviennent la Présidence contre une immense vague de colère du Hirak post-coronavirus

Trois rapports sécuritaires sont parvenus au Palais Présidentiel d’El-Mouradia à la fin de la semaine passée, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Ces trois rapports ont été rédigés par trois institutions sécuritaires : la DGSN, la gendarmerie nationale et la Direction générale de la sécurité Intérieure (DGSI), l’une des principales branches des services secrets algériens, l’ex-DRS. 

Ces trois institutions sécuritaires ont été chargées à la mi-mars de lancer des investigations sur le sentiment de colère populaire qui habite les Algériens et Algériens face à la situation actuelle du pays. En clair, le palais Présidentiel d’El-Mouradia demandait des évaluations précises du risque d’une reprise des contestations populaires et des marches du vendredi. Avec ces évaluations, les trois principales institutions sécuritaires de l’Etat ont été instruites de fournir également des notes sur leurs prévisions de la teneur de ces contestations populaires qui peuvent avoir lieu à travers le pays.

La DGSN et la Gendarmerie Nationale ont rapidement instruit leurs éléments des renseignements généraux d’occuper le terrain et de sonder les intentions de la rue. Quant à la DGSI, elle dispose d’un large réseau d’agents qui infiltrent les masses populaires ainsi que les divergent catégories de la société algérienne.

Un mois plus tard, ces trois institutions ont finalisé leurs rapports et leurs recommandations. Les trois rapports ont été ensuite envoyés au Palais Présidentiel d’El-Mouradia et une autre copie a été communiquée par le commandement de la gendarmerie nationale à l’Etat-Major de l’ANP. Ces trois rapports sont accablants et aboutissent à une conclusion qui fait froid dans le dos des dirigeants actuels : le Hirak post-coronavirus sera beaucoup plus intense, acharné et déterminé. Les trois rapports sécuritaires, soulignent nos sources, mettent en garde contre une aggravation du sentiment de la colère populaire à cause de la détérioration des conditions de vie. La DGSN, comme la Gendarmerie nationale et la DGSI ont estimé que le risque d’une reprise brusque des manifestations populaires est très élevé dés la fin de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19.

Ce risque est double à cause la détresse morale de la population algérienne notamment des jeunes qui n’en peuvent plus de patienter face aux difficultés socio-économiques de la vie quotidienne. Le chômage grandissant, la misère sociale et la cherté de la vie risquent de remplir à nouveau les rangs du Hirak, analysent ces trois rapports. La DGSN et la gendarmerie nationale n’écartent pas dans leurs rapports une radicalisation du Hirak avec des risques potentiels très élevés d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Quant à la DGSI, son rapport fait part de la crainte de plus en plus accentuée du risque d’une récupération de la colère populaire par des mouvements politiques radicaux ou séparatistes. Cependant, les trois rapports abondent finalement dans le même sens : des millions d’Algériens voudront retrouver les rues et les manifestations après la crise du coronavirus COVID-19. La DGSI s’attend à des manifestations aussi grandioses que celles des vendredis des mois d’avril, mai et juin 2019.

La DGSN insiste sur le risque de l’organisation de marches et manifestants durant les autres jours de la semaine excepté le vendredi. Quant à la gendarmerie nationale, ses services des renseignements généraux prévoient un impact énorme sur la population notamment les étudiants et les jeunes des quartiers populaires des appels à manifester qui seront diffusés sur les réseaux sociaux.

Selon nos sources, c’est en se basant sur les conclusions de ces trois rapports sécuritaires que les autorités algériennes ont lancé  une campagne de répression menée tambour battant pour museler les activistes et militants du Hirak en plein confinement  sanitaire. L’objectif est de réduire dés maintenant leur influence sur la vague de contestation populaire qui va s’enclencher dans les jours qui suivront la fin de la crise sanitaire du COVID-19.

Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines publications.

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