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vendredi, mars 29, 2024

Exclusif. Tebboune a promis à Macron de maintenir la frontière fermée pour éviter le déplacements des Algériens en Europe

Le sujet de l’ouverture des frontières algériennes a été longuement abordé lors de l’entretien téléphonique qui a eu lieu le 27 juin dernier entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.  Le Président algérien avait présenté des assurances et garanties à son homologue français concernant le maintien de la fermeture des frontières du pays, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. 

En effet, avant de l’annoncer lors des travaux du Conseil des ministres qui se sont déroulés hier le dimanche 28 juin, Tebboune et Macron ont conclu un accord qui a abouti à l’engagement de l’Algérie à maintenir la fermeture de  ses frontières afin d’éviter le déplacement massif des ressortissants algériens en Europe. Cet accord a été conclu à la suite des négociations entamées entre Macron et Tebboune.

Selon nos sources, c’est la France qui a bataillé longuement avec les autres pays européens membres de l’espace de Schengen afin de ne pas classer l’Algérie sur la liste rouge des pays dont le ressortissants ne seront pas autorités à voyager vers l’Europe. Plusieurs pays européens ont voulu écarter l’Algérie de la fameuse liste des 14 pays autorisés à envoyer leurs ressortissants vers les pays de l’espace Schengen. Ces pays, nous apprennent des sources diplomatiques, ont estimé que l’Algérie présente une situation sanitaire dangereuse et le déplacement en Europe des ressortissants algériens peut provoquer une deuxième vague de contaminations au COVID-19.

Mais la France a résisté à ces appréhensions et s’est porté garante pour l’Algérie promettant ainsi à ses partenaires européens de conclure un accord avec les autorités algériennes pour contrôler et surveiller le flux des voyageurs algériens appelés à se déplacer en Europe. C’est à la suite de ces rudes négociations menées par la France avec ses partenaires européens que l’Algérie a pu se maintenir à la dernière minute sur la liste des 14 pays avec lesquels l’Europe va relancer ses liaisons aériennes.

Cependant, en échange de cet « avantage diplomatique » accordé à l’Algérie, la France a convaincu les autorités algériennes de s’engager à ne pas ouvrir les frontières durant au moins ce mois de juillet, voire tout l’été si la situation sanitaire reste alarmante sur le territoire algérien. L’Algérie sort ainsi gagnante de cet accord puisqu’elle évite de se retrouver officiellement black-listée par les pays de l’Union Européenne. Ce qui pourrait avoir un impact très négatif sur son image et sa crédibilité. Soulignons enfin que Macron s’est engagé également auprès de Tebboune à renforcer l’assistance médicale et scientifique française et européenne pour permettre à l’Algérie de surmonter la crise sanitaire du COVID-19. En clair, la France va envoyer dans les prochains jours des kits de dépistage, des aides médicales et la coopération médicale entre les deux pays sera renforcée afin de soulager l’Algérie dans ses efforts de lutte contre le COVID-19.

Signalons enfin que la France doit ouvrir ses frontières extérieures Schengen dès le 1er juillet 2020 à quelques pays, après un accord avec les pays de l’Union Européenne. Au départ, seules les liaisons avec 14 pays seront possibles, avec des ouvertures de frontières revues et corrigées tous les 15 jours. Attention, si une première liste des pays a été fixée, elle doit être officialisée en Conseil ce lundi 29 juin 2020.

La liste proposée comprend 14 pays, parmi lesquels l’Algérie, l’Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l’Uruguay. La Chine pourrait faire partie de la liste des frontières rouvertes si elle accepte une réciprocité. L’UE compterait d’ailleurs fermer ses frontières aux voyageurs de 54 pays, dont les Etats-Unis, le Brésil et la Russie.

La liste des modalités à respecter pour ouvrir les frontières ont été établies vendredi 26 juin en soirée. Cette proposition devrait être votée ce lundi. Selon cette proposition, plusieurs critères épidémiologiques doivent être respectés pour être sur la liste des pays autorisés à atterrir en Union Européenne, notamment un taux de nouveaux cas de Covid-19 proche ou en-dessous de 16 pour 100.000 habitants (moyenne dans l’Union européenne) sur les 14 derniers jours, avec une tendance à la baisse des nouveaux cas, ainsi que l’existence de mesures mises en place pour lutter contre la pandémie.

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