10.9 C
Alger
vendredi, avril 19, 2024

Exclusif. Raffinerie d’Augusta : Depuis le début de la crise du COVID-19, Sonatrach a perdu plus de 450 millions de dollars

La raffinerie d’Augusta est en train de devenir un véritable gouffre financier pour l’Algérie. Depuis le début de la crise du COVID-19, la raffinerie sicilienne rachetée par Sonatrach en décembre 2018 a provoqué des dépenses supplémentaires dépassant les 450 millions de dollars, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Des sommes colossales en devises considérées comme de pures pertes pour Sonatrach qui a injecté ces sommes pour maintenir les équilibres financiers d’Augusta menacée de faillite à cause, certes, de la paralysie des activités économiques en Italie provoquée par la pandémie du COVID-19, mais aussi en raison de l’incapacité de Sonatrach à rentabiliser faute d’un plan d’action perspicace. 

Selon nos sources, ces pertes de 450 millions de dollars ne reflètent que les dépenses consentis par Sonatrach pour la raffinerie d’Augusta durant ces 6 premiers mois de l’année 2020. D’ici la fin de l’année en cours, ces pertes vont encore s’élever car Sonatrach devra renflouer en permanence les caisses de la raffinerie sicilienne comme le stipule son engagement contracté lors de son rachat officiel en décembre 2018.

D’après nos sources, la direction générale de Sonatrach s’attend à des pertes dépassant le 1 milliard de dollars d’ici décembre 2020. Une véritable catastrophe financière pour la compagnie nationale des hydrocarbures en cette période de disette financière marquée par une chute brutale des revenus en devises des exportations des hydrocarbures du pays.

A la direction générale de Sonatrach, force est de constater que l’actuelle administration n’a absolument rien fait pour trouver des solutions qui peuvent atténuer ses pertes financières. Le PDG Toufik Hakkar et ses plus proches collaborateurs dorment sur leurs lauriers et n’ont jamais accordé la moindre importance à ce dossier sensible et stratégique où l’Algérie perd des dizaines de millions de dollars par mois. La facture est de plus en plus salée. Les autres cadres dirigeants de Sonatrach sont totalement démotivés et ne peuvent plus apporter leurs contributions pour gérer les diverses situations de crise dans le secteur des hydrocarbures. Avec la campagne de limogeages et de licenciements abusifs orchestrée depuis plusieurs semaines par Toufik Hakkar, des dizaines de cadres dirigeants sont totalement découragés et ne fournissent plus aucun effort dans leur travail quotidien. « Pourquoi faire preuve d’abnégation lorsqu’on sait qu’on peut être limogé brutalement sans aucun ménagement et sans aucun motif valable ? « , lance un cadre dirigeant de Sonatrach contacté par Algérie Part qui nous décrit une ambiance tendue et très délétère au sein du seul « poumon économique du pays ».

Toufik Hakkar a semé la zizanie et la terreur dans les rangs de Sonatrach en justifiant ces limogeages incessants et successifs par des « instructions communiquées par la Présidence ».  Avec cette politique brutale et guerrière, Sonatrach se vide de ses cadres expérimentés et le malaise général étouffe l’innovation. Par conséquent, personne ne gère en ce moment comme il se doit un dossier aussi sensible comme celui « d’Augusta ».

Pour rappel, SONATRACH RAFFINERIA ITALIANA Srl, la filiale raffinage Italienne de SONATRACH Spa, est devenue donc propriétaire de ces actifs à partir de décembre 2018.  Sonatrach avait clôturé cette transaction suite à un processus de transition de 6 mois qui avait permis à SONATRACH de lever toutes les conditions suspensives, notamment celles liées aux accords anti-trust.

dernières nouvelles
Actualités