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jeudi, avril 18, 2024

Exclusif – L’incroyable Histoire du Responsable d’Air Algérie à Pékin !

Avec la propagation mondiale de l’épidémie du coronavirus, qui a pris au dépourvu presque toutes les nations du Monde, il est apparu vital pour les services de santé de chaque pays d’acquérir, dans l’urgence, des dispositifs de protection afin d’assurer la constitution de stocks conséquents à même de réduire la circulation de ce virus mortel au sein de leurs populations.

Les centrales d’achat du monde entier, fussent-elles publiques ou privées, se sont alors précipitées dans une course effrénée à la recherche de fournisseurs de masques de protection respiratoire, mais également à l’organisation de leur acheminement dans un contexte de transport aérien et maritime, aussi sollicité que surveillé.

Au milieu du mois de Mai, une entreprise française exerçant son activité dans le secteur du commerce de gros pour le compte de grandes marques d’hypermarchés, a sollicité les compagnies aériennes pour une offre urgente de transport, consistant en l’acheminent de lots de marchandises contenant des produits sanitaires, de Chine vers la France.

La compagnie aérienne algérienne Air Algérie aurait été, selon nos informations, contactée le 13 mai 2020 pour assurer plusieurs vols cargos au départ de l’aéroport international de Ningbo Lishe (NGB), qui dessert la ville de Ningbo dans la province du Zhejiang en Chine, vers l’aéroport international Charles De Gaulle, dans la capitale française de Paris.

En effet, l’usine en question, dont le domaine d’activité est l’industrie textile et d’accessoires se trouve à une quinzaine de Kilomètres de la ville de Ningbo, et à près de 1400 Kilomètres de Pékin.

Intéressée, Air Algérie a rapidement pris part aux premières négociations ayant vu le client solliciter 10 vols cargos confirmés et 5 autres vols complémentaires avec un prix par vol arrêté à près de 245.000€, soit un chiffre d’affaire de 2 450.000 € et 5 vols en attente de confirmation qui représentent donc 1 225.000€ supplémentaires. 3 675.000 Euros en tout qui représentent plus de 50 Milliards de centimes !

Avions cloués au sol, personnel à l’arrêt, liaisons aériennes suspendues, il faut dire que cette opportunité économique inédite représentait une aubaine pour la compagnie Air Algérie, qui faisait déjà face à de gros problèmes de trésorerie exacerbés par la pandémie du coronavirus COVID-19.

Conscient des retombées positives que cela allait engendrer pour sa compagnie, Mr Said Boulaoued, le chef de la Division maintenance technique et réparation aéronef d’Air Algérie, a entamé en l’espace de quelques jours plusieurs modifications sur un des avions Airbus d’Air Algérie, consistant en le démantèlement des sièges, la certification de la transformation par le constructeur et l’homologation de cette configuration par les autorités de l’aviation civile.

De son côté, la compagnie française entame, avec l’aide du représentant de la compagnie algérienne en France, les démarches administratives pour obtenir les autorisations nécessaires au vol d’Air Algérie de la part de l’autorité de l’aviation civile française, les accords sont obtenus au bout de 48 heures

En parallèle, le représentant d’Air Algérie à Pékin Mr Mourad Chaoui, a été contacté afin d’assurer le suivi de l’organisation locale des vols cargos de la compagnie publique. Sauf que ce dernier, n’a rien trouvé de mieux qu’exiger que les vols de départ se fassent de la ville de Pékin !

Surpris par cette déroutante injonction venant de la part d’un sous-traitant de transport, la société française accède pourtant aux revendications de l’ex Responsable de la Direction Gestion Technique de la Flotte (DGTF) d’Air Algérie : Mr Chaoui, lui qui a vanté la facilité du traitement des vols au départ de la ville de Pékin, s’opposant farouchement à tout recours à des vols au départ de Ningbo…

Le 15 Mai 2020, l’entreprise française demande à Mourad Chaoui de trouver une solution de transport pour l’acheminement terrestre des 230 m3 de produits sanitaires commandés, depuis l’usine dans la ville de Ningbo jusqu’à Pékin.

Le représentant d’Air Algérie, qui serait né le 6 Septembre 1955 et donc âgé de 64 ans, est alors revenu vers la partie française, après quelques jours, avec une offre de transfert terrestre équivalente à 8000€ . Un prix surprenant pour deux camions poids lourds 1500km en Chine !

L’entreprise française lance alors sa propre recherche auprès de commissionnaires de transport locaux, et opte pour une offre de transport, en configuration similaire à celle proposée par Mr Chaoui, mais pour un montant de moins de 3350€…

Nous n’avons pas pu nous expliquer une telle différence de prix entre les deux offres de transport !

Alors que le dossier administratif était vite complété par la partie française , il a pu rapidement être déposé dans un délai relativement court au niveau de la Direction de l’Aviation Civile Chinoise.

Quant à la demande de droit de Traffic aérien émise par Mourad Chaoui, elle n’avait toujours pas aboutie…

On entend par droit de Traffic aérien une autorisation qui confère à l’Etat bénéficiaire le droit de transporter passagers, marchandise ou courrier vers tous points d’un autre état.

Pressés par le temps, les relances de l’entreprise française quant aux droits de Traffic devenaient, depuis le 15 Mai 2020, de plus en plus insistantes. En vain…

Parallèlement, et sans réponse de la part de Mr Chaoui, l’aviation civile chinoise, qui avait reçu les documents complets de la partie française, envoyait une note explicative par courrier au représentant d’Air Algérie. Celle-ci est également resté sans réponse.

L’autorité de l’Aviation civile chinoise, connue pour son sérieux et sa rigueur, a été contrainte de contacter directement l’Ambassade d’Algérie en Chine pour leur demander de compléter ce dossier, qui pourtant allait apporter des devises a la compagnie aérienne battant pavillon national…

L’ambassadeur d’Algérie en Chine Ahcène Boukhelfa, que nos sources affirment qu’il avait été irrité par la démarche peu professionnelle du représentant d’Air Algérie à Pékin, a pris les mesures nécessaires pour remédier au mieux à cette situation.

Selon les informations rapportées par les mêmes sources, la communication ne serait plus au beau fixe entre la représentation diplomatique algérienne et le représentant d’Air Algérie en Chine.

Entretemps, la compagnie française n’a pu transporter sa première marchandise que le 25 Mai 2020 grâce à une compagnie russe, qui n’a eu besoin que de 48 heures pour assurer le vol cargo à partir de… Ningbo.

La seconde expédition s’est effectuée le 27 Mai 2020 par vol la compagnie britannique British Airways, vol organisé également en 48 heures, et de l’aéroport de Ningbo !

Manifestement, l’antenne d’Air Algérie à Pékin n’a pas su saisir une opportunité commerciale avantageuses, et ce principalement parce qu’elle fonctionne selon des modèles économiques éculés et une méthodologie de travail désuète liée à un cadre manquant de manière flagrante de professionnalisme.

La compagnie française a décidé de ne plus recourir aux services de sous-traitance d’Air Algérie, d’autant que les deux compagnies russes et britanniques avaient proposé des tarifs bien inférieurs à ceux d’Air Algérie…

Voilà comment Mourad Chaoui, censé représenter au mieux la compagnie aérienne publique à l’étranger, aura réussi à dégrader l’image d’Air Algérie aux yeux des partenaires potentiels étrangers et comment il aura fait perdre 50 Milliards à la compagnie, en un temps record !

La participation effective d’une entreprise publique dans un contexte de refonte de la chaîne logistique mondiale, le capital expérience qui en aurait découlé et qui n’aurait pu qu’être bénéfique pour la compagnie aérienne nationale, n’aura pu se réaliser. A cause d’un seul responsable…

Nous nous demandons quels sont les critères de choix que la compagnie aérienne, ainsi que le Ministère du Transport algérien, ont mis en avant pour décider qu’un responsable d’Air Algérie, issu du technique, se voit investir d’une mission de représentation commerciale à l’étranger ?

Car visiblement le résultat d’une telle politique est, on ne peut plus catastrophique !

Fabienne Outar

 

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