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jeudi, avril 25, 2024

Exclusif. Le général-major Said Bey : ses passeports diplomatiques et sa fortune cachée dans les banques françaises et belges

L’ex-commandant de la 2e Région militaire, le général-major Saïd Bey, fut l’un des officiers les plus influents et puissants de l’armée algérienne ces 20 dernières années. Adversaire redoutable du défunt Ahmed Gaid Saha, patron de l’Institution militaire algérienne, Said Bey est tombé en disgrâce en été 2018 à la suite du fameux scandale de la cocaine du Port d’Oran qui a permis à Ahmed Gaid Salah de lancer une immense offensive contre ses adversaires pour les neutraliser tous ses adversaires les uns après les autres à commencer par Said Bey qui était pressenti pour le remplacer en 2018 à la tête de l’Etat-Major de l’armée algérienne. 

Le 12 novembre 2019, la justice militaire aux ordres du puissant Ahmed Gaid Salah, inflige à Said Bey un retentissant procès pour « enrichissement illicite, trafic d’influence et corruption ». L’ex-influent patron de la deuxième région militaire en Algérie a même fait l’objet d’une enquête sur les conditions d’attribution des armes à feu aux hommes d’affaires, notamment un certain Ali Haddad, qui va aboutir à sa convocation avec d’autres hauts gradés de l’armée. Il a été accusé aussi de «dissipation et recel d’armes et de munitions de guerre» et «infraction aux consignes de l’armée». Le verdict était sans appel et Said Bey a écopé de 15 ans de prison ferme.

Cependant, le procès fut expéditif et il n’a pas permis d’éclaircir plusieurs zones d’ombre qui soulève des interrogations sur le fonctionnement de l’Institution militaire algérienne. En effet, en octobre 2018, lorsque Said Bey faisait l’objet d’une enquête préliminaire déclenchée par la justice militaire et confiée aux enquêteurs de la brigade de Bab Jedid de la Gendarmerie Nationale, une perquisition avait été menée au domicile algérois de l’ex-patron de la deuxième région militaire à Oran. Et c’est lors de cette perquisition que les gendarmes algériens débusquent plusieurs cartes bancaires françaises appartenant à Said Bey.

Au tribunal militaire de Blida, les juges d’instruction Djamel Boussaidi et Hocine Amalou ont envoyé en décembre 2018 une demande d’entraide judiciaire internationale en matière pénale aux autorités françaises. La justice militaire algérienne avait institué une commission rogatoire internationale dans le but d’enquêter sur des soupçons de transferts illicites de devises à l’étranger. Des transferts effectués par les membres des familles  des 5 généraux-majors tombés en disgrâce depuis fin août 2018, à savoir les généraux-major Said Bey, Habib Chentouf, Menad Nouba, Boudjema Boudouaour et Abderrazak Chérif.

La justice française a accepté de collaborer activement avec les autorités militaires algériennes, a constaté Algérie Part au cours de ses investigations. A la suite de la demande d’entraide judiciaire formulée et envoyée aux autorités Françaises par les magistrats du tribunal militaire de Blida, le parquet national financier du tribunal de Grande Instance de Paris, un organisme judiciaire spécialisé dans la lutte contre la grande délinquance économique et financière, a saisi tous les services français compétents pour déclencher de vastes investigations sur les biens immobiliers et les avoirs financiers du puissant général Algérien Said Bey.

C’est ainsi que la justice française a pu mobiliser l’Office Central pour la Répression  de la Grande Délinquance Financière et la plate-forme d’identification des avoirs criminels, deux institutions hyper-stratégiques en France.  Le 10 janvier 2020, la justice française envoie sa réponse définitive aux autorités militaires algériennes notamment aux magistrats du tribunal militaire de Blida. En effet, la justice française a fait parvenir aux autorités judiciaires militaires algériennes tout un dossier bien ficelé contenant des documents démontrant l’immense fortune dont disposait le général-major Said Bey et plusieurs de ses enfants en France et en Belgique. Malheureusement, force est de constater que ces informations n’ont pas été utilisées par la justice militaire algérienne puisque celle-ci a condamné Said Bey le 12 novembre 2019 dans un procès expéditif sans attendre les résultats de la commission rogatoire internationale et les réponses officielles des enquêtes judiciaires menées par les autorités françaises.

Et pourtant, le dossier judiciaire communiqué par la France à l’Algérie contient des révélations fracassantes sur le fonctionnement de l’institution militaire algérienne qui a permis des pratiques opaques pendant de longues années. Des pratiques ayant permis l’enrichissement spectaculaire des généraux algériens les plus influents. Il s’avère que certaines informations gênantes ont été étouffées par la justice militaire algérienne.

Quelles sont ces informations ?  Saïd BEY faisait plusieurs déplacements en Belgique et en France en 2012, 2014 et 2017. Il était titulaire de deux  passeports diplomatiques algériens N°0010226 (expiré en 2014) et N°140500273 (expiré en novembre2018). Avec ces documents diplomatiques officiels, l’influent général algérien a ouvert de nombreux comptes bancaires en France. Des comptes ouverts à son propre nom, ont souligné dans leur rapport final les autorités judiciaires françaises.

La plupart des comptes bancaires du général-major Said Bey étaient ouverts dans une agence parisienne de la Caisse d’Epargne. Il s’agit du compte de dépôt N°FR76 1751 5900 0004 0912 3124 006, ouvert depuis le 23/10/2007. Des milliers d’euros, voire des millions d’euros, ont transité par ce compte bancaire. Et la dernière somme retrouvée dans ce compte  27/08/2019 est 37.235,81€. Les fonds de ce compte provenaient de
virements effectués le 29/10/2007 depuis un compte ING ouvert à MONS en Belgique.

Ces transferts bancaires effectués depuis la Belgique ont suscité l’étonnement des autorités françaises qui n’ont pas déterminé avec exactitude leurs origines. Le général-major Said Bey disposait également d’un compte épargne  N°FR76 1751 5900 0000 0912 3122 765, ouvert depuis le 20/01/2012. Les investigations des services compétents en France ont permis d’identifier un Solde au 27/08/2019 de 23.641,70€. Ces fonds provenaient d’un autre compte bancaire, il s’agit du compte de dépôt N°FR76 1751 5900 0004 0912 3124 006.

Plusieurs autres avoirs financiers appartenant à Said Bey ont été identifiés tout au long de l’enquête menée en France. Un compte  livret B N°FR76 1751 5900 0001 1259 2083 029, ouvert le 25/01/2008 alimenté par des fonds provenant de son compte de dépôt N°FR76 1751 5900 0004 0912 3124 006.

Dans un autre compte bancaire, le compte  N°37789239504, les autorités françaises ont retrouvé un solde au 27/08/2019 de 93.560€. Le général-major algérien avait effectuée également  5 souscriptions de parts sociales entre 2009 et 2013. Il faut savoir à ce propos que la souscription des parts sociales est généralement proposée par les banques mutualistes lorsqu’un client ouvre un compte ou contracte un crédit immobilier. En souscrivant une part sociale, le sociétaire acquiert un titre de propriété non coté en Bourse et servant des dividendes. Cela signifie que le général-major algérien a consenti probablement à des investissements immobiliers en France.

L’enquête des autorités françaises a permis d’identifier  plusieurs comptes à terme (CAT), ouverts entre 2008 et 2013 et clôturés par la suite par Said Bey. Il faut savoir qu’en France, un compte à terme (ou dépôt à terme) est un compte d’épargne qui offre un taux d’intérêt attractif à condition que les sommes déposées restent indisponibles pendant un certain temps. Cela signifie que le général algérien a caché beaucoup d’argent et pendant une période assez longue en France, à savoir au moins 4 à 5 ans.

Plusieurs autres avoirs financiers ont été débusqués par l’enquête des services compétents français comme le compte de dépôt N°FR 76 1751 5900 0004 1247 1907 483, ouvert le 23/10/2007.  Mais ces comptes ont été fermés et les fonds qui les approvisionnaient provenaient toujours des autres comptes bancaires ouverts notamment en France. Le général-major Said Bey a profité d’au moins 6 comptes bancaires français alimentés depuis un seul compte bancaire en Belgique ouvert dans la banque ING à Mons. De 2007 jusqu’à 2017, les virements bancaires du puissant général algérien témoignent d’une forte activité financière et de l’importance de ses revenus dont la justice français a encore du mal à déterminer leur ampleur exacte. Ces transferts financiers indiquent clairement des opérations d’enrichissement. Mais la justice militaire algérienne n’a jamais creusé ce sujet. Pourquoi ? Parce que ces transferts financiers risquent de dévoiler l’immense montage frauduleux qui permet aux généraux algériens de toucher des commissions ou rétrocommissions lors de la conclusion des gros contrats d’importation des armes depuis l’étranger. Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra prochainement sur ce dossier avec de nouvelles révélations.

 

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15 تعليقات

  1. La justice algérienne quand elle veut agir, elle y arrive quand-même !
    Mais pourquoi donc le fait-elle de façon sélective ?
    A ses yeux, il y a de bons voleurs et de mauvais voleurs ! Allez-y comprendre quelque chose !
    Au final, pour moi, tous ces généraux, bons ou mauvais voleurs, à défaut d’être des apprentis pieds noirs sur le départ, ils nous donnent à tous l’image des pieds nickelés.

  2. tant qu il n y a pas de renouvellement générationnel et la mise à l écart des gestionnaires véreux ou incapables nommés durant la triste période de bouteflika , il n y aura aucun redressement de ce pays, ni de justice impartiale, ni de recouvrement des fonds détournés, ni de stabilité réclamés par le mouvement populaire du 22.2.2019 tant que les mêmes pratiques de gestion perdurent malheureusement .d ailleurs, nous vivons depuis 2012,les mêmes moments d angoisse et d incertitude depuis la maladie invalidante de l ex président cadre limogé par le peuple avec de temps a autre des flashs de communiqués abstraits, sans image ni bulletin de santé, ne convaincant personne et des promesses de retour dans les jours à ……………………………….venir

  3. Arrêtez de donner dans le sensationnel. 37.235,81 € ou même 93.560 €, n’importe quel trabendiste algérien les a dans ses comptes à létranger. Extrapoler et affirmer que des millions ont transité par ces comptes est de la pure spéculation et, ce faisant, vous vous faites complices des campagnes de Gaid Salah et du pouvoir ayant visé à discréditer les quelques généraux propres de l’armée algérienne. Le général Bey est connu dans sa région d’origine pour son honnêteté et sa probité.
    A. Reggab

  4. Il faut dégager tous les anciens généraux , soit ils sont des agents de la France, ou de la Russie ,ou des États Unis, ou de l’Arabie saoudite ou des Emirats, ces gens courent derrière l’argent ,ils vendraient leurs et mère pour un sous , c’est pour cela que l’Algérie ne décolle pas et qui peut vous dire qu’ils n’y a pas des généraux qui travaillent pour le makhsen , sinon comment ça se fait qu’aucun pays ne les dénonce et surtout un militaire qui se déplace d’un pays a l’autre et obtient l’autorisation de déposer son argent volé 1er un militaire ne peut se déplacer qu’avec l’autorisation du ministre de la défense de son pays et l’autorisation du pays qui le reçoit ,sinon il est considéré comme un espion par le pays qui le reçoit et arrêté emprisonné. En France une personne résidante en France quand elle dépose son argent dans une banque, ils ouvre une enquête secrète sur lui pour savoir d’où il a obtenu l’argent et même on lui demande ses papiers d’identités ,ses fiches de paie et même la déclaration d’impôts alors comment ça se fait que des militaires étrangers arrivent a déposé de la France sans être inquiété ,sauf que les banques ont reçu l’ordre d’une autorité supérieure,sans ça comment expliquer ces magouilles.

  5. « Au tribunal militaire de Blida, les juges d’instruction Djamel Boussaidi et Hocine Amalou ont envoyé en décembre 2018 une demande d’entraide judiciaire internationale en matière pénale aux autorités françaises. » la reponse arrivera : « Le 10 janvier 2020, la justice française envoie sa réponse définitive aux autorités militaires algériennes notamment aux magistrats du tribunal militaire de Blida. »

    Desormais les francais reagissent et travaillent comme la tortue a l’aire du digitale. Le payement a partir d’une carte banquaire d’une banque Japonaise emise a Tokyo fera trois seconde pour valider une transactions a Buenos Aires en Argentine. Et la, en france, deux pseudo-institutions national de lutte contre la corruptions font plus d’une annees pour savoir si un generale, dont les mouvements physique que digitale sont surveilles par le maitre des esclaves au Maroc, les Sionistes, les Emiratis, les USa, la France, la russie et j’en passe! c’est de la conivence des Francais, Belges, et tous les Europeens avec les criminels et les blanchisseurs d’argents vole’ aux peuples.

  6. Tous ces malfrats qui n’ont jamais fait une guerre justifiant leur grade oublient trop souvent qu’ils ne vont pas emporter leur butin avec eux lorsqu’ils seront appelés à Dieu. De plus leurs amis chez qui ils planquent leurs avoirs volés se retourneront contre eux le moment venu. Sans oublier surtout qu’à défaut de rendre compte de leurs actes criminels devant la justice des hommes, ils n’échapperont pas à celle divine.

  7. le général bey est l’un des plus des généraux algériens. Qu’est-ce que représente la somme de 100000 euros pour un n’importe quel trabendiste algerien
    pour votre information Said bey etait attaché militaire à Bruxelles
    Mais cherche où sont les mille milliards
    toi en tant que abdou semmar tu dois en avoir plus de 200000 euros de la part de tahkout
    cesse de dénigrer les honnêtes gens