19.9 C
Alger
jeudi, avril 25, 2024

Exclusif. Le futur gouvernement de Tebboune : les dessous d’une énième déception qui attend les Algériens

Après avoir nommé officiellement Noureddine Ayadi au poste de directeur de Cabinet de la Présidence de la République, et Mohamed El Amine Messaid au poste de Secrétaire général de la Présidence de la République, Abdelmadjid Tebboune est en train de préparer le futur gouvernement qui devra diriger l’Algérie durant cette période si délicate et sensible de son histoire. Malheureusement, selon nos investigations, le futur gouvernement que Tebboune s’apprête à mettre en place tire ses origines de la sempiternelle matrice « Bouteflikienne ». En clair, Tebboune installera un gouvernement dont la composante sera choisie et désignée selon les mêmes critères qui étaient en vigueur durant les 20 ans de règne de Bouteflika. 

Ainsi, Abdelmadjid Tebboune devra confirmer officiellement dans ses fonctions l’actuel premier-ministre par intérim Sabri Boukadoum. Selon nos sources, les deux hommes se connaissent depuis des années et Tebboune voue un grand respect pour Boukadoum qui fut l’ancien représentant permanent de l’Algérie à l’ONU entre 2013 et 2019. Après avoir été nommé ministre des Affaires étrangères le 31 mars dernier par le cabinet de Said Bouteflika, Sabri Boukadoum sera confirmé dans les jours à venir dans son poste de Premier-ministre. Diplomate de carrière et ancien ambassadeur en Côte d’Ivoire et au Portugal, Boukadoum a servi durant toute sa carrière le régime algérien. Nous sommes donc loin de cette « rupture » et « changement » que le sieur Tebboune a promis aux Algériens dans son discours d’investiture le jeudi 19 décembre dernier.

Pis encore, le futur gouvernement verra le maintien de plusieurs ministres qui ont contribué au règne du Bouteflikisme. Preuve en est, Belkacem Zeghmati ne devra pas quitter le ministère de la Justice et sera maintenu au pouvoir. Au ministère des Finances, aucun changement majeur n’est prévu selon nos sources puisque Mohamed Loukal est bien parti pour… rester. La sulfureuse et controversée Imane Houda Feroaun ne devrait pas rester au ministère des TIC et de la Poste. Mais, insistent nos sources, la jeune ministre et symbole irréversible du long règne du Bouteflikisme, elle devra être rappelée à une nouvelle fonction ministérielle ! Et pourtant, la jeune dame est citée nommément dans plusieurs affaires et scandales de corruption.

Pour les autres postes et ministères, Tebboune va recourir à la même vieille méthode d’Abdelaziz Bouteflika : promouvoir des walis et des technocrates des administrations territoriales du pays. Preuve en est, au ministère de l’Intérieur, Tebboune cherche un jeune Wali inconnu au bataillon pour lui confier ce poste stratégique. Au ministère de l’Habitat, Tebboune a pensé à Djellaoui Abdelkader, l’actuel Wali d’Oran. Pour le ministère des Affaires étrangères, le cabinet de Tebboune cherche à rappeler un ambassadeur qui peut réunir les critères de la compétence et d’un âge plus au moins tolérable.

Raouf Bernaoui, ministre des Sports, et Hassane Rabehi ministre de la culture par intérim, devront conserver leurs fonctions au sein du futur nouveau gouvernement. Pour le ministère de l’Industrie et de l’investissement, Tebboune va se débarrasser de l’encombrante Djamila Tamazirt dont le nom est écrit noir sur blanc dans le dossier de l’oligarque Mohamed Laid Benamor. Tebboune envisage, selon nos sources, de confier ce département ministériel à un jeune cadre.

Concernant le ministère de l’Energie, un département stratégique en Algérie, Tebboune n’a toujours pas tranché et poursuit les consultations. Les bons profils manquent cruellement et ce ministère est trop stratégique pour le confier à n’importe quel dirigeant. Une erreur de casting serait fatale à ce haut niveau de la décision.  Au ministère de l’Education, Abdelmadjid Tebboune pense à le confier à son ancien directeur de campagne, l’universitaire et enseignant Mohamed Lagab.

Au final, la récolte est très maigre. Peu de changements majeurs, très peu de jeunes et des caciques de l’ère Bouteflika vont être reconduits dans leurs fonctions. Le futur gouvernement s’avère être une énième déception pour les Algériens mobilisés depuis le 22 février en faveur du changement profond. Un changement qui attendra…à moins que Tebboune fasse preuve de bon sens à la dernière minute et décide de revoir enfin sa copie.

dernières nouvelles
Actualités