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samedi, avril 20, 2024

Exclusif. L’Algérie produit désormais moins de 700 mille barils par jour

La production pétrolière de l’Algérie vient de connaître depuis le mois de mai passé une chute historique et très inquiétante. Et pour cause, la production journalière de l’Algérie n’a pas dépassé les 700 mille barils par jour depuis le début du mois de mai passé, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Cette chute historique de la production pétrolière en Algérie s’explique par plusieurs causes. 

D’abord, l’Algérie a appliqué le quota de baisse de sa production dans le cadre de l’accord conclu le 11 avril entre les différents pays producteurs de l’OPEP+. L’Algérie fait partie des pays de l’OPEP+, qui réunit l’Opep et certains pays producteurs comme la Russie, qui ont convenu de réduire leur offre de pétrole de 10 millions de barils par jour pour enrayer les cours du baril. Cet accord a été difficile à conclure, mais il a été adopté par 23 pays participants et impose ainsi à l’Algérie une réduction de plus de 200 mille barils de pétrole par jour depuis le 1er mai dernier.

Cependant, il n’y a pas que cet accord qui explique la chute brutale de la production pétrolière algérienne. Il faut savoir que l’Algérie produisait près de 1 million de barils par jour avant le début de la crise provoquée par la pandémie du COVID-19. Normalement, avec la baisse de 200 mille barils par jours conclus dans le cadre de l’OPEP+, l’Algérie demeure en mesure de produire près  de 800 mille barils par jour.

Malheureusement, les chamboulements qui ébranlent Sonatrach ont provoqué de graves dysfonctionnements au sein de la division de production de Sonatrach, son département le plus stratégique. Les mauvaises nominations à la tête de cette division et les mauvais management qui a été installé en place par le PDG Toufik Hakkar a provoqué de nombreux problèmes de mauvaise gestion qui se répercutent directement sur la performance des équipes de la division production.

Toufik Hakkar a nommé Taleb Messaoud comme directeur de la division production (DPR). Or, ce directeur est totalement dépassé par les enjeux de ses fonctions et ses compétences sont très limitées en matière de gestion des puits et rationalisation de l’exploitation des gisements gaziers ou pétroliers. Par ailleurs, il a manqué cruellement de réactivité pour intervenir lorsque des problèmes techniques ont apparu au niveau de plusieurs sites de production de Sonatrach au sud du pays. Taleb Messaoud est un ancien cadre la direction régionale de Sonatrach (région de Stah) d’In-Amenas (Illizi). Il n’est, malheureusement, pas habitué à gérer des situations de crise très compliquées comme celles auxquelles fait face en ce moment Sonatrach. En plus, il n’est guère assisté ou accompagné par le PDG Toufik Hakkar qui fait montre d’un immobilisme général face aux problèmes cruciaux de la production et exploration de Sonatrach.

Par ailleurs, Algérie Part avait révélé récemment que de vives tensions minent de l’intérieur le fonctionnement  de la direction production et exploitation de Sonatrach. Nous avions effectivement révélé le 20 mai dernier que des divisions opposent le PDG de la compagnie, Toufik Hakkar, à Mohamed SLIMANI, le nouveau vice-Président Activité Exploration Production.  Agé de 51 ans et ayant 29 ans d’expérience au sein de Sonatrach, Mohamed SLIMANI entretient depuis plusieurs semaines des rapports envenimés avec Toufik Hakkar car ce dernier adopte un comportement inamical à son égard et ne fait nullement preuve de professionnalisme lors de ses échanges avec la division exploration et production. Toufik Hakkar ne se concentre plus sur les problèmes sérieux et concrets de la compagnie et désorganise régulièrement le management de l’entreprise avec des décisions incompréhensibles et étonnantes.

A titre d’exemple, après avoir placé sa confiance en la personne de Mohamed Slimani, Toufik Hakkar change comme une girouette et tente de limiter les pouvoirs ainsi que la marge de manoeuvre de son vice-Président en lui imposant de travailler avec un comité de gestion composé par 4 anciens cadres de la division Exploration et production dont l’ancien vice-président par intérim que Mohamed Slimani avait remplacé dans ses fonctions ! Une organisation étonnante et inédite à Sonatrach qui suscite moult interrogations car elle dilue le pouvoir  et divise le management sans oublier qu’elle créé un conflit de prérogatives entre le vice-président nommé par décret présidentiel et les membres de ce nouveau comité de gestion dont personne n’a encore compris le rôle exact au sein de l’activité exploration et production, le pôle le plus stratégique de Sonatrach puisqu’il porte sur la gestion et exploitation directe de nos gisements pétroliers ou gaziers.

Cette anarchie et méthode gestion intrigante de Toufik Hakkar a semé la zizanie au sein de la division Production et Exploration de Sonatrach. L’addition finale est très salée, non seulement pour Sonatrach, mais aussi pour toute l’Algérie : en produisant moins de baril de pétrole, l’Algérie perd encore plus d’argent dans un contexte difficile marqué par une crise financière inédite dans l’histoire contemporaine de notre pays. A Sonatrach, la mauvaise gouvernance va finir par causer un drame national. Mais qui s’en émeut ?

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