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jeudi, mars 28, 2024

Exclusif. L’Algérie maintient la fermeture de ses frontières avec la Tunisie en attendant des garanties concrètes contre toute normalisation avec Israël

L’Algérie bloque la réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie pour des raisons purement politiques liées à la délicate question de la normalisation des relations avec Israël, a pu confirmer Algérie Part auprès de plusieurs sources très bien introduites au sein du sérail algérien. C’est le Président Abdelmadjid Tebboune en personne qui refuse encore pour le moment d’autoriser la réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie tant que les autorités de ce pays voisin ne présentent pas des « garanties concrètes et solides » pouvant acter un engagement solennel pour refuser toute normalisation des relations de l’Etat tunisien avec Israël, a-t-on encore pu confirmer au cours de nos investigations. 

Longues de 1 010 kilomètres, les frontières algéro-tunisiennes sont devenues un enjeu politique majeur et sensible. A Alger, les principaux décideurs du pouvoir politique et militaire sont convaincus que la Tunisie voisine subit un intense lobbying régional et international pour valider le principe de la normalisation des relations diplomatiques et politiques avec Israël. En dépit des récents refus exprimés publiquement par les autorités tunisiennes dans ce dossier géopolitique, les dirigeants algériens restent toujours sur leur garde et préfèrent ne rien « lâcher »  tant que des doutes persistent sur les intentions cachées des dirigeants tunisiens.

A Alger, les craintes des principaux dirigeants du régime ont été renforcées par la participation des militaires tunisiens aux côtes de militaires israéliens aux manœuvres Africain Lion 2022 qui se sont déroulées du 6 jusqu’au 30 juin derniers en Tunisie, au Maroc, au Ghana et au Sénégal. Israël prend part aux opérations en tant qu’observateur, selon Associated Press.

Israël figure parmi les observateurs de ces exercices militaires venus de l’Otan, et de pays partenaires, notamment d’Allemagne, d’Azerbaïdjan, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, de France, du Gabon, du Liberia, de la Libye, du Niger, du Pakistan, de Pologne, du Togo, du Qatar, et de l’Union Africaine. Il faut savoir que l’African Lion sont des exercices militaires exécutés conjointement par plusieurs unités armées de différents pays sous le patronage de l’Africom afin de « renforcer les capacités communes de défense et contrer les menaces transnationales et les organisations extrémistes ». Officiellement, plus de 7.500 soldats tunisiens, français, brésiliens, italiens, britanniques, américains et marocains – entre autres – ont participé à ces opérations militaires.

Comme en 2021, des sauts de troupes aéroportées et des tirs d’artillerie dans le désert ont été organisés à la lisière du Sahara occidental, non loin de Tindouf, la base des indépendantistes sahraouis du Front Polisario. C’est dire que l’Algérie a des raisons plus au moins légitimes de s’interroger sur les motivations de l’armée tunisienne au sujet de sa participation aux exercices militaires Africain Lion 2022.

Selon nos sources, au Palais Présidentiel d’El-Mouradia, Tebboune et ses conseillers sont convaincus que les dirigeants tunisiens négocient en « douce » et en « cachette » pour une éventuelle normalisation des relations avec Israël d’ici la fin de l’année 2022. C’est pour cette raison que l’Algérie adopte une attitude très stricte concernant la réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie.

 

 

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