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jeudi, avril 25, 2024

Exclusif. L’Algérie a suspendu l’importation des masques depuis la Chine à la suite d’un immense scandale financier

Depuis la fin du mois de Ramadhan passé, l’Algérie a officieusement suspendu ses importations des masques de protection contre le coronavirus COVID-19, a appris Algérie Part. Cette décision a été motivée par l’immense scandale de pratiques financières illicites qui a ébranlé la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) depuis le 15 mai dernier. 

A la suite de l’incarcération le 17 mai dernier par le tribunal de Dar El Beida de l’ex-Directeur général de la PCH, Tarik Djaboub, pour passation de marchés en violation de la législation, a-t-on appris de source judiciaire, la PCH a suspendu ses programmes d’importation. Le tribunal de Dar El Beida avait ordonné, aussi, par la même occasion le placement en détention provisoire pour le même chef d’accusation du directeur des achats Kamel Slimani et du sous-directeur en charge des équipements médicaux, Abdellatif Tali et le placement sous contrôle judiciaire du directeur de la finance et de la comptabilité, Farid Chibane.

Algérie Part avait publié une longue enquête pour expliquer les dessous de ce scandale inédit dans le secteur de la Santé qui implique des intermédiaires privés et importateurs algériens lesquels ont « surfacturé » les prix des masques acquis auprès des fournisseurs chinois. Nous invitons nos lecteurs et lectrices à relire nos révélations pour comprendre les tenants et aboutissants de ce scandale.

Après ces tristes évènements sur lesquels la Justice algérienne n’a pas encore achevé ses investigations, le ministère de la Santé a placé à la fin du mois de mai une nouvelle directrice générale à la tête de la PCH. Il s’agit de madame Fatima Ouakti comme il avait été révélé précédemment par Algérie Part.  

Or, celle-ci peine encore à prendre ses marques et la nouvelle équipe dirigeante fait face à la colère des travailleurs de la PCH qui se solidarisent avec leur ancien DG Tarik Djaboub et ses cadres placés en détention provisoire. Les travailleurs de la PCH ont organisé avant l’Aid plusieurs rassemblements pour dénoncer « le sort injuste » réservé à leurs collègues qu’ils considèrent comme des « victimes » de la machine judiciaire qui veut les sacrifier alors qu’ils n’ont fait qu’appliquer les instructions des hauts responsables du ministère de la Santé et du Premier-ministre, Abdelaziz Djerad.

Dans cette  situation explosive, le gouvernement algérien a suspendu son programme d’importation des masques d’autant plus qu’à la suite du scandale de la PCH, les contacts furent rompus avec la majorité des fournisseurs chinois qui se méfient, désormais, de leurs partenaires algériens, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations.

La nouvelle direction de la PCH a préféré ainsi rationalisé la gestion de son stock constituée d’à peine 20 millions de masques à la fin du mois du Ramadhan. Fort heureusement, la production nationale a été renforcée cette semaine par l’entrée en production de plusieurs ateliers fabricant des masques alternatifs. Ces ateliers peuvent fabriquer jusqu’à un million de masques par mois. A cela, il faut rajouter la capacité de production des trois usines privées basées essentiellement à Alger qui a été portée à 3 millions de masques par mois.

En ce moment, les hôpitaux algériens consomment une quantité de 2 millions de masques par semaine. Avec son stock et grâce à la production nationale, la PCH peut gérer les besoins du personnel soignant algérien en espérant que les masques alternatifs vont répondre aux besoins du reste de la population algérienne.

 

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