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jeudi, mars 28, 2024

Exclusif. La Présidence algérienne demande verbalement la « planche à billets », mais le gouvernement rechigne

La confusion est à son comble au plus haut sommet du pouvoir algérien en raison de la situation financière de plus en plus compliquée que traverse l’Algérie. La Présidence algérienne a communiquée au gouvernement d’Abdelaziz Djerad une instruction « verbale » pour ordonner le recours à la « planche à billets », à savoir le fameux financement non-conventionnel, pour émettre sur le marché de nouvelles quantités supplémentaires de monnaies au moment où le pays traverse une très difficile crise de liquidités bancaires. 

Cette instruction « verbale » a été communiquée par le Palais Présidentiel d’El-Mouradia au Premier-ministre Abdelaziz Djerad au à la mi-avril. Mais plusieurs membres du gouvernement ont rechigné à mettre en oeuvre cette instruction verbale réclamant au passage une « instruction écrite et signée de la main du Président Tebboune » pour lancer l’impression et l’émission de nouveaux billets en dinar algérien. Trois principaux hauts responsables de l’Etat ont exigé des garanties par écrit à la Présidence. Il s’agit du gouverneur de la Banque d’Algérie Rosthom Fadhli, Ayman Ben Abderrahmane, ministre des Finances, et le Premier-ministre, Abdelaziz Djerad.

Selon nos investigations, les trois hauts commis de l’Etat ont réclamé un écrit émanant de la personne du Président de la République Abdelmadjid Tebboune pour valider officiellement la mise en marche de la planche à billets. Selon nos sources, les trois hauts responsables veulent absolument se couvrir « juridiquement » et ne pas rééditer le scénario d’Ahmed Ouyahia avec Mohamed Loukal, l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie de 2016 à 2019, les deux hommes qui ont orchestré et planifié le financement non-conventionnel lancé entre 2017 et 2019 et qui s’est soldé par des dysfonctionnements budgétaires majeurs pour le pays valant ainsi à  Mohamed Loukal et Ouyahia d’être placé sous enquête judiciaire dés le 20 avril 2019. L’enquête sur les conditions de réalisation de la planche à billets lancée en 2017 n’a jamais about pour le moment, mais elle a suffi pour effrayer les actuels décideurs du gouvernement de Djerad qui ont exigé ainsi une « couverture légale » accordée par le premier magistrat du pays.

Pour l’heure, la Présidence algérienne n’a adressé aucun nouvelle note écrite ou un quelconque document officiellement approuvé par Abdelmadjid Tebboune. Le projet d’une nouvelle planche à billets est donc pour le moment gelé en attendant la décision officielle par écrite de Tebboune.

Mais cette mesure fait d’ores et déjà jaser au sein du sérail algérien car elle a été testée auparavant par le régime algérien entre 2017 et 2018 et elle n’a fait qu’aggraver la situation économique du pays.  Plusieurs rapports officiels rédigés par la Cour des Comptes ou par le Ministère des Finances ont reconnu en 2020 que la planche à billets, le financement non-conventionnel à l’algérienne, a aggravé le déficit budgétaire de l’Etat algérien principalement à cause de l’augmentation de la dette interne, après le recours au financement non conventionnel dont le montant s’est élevé à 5565,2 milliards DA, soit 2185 milliards DA en 2017 et 3371,2 milliards DA en 2018.

D’autres rapports budgétaires ont démontré également que sur les 6.556,2 milliards de DA mobilisés par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie (BA) de 2017 jusqu’à 2019,  seulement 3.114,4 mds de DA ont été injectés réellement dans l’économie. Tout le reste de l’argent a servi uniquement à couvrir le déficit du Trésor public et les déficits de plusieurs organismes publics comme le CNAS ou la Caisse nationale des Retraites (CNR) ainsi que le remboursement des dettes de plusieurs sociétés étatiques déficitaires comme la Sonelgaz.

La planche à billets lancée en Algérie entre la mi-novembre 2017 et fin janvier 2019 n’a permis nullement de relancer l’économie algérienne et elle n’a financé aucun effort de croissance économique du pays. Mais Abdelmadjid Tebboune et son cabinet n’ont pas tiré la leçon et veulent rééditer le même scénario pour donner l’illusion aux Algériens que les liquidités bancaires ne font pas défaut dans le pays.

Il faut savoir que la « planche à billets » dans le cas de l’Algérie d’aujourd’hui est une véritable menace pour les équilibres financiers et économiques du pays. Et pour cause, la “planche à billets” revient à créer de la monnaie ex-nihilo, c’est-à-dire sans création de richesse correspondante.

En effet, en temps normal, pour pouvoir créer de la monnaie, la banque centrale d’un pays doit disposer de compensations à l’actif de son bilan, en l’occurrence de l’or, des réserves de changes et des titres (notamment des obligations d’Etat). C’est ce que l’on appelle les contreparties de la masse monétaire. De la sorte, il existe une correspondance entre la monnaie en circulation et la réalité économique du pays. Cela permet notamment d’éviter les dérapages inflationnistes. Bien différemment, lorsqu’une banque centrale actionne la “planche à billets”, cela signifie qu’elle crée de la monnaie sans contreparties préalables. Elle imprime des billets “sur la base de rien”. Mieux, avec cette “monnaie de singe”, la banque centrale monétise la dette publique, c’est-à-dire qu’elle finance directement le déficit public.

Cette stratégie comporte donc un triple avantage. Primo, l’Etat “éponge” son déficit public gratuitement, donc sans faire appel aux investisseurs privés et / ou extérieurs. Secundo, comme l’Etat ne fait pas appel aux marchés d’obligations, les taux d’intérêt restent bas, ce qui permet de faciliter le financement de l’investissement privé et de la consommation des ménages. Tertio, de par cet excès artificiel de liquidités, la devise du pays concerné se déprécie, soutenant par là même les exportations et la croissance du pays en question.

Mais cette théorique économique ne s’applique pas du tout dans le cas de l’Algérie car le danger de la planche à billets est l’excès de création monétaire qui va engendrer une inflation galopante. En effet, si la monnaie en circulation ne correspond pas à une création de richesse équivalente, la différence se traduit par davantage d’inflation : si les quantités ne s’ajustent pas, ce sont les prix qui le font. Ainsi, les excès de liquidités qui seront produites par la Banque d’Algérie vont susciter une forte augmentation des prix à la consommation alors que la cherté de la vie bat des records effrayants en Algérie depuis le début de l’année 2021 et notamment le début de ce Ramadan. En plus, la planche à billets aggrave la dévaluation de la monnaie puisque de nouvelles quantités d’argent émises sur le marché vont doper artificiellement la consommation des Algériens alors que le pays n’a pas de production nationale capable de répondre à la demande des consommateurs.

Le pays sera obligé donc d’augmenter ses importations qui sont payées en devises et la forte demande face à une offre nationale va impacter encore davantage la valeur du dinar algérien. En clair, les dirigeants algériens ignorent des règles économiques de base : l’argent ne fait que représenter la valeur des choses. Imprimer des billets ne change pas la valeur des choses. Si on doublait par magie la quantité de la monnaie en circulation, ça ne rendrait pas tout le monde deux fois plus riche. Ça doublerait le prix de tout et on est revenu à la case départ. Par ailleurs, l’argent ce n’est pas la richesse. … L’argent est un moyen d’échange (et une unité de compte et de réserve). Créer de l’argent ne crée donc pas de la richesse. Si on crée trop d’argent par rapport à la richesse réelle on obtient de l’inflation. Et la forte inflation signifie une dévaluation accélérée encore de la monnaie. Plus la masse monétaire en circulation dans une économie est importante et plus les prix augmentent sous l’effet d’une dépréciation de la valeur de la monnaie.

Le manque de vision et souvent de l’incompétence des dirigeants politiques algériens sont finalement la seule conclusion que l’on peut tirer de cette énième historie de planche à billets.

 

 

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12 تعليقات

  1. le but c’est de durer durer durer au pouvoir quel qu’en soit le prix. Même au prix de l’effondrement généralisé du pays.
    Viendront ensuite les pleureuses se lamenter sur les occasions perdues et pleurer sur les ruines de l’eldorado perdu à jamais.
    N’y a t-il pas de patriotes dans ce pays pour dire Basta ? de revenir à la raison ? ya djma3aa on est sur le même bateau et il est en train de prendre l’eau de toute part. Arréter la mascarade. SVP appuyer sur le bouton pause. Mettez à la tête du pays un gouvernement de salut national apolitique et uniquement constitué de compétences et virez tous ces bonimenteurs. il faut trois ans de redressement avec des institutions spéciales. Pas besoin des élections de merde. Mettez Hamrouche et Benbitour à la tête de ce gouvernement de crise et geler toutes les autres institutions : présidence, sénat, apn, changer les walis et mettez des jeunes technocrates mais qui ont fait leur preuve et sans fil à la patte. Pouvoir spéciaux. les services de sécurité orientés vers l’extérieur et assurent exclusivement la sécurité durant 3 ans de pouvoirs spéciaux et de débats ouverts pour sortir chaque secteur du Marasme. Redressez la barre avant qu’il ne soit trop tard. Faites appel aux cadres bénévoles y compris ceux de la diaspora. Un groupe de choc pour chaque domaine. C’est l’avenir de notre pays qui est en jeu.

  2. En fait, ce que le Hirak peine à faire entendre au système depuis plus de 2 ans,
    la planche à billets le leur enfoncera dans le crâne jusqu’à ce qu’ils se tirent une
    balle dans le pied !
    L’intelligence, c’est la chose la mieux répartie chez les hommes parce que, quoiqu’il en soit pourvu, il a toujours l’impression d’en avoir assez, vu que c’est avec ça qu’il juge. (Cit. R. Descartes)

  3. Les auteurs sont certainement identifiés.
    En Algérie, le voleur ou l’agresseur est quasiment toujours un voisin.
    Il faut faire pression en manifestant solidairement ( à travers les revendications du Hirak) pour que justice se fasse.
    Soutien total à mes frères victimes de la bêtise et la complicité de la junte au pouvoir.

  4. A Toutoune,
    Ce qui me chagrine, c’est que c’est absolument ce que veulent les Giniros.
    J’espère juste une chose, c’est que cela n’aille pas plus loin. Au risque de me tromper, je suis sur qu’en Kabylie, ils ne tomberont pas dans le piège.
    Cela à commencer avec la célébration des évènements de Kabylie, les Kabyles ont scander nous ne voulons pas de la langue arabe en Kabylie, les vidéos sont là et Visibles, et cela à été transformé par nous ne voulons pas d’Arabes en Kabylie.. Cette junte est prête à tout pour garder le pouvoir, donc espérons que ce piège se refermera sur ceux qui l’ont fourbi.

  5. Et tu defends « nous ne voulons pas d’arabe en kabylie » alors que nous la majorité on a accepté que la langue kabyle soit enseignée partout?
    Il y’a des millions de citoyens originaires de kabylie qui vivent sur tout le territoire algerien et matrisent parfaitement les deux langues, et en kabylie on doit interdire la langue nationale majoritaire car des extrémistes veulent créer un état dans l’etat?
    Le piège, ce n’est pas le pouvoir qui le prépare mais les extrémistes kabyles
    Nous, la majorite des algériens on a jamais obéi aux différents pouvoir
    Mais notre langue et notre drapeau sont sacré
    Même vos allies de Rachad se désolidarisent
    L’Algerie restera n pays unis et indivisible , c’est le serment qu’on fait a nos chouhadas
    Avant d’etre telemcani oranais setifien constantinois de pued souf tergui mzab touaregue on est algérien
    Chaque region ville village appartient a tous sans distinctions d’ethnies de langue ou de culture
    Ah bon entendeur salut

  6. Une chose est sur , nous voulons pas de traîtres, ni de cachiristes de ton espèces , et pas seulement en Kabylie, mais à travers toutes l’Algérie , pourquoi toi et ta secte vous voulez des kabyles peut-être ? Tu n’es qu’une mouche à kakah. Juste une info de TSA Algérie : L’armée met gravement en cause le MAK . Article a lire sur TSA, j’espère juste que ce n’est une ruse de plus ( abou dahdah bis)pour pouvoir mener une énièmes répression en Kabylie et contre les kabyles.