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vendredi, mars 29, 2024

Exclusif. La pandémie du coronavirus COVID-19 bloque un méga-contrat de l’armée algérienne pour la surveillance des frontières

La pandémie mondiale du coronavirus COVID-19 a empêché l’armée algérienne de concrétiser un méga-contrat pour l’acquisition d’aérostats militaires. Il s’agit d’un marché de près d’un milliard de dollars que le haut commandement militaire de l’Armée nationale et populaire (ANP) était en train de négocier avec une grande firme américaine avant de se tourner, dans des conditions troublantes qui ont soulevé de nombreuses interrogations, en faveur d’une entreprise chinoise. 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est paraît important de comprendre qu’un aérostat militaire appartient à la famille des aéronefs, les aérostats désignent les « plus-léger-que l’air », par opposition aux aérodynes (les « plus-lourd-que-l’air »). Parmi les aérostats, le dirigeable se distingue du ballon par sa motorisation et sa capacité à être manœuvré. Les ballons peuvent être captifs ou libres.

Vecteurs aériens économiques et endurants, les aérostats bénéficient d’un regain d’intérêt pour plusieurs armées et pays dans le monde ne raison de leur utilité pour ce qu’on appelle dans le jargon militaire l’ISR (Intelligence, Surveillance, Renseignement), mais aussi pour leur potentiel en matière logistique. Un aérostat peut  emporter différents systèmes et senseurs. Il peut être équipé d’un récepteur AIS pour identifier n’importe quel objet ciblé ainsi que d’un radar et d’un système électro-optique pour détecter, pister et identifier des cibles suspectes à grande distance et ce jusqu’à 125 kilomètres pour le radar.

Depuis l’été 2019, le haut commandement militaire de l’ANP a décidé d’acquérir « plusieurs aérostats de surveillance » équipés de caméras EO/IR et de relais de communication pour des missions de de lutte contre le terrorisme et de surveillance de frontières notamment au niveau des frontières algéro-libyennes.

Le défunt chef d’Etat-Major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, avait chargé dés l’été 2019 le colonel Slimane Mallem, l’attaché militaire à l’ambassade d’Algérie à Washington, de prendre contact avec le premier fabricant américain des aérostats, le célèbre Lockheed Martin, la première entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité qui pèse 45,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires et conçoit des avions, bateaux, véhicules blindés et autres bijoux de la technologie militaire.

Les pourparlers entre l’armée algérienne et Lockheed Martin devait aboutir à la conclusion d’un contrat d’acquisition de 6 aérostats. La valeur totale du marché avoisinait le 1 milliard de dollars car chacun des aérostats sophistiqués et de dernière génération que l’armée algérienne voulait acquérir coutait plus de 180 millions de dollars. A la surprise générale, les discussions avec le fabricant américain tombent à l’eau et Ahmed Gaid Salah a décidé de retenir les chinois pour fournir à l’armée algérienne ces précieux aérostats militaires.

Sans fournir la moindre explication à leurs interlocuteurs américains, les autorités militaires algériennes ne donneront aucune suite à l’offre américain et prennent contact avec le fabricant chinois VTAS aérostat. Les chinois font une offre inférieure à 50 millions de dollars à l’armée algérienne pour chaque aérostat.

Cette offre a suscité de nombreuses interrogations sur les véritables dessous de ce marché car les autorités chinoises ont fait une offensive impressionnante pour convaincre l’Algérie de miser sur ses équipements militaires. A Alger, des sources militaires assurent que l’état-major de l’ANP avait peur que les données enregistrées par les aérostats américains sur le territoire algérien soient piratés et espionnés par les autorités américaines. D’autres sources avancent des considérations financières et d’autres facilités offertes par les partenaires chinois. De quelles facilités il s’agit et pourquoi la Chine braderait autant les prix de ces aérostats militaires très recherchés dans le monde d’aujourd’hui ? Le mystère demeure entier. Quoi qu’il en soit, ce méga-contrat a été gelé et bloqué en raison de l’épidémie du coronavirus COVID-19.

 

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