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jeudi, avril 25, 2024

Exclusif. Fourniture de Gaz naturel : le président tunisien Kaïs Saïed à Tebboune pour se plaindre de la Sonatrach

La direction générale de Sonatrach a provoqué la colère du président tunisien Kaïs Saïed qui a saisi depuis jeudi dernier officiellement le président Abdelmadjid Tebboune pour se plaindre des décisions prises par Fatiha Neffah, la vice-présidente « Activité Commercialisation » de Sonatrach à l’encontre de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). Celle-ci est confrontée à de grosses difficultés financières depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19. Des difficultés qui l’empêchent de s’acquitter de ses factures impayées auprès de Sonatrach. 

Or, la responsable de l’activité commercialisation de la compagnie algérienne des hydrocarbures, en concertation avec le PDG de la compagnie Toufik Hakkar, a opéré des sanctions directes à l’encontre de la STEG en réduisant les quantités du gaz naturel fournies à la STEG dans le cadre du contrat d’achat et de vente de gaz naturel liant l’Algérie à la Tunisie jusqu’en 2027, avec possibilité d’extension de 2 ans.

Ce gaz naturel est très précieux pour la Tunisie et sa société la STEG car c’est une matière première incontournable et nécessaire au fonctionnement des turbines des centrales de la Steg pour la production d’électricité. La Sonatrach est très inquiète face au niveau très faible de la solvabilité internationale de la STEG. En clair, la compagnie nationale des hydrocarbures craint de ne pas être payée par son partenaire tunisien durant les mois à venir alors que la crise financière et la chute des recettes en devises bat son plein et assèchent les caisses de la Sonatrach.

Il est à souligner qu’au niveau local, la société tunisienne STEG traîne des impayés évalués à pas moins de 764 millions de dollars au 31 mai 2020. Ce montant est dû à 47,3 % par les ménages et les petites entreprises tunisiennes, à 19,9 % par les établissements publics et à 17,8 % par les administrations publiques. Les hauts responsables de la STEG craignent pour la stabilité financière de leur compagnie et pointent du doigt le faible prix de l’électricité qui est inférieur en Tunisie de 25 % par rapport à son coût de production.

Face à ce contexte très difficile et incertain, il semble que la direction générale de Sonatrach a pris unilatéralement la décision de revoir les termes de sa collaboration avec la tunisienne STEG faisant fi de la dimension hautement stratégique des relations algéro-tunisiennes et provoquant ainsi le risque d’une pénurie de gaz naturel en Tunisie et des risques de coupures intempestives de l’électricité. Un danger que le président tunisien Kais Saied veut anticiper en interpellant dés maintenant son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune le priant de demander à Sonatrach de faire preuve de « patience » face aux grosses difficultés financières de la STEG.

 

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