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samedi, avril 20, 2024

Exclusif – Cet Affairiste, et Ex-Officier De l’Armée, qui Veut Détruire la Diplomatie Algérienne !

Mohamed Chafik Mesbah a été installé le 20 Avril 2020 au poste de Directeur Général de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ACLED), par le président Abdelmadjid Tebboune. Cette agence, créée par décret N° 20-42 du 11 février 2020, est un établissement public à caractère spécifique dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Placée sous la tutelle de la Présidence de la République, l’ACLED a pour principale mission, la participation dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de la coopération internationale dans le domaine économique, social, humanitaire, culturel, religieux, éducatif, scientifique et technique, outre la promotion de l’exploitation des compétences nationales établies à l’étranger et l’établissement de relations avec la communauté scientifique et les hommes d’affaires algériens établis à l’étranger, en sus du développement des relations de coopération avec les instances internationales similaires et la réalisation d’études sur la veille stratégique dans leur domaine de compétence.

Mohamed Chafik Mesbah, d’origine kabyle est né à Tissemsilt. Avant de devenir journaliste et écrivain, Mesbah était un ancien officier supérieur des services secrets algériens, l’ancienne Sécurité militaire. Selon sa biographie officielle il serait Docteur d’État en Sciences Politiques de l’Université d’Alger et diplômé du Royal College of Defence Studies britannique.

Gradé lieutenant-colonel en 1994 quand il servait comme conseiller à la sécurité du Président Liamine Zeroual, il avait plusieurs fois demandé à quitter l’armée, espérant être nommé à la Présidence en qualité de chef de cabinet de l’ex Président Zeroual.

Connaissant les limites du personnage, le Général Mediène s’était opposé à cette éventualité et n’a libéré le lieutenant-colonel Mesbah de l’Armée qu’une fois le poste à El Mouradia pourvu. Une humiliation que Mesbah n’a jamais réellement avalé…

Si Mohamed Chafik se fait souvent passer pour un colonel à la retraite, alors qu’il n’a guère passé plus de onze mois au grade de lieutenant-colonel, ce serait simplement par orgueil nous dit un de ses proches, : « Son égo démesuré n’a jamais accepté l’humiliation d’une mise à la porte brutale, pourtant amplement méritée ! »

Aussi, durant les années 2000, Med Chafik va investir la sphère médiatique et écrire dans la presse. Il va s’atteler à faire passer des messages à destination de la classe politique mais également distiller avec parcimonie à l’opinion publique des informations générales sur l’armée, en vue, selon lui, de plaire au puissant patron du DRS de l’époque : le Général Toufik. Car Mohamed Chafik Mesbah a toujours eu besoin de parrains.

Très proche d’un certain Lakhdar Brahimi, l’ex Ministre des Affaires Etrangères qui coule une retraite paisible à Paris, nos sources nous affirment qu’il était en fait l’homme de paille et l’homme à tout faire de la famille Brahimi.

Mesbah gère en effet les affaires de Lakhdar Brahimi et ses deux fils, Salah qui est le PDG de Grey Matter International, une société de consultants située à Washington, DC, où il vit, et Salem, à la tête de plusieurs sociétés de productions, qui vit quant à lui à Paris, à un pâté de maisons de ses parents.

C’est à leur contact que l’ex fonctionnaire de l’armée et de la police politique va se forger une âme d’affairiste, lui qui avait fini sa carrière militaire en 1995 avec un salaire mensuel qui dépassait à peine, primes comprises, les 50 000 DA pour devenir, en peu de temps, un homme d’affaires à la tête notamment d’un patrimoine immobilier qui se chiffre en milliards de dinars… Et dans ce registre il avait commencé bien tôt !

Durant les années 1980, alors simple capitaine, il avait réussi à s’accaparer d’un lot de terrain d’une superficie de près de 1000 mètres carrés, dans le quartier huppé d’Hydra du Paradou, et ce grâce à sa proximité avec le Général Beloucif.

C’est là qu’il va ériger une somptueuse villa avec piscine qu’il habitera quelques années avant de la louer à des diplomates, parcequ’entre temps il avait été désigné à Paris pour un poste à l’Unesco.

A la fin des années 2000, il va vendre sa villa pour plus de 14 milliards de centimes en dinars algériens non déclarée dans sa totalité au fisc, villa qui va être revendue moins de deux années plus tard, à Amar Saidani, l’ancien leader du FLN, pour la somme de 21 milliards centimes (en dinars algériens).

Quelques mois plus tard, cet ex-officier de l’Armée a pu, on ne sait comment ni à quel titre, s’accaparer de plus de 20 hectares de terres agricoles appartenant à l’ex domaine Burgeaud à Bouchaoui, et y construire un véritable un ranch dans des conditions que seule une justice indépendante pouvait élucider.

Mais Mesbah, dans cette affaire, avait été jugé et condamné en première instance par le tribunal de Chéraga, avant un procès en appel, qui grâce à l’aide et à l’intervention du général Toufik, l’avait fait relaxer par le tribunal de Blida… Mais là n’est pas la fin des ennuis de ce sulfureux personnage avec la justice pour autant !

Interpellé à la fin du mois de mars 2019 par des effectifs de la DCSA, la Sécurité de l’armée, l’ex Officier de l’Armée aurait reconnu sur PV durant sa garde-à-vue avoir agi sur demande du Général Toufik pour élaborer une stratégie visant à fragiliser médiatiquement tous les opposants au système, et à préparer des scénarios pour l’après-Bouteflika…

Il n’a été relâché qu’après un pic de glycémie et sur l’avis d’un médecin connaissant les graves antécédents de cet homme ayant contracté l’hépatite C, une maladie grave et transmissible qui s’installe à vie !

C’est dire que la nomination de Mesbah à la tête de l’ACLED est surprenante de la part du Président, pas tant parceque l’ex officier est gravement malade ou a trempé dans de bien scabreuses affaires, mais surtout parcequ’il s’est ouvertement opposé à l’option Tebboune en tant que Chef d’Etat, et qu’il méprise, se susurre-t-il, profondément.

Nomination curieuse par ailleurs, parce que l’intriguant Mesbah voue une détestation cordiale, mais bien connue, à la fois pour les actuels principaux responsables de l’armée et pour le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, deux hommes avec lesquels il devrait pourtant travailler sans à priori. Et l’homme a très vite démontré ses limites à travailler de concert  pour le bien du Pays !

En effet, de sérieux soucis avaient émergés au sein de la délégation algérienne, conduite par M. Sabri Boukadoum, Ministre des Affaires Etrangères (MAE) lors d’un déplacement en Juin dernier pour une visite de travail en Mauritanie.

Mohamed Chafik Mesbah, en sa qualité de Directeur Général de l’Agence algérienne de Coopération internationale pour la solidarité et le développement (ACLED) avait largement empiété sur les attributions du Ministre des Affaires Etrangères et sur ce Ministère Régalien.

Il faut croire que Mesbah avait fait une lecture bien personnelle des attributions de l’Agence, qui consistent à apporter son concours à l’action de l’appareil diplomatique et des Ministères concernés, pour la mobilisation optimale de l’assistance technique et financière extérieure au service du développement national !

D’autant plus que l’ACLED est dotée d’un conseil d’orientation que préside le Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, et composé de membres permanents que sont le Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le Ministre des Finances, le Secrétaire Général du Ministère de la Défense Nationale et… le Ministre des Affaires Etrangères. A ces réunions, Mohamed Chafik Mesbah est censé y assister avec simple voix consultative. Rien d’autre…

Ce qui fait dire à plusieurs observateurs avertis qu’il est peu probable que le Président Tebboune soit véritablement derrière la nomination de Mesbah à la tête de cette agence, mais plutôt imposé par un clan obéissant à un autre agenda, dont l’objectif serait de reprendre main sur l’appareil diplomatique…

L’enjeu est en effet énorme et se concentrerait autour du renforcement des prérogatives et de l’évolution de l’Agence nouvellement créée qui, rappelle-t-on, peut officiellement disposer de représentations à l’étranger… Mohamed Chafik Mesbah se verrait bien à la tête d’une super agence rattachée à la Présidence et qui chapeauterait le Ministère des Affaires étrangères et les services secrets algériens en charge de l’extérieur et du contre-espionnage. Un rêve fou !

Comme pour de nombreux octogénaires du sérail, l’ambition personnelle de cette caste a toujours prévalu sur les intérêts de l’Algérie. Ce n’est certainement pas le l’ex-Officier Mesbah qui va déroger à cette règle si archaïque !

Est-ce d’ailleurs pour cela que la Banque Africaine et l’Union Africaine auprès desquelles l’ex officier a été nommé, ont enclenché une profonde enquête sur lui et sur sa conception bien personnelle du pouvoir ? Il serait dommageable que les conclusions de l’enquête entachent la crédibilité du Pays…

L’Algérie nouvelle n’a vraiment pas besoin de cela !

 

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