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samedi, avril 20, 2024

Exclusif. Air Algérie : son PDG sous ISTN, son passé troublant et les graves soupçons de corruption entourant l’acquisition de ses futurs 15 nouveaux avions

Il y a quelques jours, la Direction Générale d’Air Algérie s’est livrée à une grotesque séance d’ouverture de plis relative à l’appel d’offres pour l’acquisition de 15 avions qui coûteront près de 2 milliards de dollars USD. Cet exercice de pseudo transparence était destiné à faire oublier le scandale qui ébranlé cette opération qui s’est traduite par la mise sous mandat de dépôt de certaines personnes, dont le fils de Benflis, ami du DG de la compagnie et par une ISTN infligée à ce dernier comme il a été révélé récemment par Algérie Part, à peine trois mois après son entrée en fonction. Un record peu reluisant ! Nos révélations. 

Pseudo transparence car l’essentiel n’a pas été dit, à savoir, le nombre de soumissionnaires et les prix offerts. En effet la transparence ne consiste pas à passer une info creuse et sans intérêts sur le 20h de l’ENTV et le fil de l’APS. Les professionnels du secteur vous diront que dans le monde de l’aéronautique, la transparence financière est rare car les constructeurs interdisent la publication de leurs offres financières.

Donc, vous aurez compris que c’était juste une mise en scène pour faire oublier l’essentiel qui concerne la décision prise sur le nombre et type d’appareils. En fait, et selon nos investigations, ce choix ne repose sur aucune étude sérieuse. Les spécialistes et cadres de l’entreprise que nous avons consultés, nous ont expliqués que le développement d’une flotte s’appuie sur des études de marché, de planification, d’homogénéisation d’équipements et d’analyses prospectives assez pointues car un avion s’achète pour une vingtaine d’années d’exploitation. Ces experts sont formels, il n’en n’a rien été cette fois-ci!

Plus grave, les membres de la commission chargée de l’élaboration du cahier des charges affirment dans les couloirs que c’est le DG Benslimane, fraichement nommé à la tête de l’entreprise et novice en la matière, qui a imposé l’inclusion dans l’appel d’offres d’avions de 400 sièges, alors qu’Air Algérie n’a jamais cherché à acquérir ce type de gros porteurs qui ne sont pas adaptés au marché algérien qui reste modeste, comparativement à d’autres régions du monde. Même les compagnies aériennes de pays à forte vocation touristique (Espagne, Maroc, Tunisie, Grèce, Egypte,….) ne disposent pas d’avions configurés avec de telles capacités.

Des cadres commerciaux et opérationnels de l’entreprise sont catégoriques, les plus gros porteurs actuels de la compagnie, qui affichent une capacité de trois cents 300 sièges, enregistrent des taux de remplissages annuels qui sont loin d’être exceptionnels (moins de 70%). D’autant que l’appel d’offres en question prévoit déjà l’acquisition de cinq modules de 300 sièges. Que cache donc cette instruction du sieur Benslimane pour engager la compagnie dans l’acquisition de ce type d’aéronefs fort couteux, aux alentours de 200 millions de Dollars pièce, et dont l’exploitation est également très onéreuse??!!

Par ailleurs, toujours selon des cadres de la compagnie et des spécialistes que nous avons consultés, la demande d’avions monocouloirs de 200 sièges avec un rayon d’action de plus de 7000 Kms (lot N°2) vise directement l’Airbus A321-XLR. C’est dire que cet appel d’offres est orienté. En outre, ces mêmes cadres et spécialistes nous disent que c’est une hérésie que de lancer un appel offres pour l’achat de 15 avions en 04 lots, car cela mène au morcellement et dé-homogénéisation de la flotte. Ce qu’il faut absolument éviter lorsque l’on veut minimiser les coûts et disposer d’une souplesse d’exploitation. Y a qu’à voir la composition des flottes des grandes compagnies et notamment les low-cost. Toutes ces données et principes sont largement documentés sur les sites spécialisés du Net. Seul, le 1er responsable d’Air Algérie semble les ignorer. Ces erreurs se payeront chères, très chères….. et pendant longtemps !

Les derniers développements intervenus au niveau d’Air Algérie – nomination d’un nouveau DG inexpérimenté – n’augurent rien de bon. En effet, après le long intérim catastrophique de 18 mois assuré par l’incompétent Mesroua à la tête de la compagnie nationale, les responsables du secteur n’ont pas trouvé mieux que de nommer, Yacine Benslimane, un transfuge de la compagnie française Aigle Azur qui a lésé, suite à sa faillite, des milliers d’algériens des deux bords de la méditerranée. Ce dernier, contrairement à ce que ses soutiens veulent faire croire, n’a jamais occupé une fonction centrale ou de dirigeant au sein de la Direction Générale d’Aigle Azur France. Le titre ronflant de Délégué Général de M. Benslimane au sein d’Aigle Azur n’était rien d’autre que celui d’un délégué commercial en Algérie, sans aucun pouvoir décisionnel ! A quand la nomination d’un ancien Chef de service de TOTAL à la tête de SONATRACH ?!

Nous reviendrons plus tard sur le parcours professionnel ambigu de ce responsable. En tout cas, jamais Air Algérie n’a été dirigée par des personnes de si petite envergure! Médiocres, mais cupides et prédateurs, qu’on en juge !

Mesroua qui, pourtant, n’était que DG intérimaire s’est octroyé, avec la complicité du PCA par intérim, Tiaiba (ex Chef de Cabinet des finances), un contrat de travail de PDG doté d’avantages indus, notamment en matière de salaire, de prime variable, d’indemnités et de conditions de départ et de privilèges abusifs tels que, villa à Moretti, plusieurs véhicules et le maintien de tout cela 24 mois après sa fin de fonction, y compris un ordinateur portable! Que peut bien faire un Dg intérimaire, limogé, avec un équipement informatique de la société qu’il a si mal gérée? Les effets négatifs de sa gestion continueront à se faire sentir pendant des années !

Malheureusement, le premier acte de gestion de son remplaçant a été de cautionner indûment la mise en œuvre des dispositions injustifiées et démesurées du contrat de Mesraoua (indemnités de départ, maintien de la villa et de véhicules de service, téléphone, ordinateur, gratuités de passages illimitées,…..).

A la suite du lancement de la ligne Doha et des déclarations triomphalistes et fantaisistes du nouveau DG d’Air Algérie, nous avons mené des investigations et des entretiens avec des spécialistes du secteur qui nous ont assurés et démontré que l’ouverture de nouvelles lignes longs courriers par la compagnie nationale va lourdement aggraver ses déficits. D’ailleurs les chargements des vols (moins de 30 passagers sur le tronçon Doha Alger, malgré des tarifs très bas) de cette nouvelle relation aérienne démontrent clairement que cette ligne est vouée à un retentissant échec commercial et financier. Dans l’intimité de son bureau il dit à ses collaborateurs qui essayent de le convaincre d’être prudent sur ces opérations longs courriers: « On s’en fout, les autorités de tutelle ne me demande pas de comptes ».

Il y a quelques années, lorsqu’Aigle Azur s’était lancée sur le long courrier, Benslimane avait dans un entretien au magazine DZIRI applaudi à cette initiative. Juste après la faillite de la compagnie, il déclara au journal El Watan que l’option long courrier avait été une grave erreur! Et c’est à ce monsieur, pour le moins inconsistant, spécialiste du retournement de veste, que l’on a confié les commandes de la compagnie nationale!!
D’ailleurs, les autorités devraient se pencher sérieusement sur le passé de ce cadre qui a, au cours de sa carrière, fait des allers et retours entre l’entreprise publique EGSA et des intérêts privés étrangers (J.C. Decaux qui a obtenu pendant des années l’exclusivité de la gestion des espaces publicitaires au sein des aéroports relevant de l’EGSA et Aigle Azur qui était bien sûr cliente de cette même société). Situation de conflit d’intérêts réel, rigoureusement proscrite par la Loi et susceptible de sanctions pénales.

Avant sa nomination, il a collaboré avec la société espagnole Swiftair (opérateur du vol Ouagadougou-Alger qui a crashé en juillet 2014)qui avait un projet de lancer une compagnie aérienne en Algérie. Sachant que Swiftair a, dans l’affaire du crash, été mise en cause par la justice française, alors qu’elle a bénéficié d’un non-lieu de la justice espagnole, il faut s’attendre à un contentieux avec Air Algérie et, par conséquent, un autre conflit d’intérêts en perspective, si ce n’est déjà le cas, pour M. Benslimane.

Depuis sa nomination à Air Algérie, Yacine Benslimane accumule bourde sur bourde. C’est ainsi qu’il a nommé un ami à lui (Laghiati Drairia) en qualité de Chef de la division exploitation, à la tête du Centre de contrôle des opérations et des Directions des opérations aériennes et sol, soit 3000 personnes dont les pilotes, les PNC, et des ingénieurs et techniciens aéronautiques et les personnels d’escales en Algérie et à l’étranger. Cet ami, inexpérimenté et nullement qualifié pour un tel poste, a commencé sa carrière dans « l’aérien » à Aigle Azur en qualité de responsable des achats, et avant d’être parachuté chez Air Algérie, il était agent d’assurances. C’est donc ce Monsieur, au profil banal et inadapté, qui se retrouve aux commandes des opérations de la compagnie nationale……..

« De la folie pure », confient à ce sujet à Algérie Part plusieurs sources bien informées des dessous du secteur aérien.

Cette gaffe, impardonnable pour les cadres de la société, a engendré une démobilisation et la démission du Commandant de Bord de la Direction des opérations qui, à ce jour, n’a pas trouvé de remplaçant sérieux, puisque l’écrasante majorité des cadres de valeurs refusent catégoriquement de servir sous la houlette d’un agent d’exécution propulsé au poste le plus sensible d’un transporteur aérien qui, normalement, doit être approuvé par les autorités aéronautiques nationales. En réalité, et selon nos sources, l’intéressé ne dirige rien. Il ne fait que percevoir un salaire conséquent de cadre dirigeant et bénéficier des avantages matériels qui vont avec sa fonction. Un bel exemple de favoritisme et d’octroi d’avantages indus.

Recrutement et promotion de personnels issus de son ancien employeur, y compris un chauffeur. Le comble pour le dirigeant d’une entreprise réputée être largement en sur effectif. A l’instar d’ailleurs de son prédécesseur qui n’avait pas hésité à recruter……un Chef de protocole. Avec Benslimane, les critères de recrutement ou promotion des personnels sont l’amitié, l’appartenance régionale et ou le passage par Aigle Azur. Il passe d’ailleurs son temps à glorifier son ancien employeur qui, pourtant, a fait faillite malgré l’apport d’investisseurs chinois !

Il procède à des nominations à des niveaux subalternes, sans demander l’avis des responsables hiérarchiques concernés. Une grande partie de son temps de travail est consacrée à la Com personnelle et au suivi des agences de voyages à l’image du petit commercial qu’il a toujours été. Que dire des annonces sans lendemain du genre : »Hub de Tamanrasset », « conquête de nouveaux marchés de correspondances », « redéploiement d’Air Algérie », « s’ouvrir vers le continent africain » et tant d’autres inepties déjà annoncées par certains de ses prédécesseurs!

Le programme commercial et la politique tarifaire qu’il a imposés, contre toute logique économique, des vols de et vers des capitales africaines avec moins de vingt passagers, présagent une véritable catastrophe financière. Il affirme à ses proches qu’il ne se fait aucun souci parce qu’il dispose d’un appui solide au niveau de la Présidence et que même le Ministre du secteur qui, selon Benslimane, n’y comprend rien, ne peut pas grand-chose contre lui. Nos interlocuteurs, sont catégoriques, l’avenir du pavillon national marchand, déjà affaibli, est sérieusement menacé par l’incompétence de son responsable actuel, dont l’ambition démesurée, l’inconscience et le sentiment d’impunité le poussent à faire prendre d’énormes risques à la compagnie, qui finiront par lui être fatals.

NDLR : Nous invitons Messieurs Mesroua et Benslimane à nous adresser toute mise au point ou démenti éventuels qu’il jugerait utile par rapport aux révélations publiées dans l’article ci-dessus. Nous nous engageons à y donner la suite qu’il convient.

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