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jeudi, avril 25, 2024

Exclusif. A cause de ses problèmes internes, Sonatrach a déjà perdu plus de 5 milliards de dollars depuis le début de l’année

Cette année 2020 sera amère, très amère pour Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures et le seul poumon économique du pays puisqu’elle est l’unique pourvoyeur de devises pour l’Etat algérien. Les problèmes internes de Sonatrach et l’incapacité de son management actuel à faire face aux conséquences financières de la pandémie de la COVID-19 ont causé d’ores et déjà une facture salée de… 5 milliards de dollars, a appris Algérie Part au cours de ses investigations.

Ces pertes s’expliquent, d’abord, par la chute de la production pétrolière du pays qui a été provoquée par une série de mauvaises décisions prises par l’actuelle direction générale de Sonatrach. L’immobilisation depuis le mois de mai dernier de plusieurs machines et appareils de forage et le gel des activités de production d’une dizaine de gisements pétroliers au sud du pays a perturbé énormément la production quotidien du pétrole de Sonatrach. Au mois de juin dernier, l’Algérie peinait à produire au-delà de 700 mille barils de pétrole par jour. C’est la chute la plus brutale de toute l’histoire pétrolière de l’Algérie, comme il avait annoncé et expliqué dans les révélations d’Algérie Part. 

En juillet et août derniers, la production remontait à peine vers 745 mille barils de pétrole par jour. Et au cours de ce mois de septembre, rien n’a été fait par la direction générale de Sonatrach pour redresser la production pétrolière pour la ramener à un niveau de 800 mille barils par jour afin de réduire les pertes financières provoquées par la baisse des exportations des hydrocarbures.

Malheureusement, la direction générale de Sonatrach a continué jusqu’à aujourd’hui à économiser des « sous » en réduisant le fonctionnement de l’appareil productif prétextant des mesures budgétaires pour réduire des dépenses onéreuses en cette période de crise financière. Or, cette gestion a provoqué un véritable crash de la production pétrolière du pays puisque cette réduction de la production a abouti logiquement à… une réduction des exportations et par conséquent des revenus en baisse au moment où le pays traverse une crise très difficile.

Une mauvaise gestion qui a causé plus de 3 milliards de dollars de pertes causées par le recul excessif des exportations des hydrocarbures faute d’une bonne production pétrolière capable de permettre au pays d’écouler des barils de pétrole sur le marché mondial. A ces pertes, il faut rajouter encore une facture de 2 milliards de dollars qui s’explique par l’annonce de l’accord historique des pays de l’OPEP + qui a été conclu depuis le 12 avril avril dernier.

Cet accord difficilement négociés par les pays membres de l’OPEP + qui regroupent les pays membres de l’OPEP et d’autres pays producteurs de pétrole partenaires comme la Russie a imposé une réduction de l’offre pétrolière de 9,7 millions de barils par jour (mbj) en mai et en juin. L’OPEP + entend appliquer ces quotas jusqu’en mai 2022, en les faisant passer à 7,7 millions mbj au second semestre 2020, puis à 5,8 millions mbj. Cet instrument permet jusqu’à maintenir les prix du baril de pétrole à 40 dollars  en dépit de quelques baisses limitées. Mais pour l’Algérie, cette limitation des quotas de production signifie encore une baisse des exportations qui s’est soldée par une perte de 2 milliards de dollars depuis avril dernier. Au final, l’Algérie a perdu jusqu’à aujourd’hui pas moins de 5 milliards de dollars et ce bilan est encore provisoire car d’ici la fin de l’année 2020, Sonatrach devra subir un manque à gagner impressionnant qui englobera les conséquences de sa mauvaise gestion et les dérèglements inévitables du marché mondial à cause de la pandémie de la COVID-19.

 

 

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