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vendredi, mars 29, 2024

ENTV, Air Algérie, SNTF et les autres : ces centaines de millions de dollars que l’Etat algérien accorde à des sociétés étatiques défaillantes au nom du « service public »

Chaque année, l’Etat algérien accorde des budgets évalués à l’équivalent de plusieurs centaines millions de dollars pour financer des services publics assurés par des entreprises étatiques qui sont, malheureusement, régulièrement décriées pour leurs prestations chaotiques qui ne cessent de susciter depuis de nombreuses années l’ire et la colère des Algériennes et Algériens. 

En dépit de la piètre qualité de ces services publics, l’Etat algérien consomme des budgets colossaux pour financer les prestataires en charge de la responsabilité de développer et d’assurer le fonctionnement des services publics les plus essentiels au fonctionnement du pays comme le transport aérien, ferroviaire, la télévision publique, etc.

Ces budgets sont alloués annuellement par l’Etat algérien aux établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) au titre de l’exécution des sujétions de service
public. Les investigations d’Algérie Part ont pu dévoiler que les importantes dotations budgétaires dans le cadre des sujétions de service public bénéficient aux grosses sociétés étatiques et à certaines agences publiques très populaires dans le pays.

A titre d’exemple, l’agence nationale de l’emploi et dispositif d’aide à l’intégration professionnelle est financé annuellement à hauteur de 44,6 Milliards de Da, à savoir l’équivalent de 320 millions de dollars américains. Dans le secteur de la communication, l’ENTV, la chaîne de télévision étatique qui est censée démocratiser l’accès à l’information au public algérien, bénéficie annuellement d’un financement moyen au titre du soutien au service public à hauteur de 6,7 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 49 millions de dollars américains. De son côté, l’entreprise nationale de radiodiffusion sonore «ENRS» qui dirige l’ensemble des radios publiques nationales ou régionales touche annuellement au titre l’exécution des sujétions de service public un financement d’une moyenne de 5,6 milliards  de DA, à savoir l’équivalent de 41 millions de dollars US.

Dans le secteur des transports publics, la société nationale des transports ferroviaires (SNTF) bénéficie annuellement d’un soutien financier au nom du développement du service public de 3,8 Mrds de DA, à savoir l’équivalent de 28 millions de dollars US, et la fameuse compagnie d’Air Algérie touche par année un financement moyen de 17,1 Mrds de DA, à savoir l’équivalent de 120 millions de dollars. Ces sommes colossales sont consenties pour permettre à Air Algérie et la SNTF de compenser l’écart entre le prix de revient et le prix de cession des billets de trains ou d’avion commercialisés aux profits des voyageurs nationaux.

Malheureusement, en dépit de ces financements publics onéreux, les prestations de ces sociétés étatiques sont loin de permettre d’offrir un service public digne de ce nom et conformes aux normes les plus modernes et aux attentes des Algériennes et Algériens. Et jusqu’à aujourd’hui, personne n’ose remettre en cause le bien-fondé de ces financements ni le monopole concédé à des entreprises étatiques déficientes et décevantes concernant la gestion des services publics les plus essentiels au fonctionnement du pays.

 

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5 تعليقات

  1. Le régime algérien adore l’opacité. Il n’aime pas ses cadres, il les encourage à partir ailleurs. Il les remplace par des cachiristes qui obéissent, le (petit) doigt sur la couture du pantalon. Il achète tout clés en mains, payable en mode
    « Chkarra ». On entretient son clientélisme en subventionnant, en confortant, en soulageant, en pistonnant, en soutenant
    et/ou, en favorisant, tant que le robinet de la rente coule à flots. La devise qui résume le système est :
    « Ahyini El yawm ; Wa Aktalni Ghadwa » !!! Inal Li Ma Ihabnach !!!

  2. Le coût de revient des services proposés par ces entreprises sans les subventions, est juste non viable.
    Ces entreprises qui n’en sont pas en réalité, sont plombées par leurs effectifs non adaptés qui du coup rends les actes de management inopérants.
    Il faut avoir le courage de réformer ce mode de fonctionnement, quitte à mettre en place un système de revenu universel pour compenser.
    Une fois dégraissés de tout les postes inutiles, la qualité du management reprendra tout son sens dans la réussite ou l’échec de ses compagnies publiques.

  3. Société étatiques oui qui transportent « le peuple »…SNTF ou Air Algérie permettent au citoyens qui ont peut de moyen de se déplacer dans ce pays continent
    Personnellement je ne prends jamais Air Algérie pour rentrer au bled, j’ai eu ces trente dernières années tellement de déconvenues avec cette « entreprise étatique » que je préfére n’importe quel compagnie étrangère y compris charter que « les services » d’air couscous
    L’Algérie ce n’est pas qu’Alger ou Tizi ou Oran…mais des villes intérieurs et un sahara de plus de 2 millions de km2, le plus beau du monde …il faut démocratiser les vols vers Tam, Timimoun, Adrar, Djanet, ghardaia et béchar ( Taghit) etc

    J’ai vu les tarif du train en Algérie, c’est défiant toute concurrence
    Est ce qu’il faut ouvrir le marché? mais bien sur que oui bien sur mais avec un cahier de charge et des normes
    Il ne faut pas tomber dans le piège de la dérugatisation à outrance et surtout ne jamais financer les nouveaux arrivant avec l’argent public comme avec Khelifa Airways

    La question; est ce qu’un état a besoin de garder la main sur une compagnie aérienne ou ferrovière ou maritime pour désenclaver des territoires, absolument, mais il faut laisser la concurrence s’installer ailleurs

  4. Arrêtez d’enfoncer des portes ouvertes en tournant autour du pot !
    En 60 ans de règne sans partage et sans soucis du lendemain, l’idée
    de transition n’a jamais effleuré l’esprit de la junte.
    Le système est organisé de telle sorte que la distribution de la rente
    se fasse à la louche à l’intérieur du clan et accessoirement élargie
    aux cachiristes de service. Ces deux catégories sont paramétrées pour
    défendre « becs et ongles » leurs bouts de gras durant 1000 ans s’il le
    faut. Ce n’est pas difficile de le comprendre au travers de leurs
    commentaires bornés et sectaires !

  5. @chaw@. les employés d’air Algérie sont des fonctionnaires pas des employés comme dans les autres pays
    dégraisser le mammouth ne sera pas suffisant dans le cas d’Air Algérie pour la rendre compétitif
    Il faut la privatiser, même partiellement, ramener des compétences extérieurs et la gérer comme n’importe quelle entreprise privée
    L’état peut subventionner les billets vers le sud ou pour désenclaver des zones isolées du territoire
    Cela se fait ailleurs.
    Je me rappelle d’Air Algérie des années 70 début des années 80…elle n’avait rien a envier aux compagnies occidentales de l’époque ; des avions Boeing de dernière génération, un service à bord impeccable et surtout des avions à l’heure
    après, c’est devenu une maffia, on bloque des sièges pour les copains , on fait sauté des OK, on fait du surbooking et surtout on ne respecte presque jamais les horaires
    On voulait réserver pour l’été, tout était complet jusqu’à septembre mais si tu passais par flane tu pouvais choisir ta date de départ et ton retour. les.flanes aimaientt les cadeaux et ils étaient capable de faire autre un OK pour t’attribuer la place
    C’est le Cas à la Cnan ou Algérie ferries etc