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samedi, avril 20, 2024

Enquête. Pourquoi l’Algérie est incapable de protéger ses forêts, un patrimoine naturel en grand danger

La conservation des forêts algériennes est un dossier qui revient sur les devants de l’actualité en Algérie pendant chaque été, à chaque fois que la canicule impose son rythme à de nombreuses wilayas du pays. Les récents incendies qui se sont déclarés à Khenchela, à l’extrême-est du pays, ont dévoilé les énormes faiblesses des autorités algériennes qui peinent à protéger ce patrimoine naturel incontournable pour l’équilibre environnemental du pays. En vérité, ces faiblesses ne datent pas d’aujourd’hui et elles ne cessent de s’aggraver d’une année à une autre faisant courir un grand danger aux forêts algériennes. Enquête. 

Les feux qui se sont déclarés, dimanche dernier, dans les forêts d’Ain Mimoun à Tamza avant de s’étendre aux forêts des communes du Chélia et Bouhamama, ont détruit environ 1 500 ha de couvert végétal et d’arbres fruitiers appartenant aux agriculteurs de la région sans qu’aucune perte humaine n’ait été enregistrée. Ces feux ont suscité un énorme émoi au sein de la population algérienne en soulevant des interrogations légitimes sur les capacités réelles des autorités algériennes à protéger ce poumon vert. Durant cet éclairage, nous allons répondre à ces interrogations.

Il faut savoir, d’abord, que l’Algérie est toujours le plus vaste pays d’Afrique avec une superficie de 2,382 millions km2 dont 84% est occupé par le Sahara. Cependant, les 16% restant se répartissent entre différentes qualités de sol ne laissant que quelques 250 000 km2 de superficie propice à la végétation dont seulement 41 000 km2 de couvert forestier. C’est dire que les forêts sont un bien précieux parce qu’il est rare et demeure menacé d’extinction en Algérie.

Et pour cause, les forêts ne représentent que  16% du nord de l’Algérie ou 1,7% de l’ensemble du territoire, ce qui est jugé insuffisant par le rapport algérien de  l’Étude Prospective du Secteur Forestier en Afrique initiée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2002. En effet, pour assurer l’équilibre physique et biologique du territoire, le taux de couverture forestière devrait s’élever à 28% du nord de l’Algérie soit
environ 70 000 km2. Malheureusement,  le couvert existant ne représente donc que 57% de cet optimum. L’Algérie a donc besoin de développer ses forêts et d’agrandir cet espace vital pour son équilibre naturel et la conservation de son territoire.

Il faut savoir  près de 60% des espaces forestiers en Algérie  sont occupés par les maquis, que les spécialistes définissent comme  étant toute végétation ligneuse ne dépassant pas 7 mètres de hauteur (arbustes, arbrisseaux, broussailles…) ; la prédominance des maquis témoigne de l’état de dégradation des forêts algériennes.

Il convient de noter aussi que l’irrégularité des formations forestières naturelles est caractéristique du territoire algérien. En effet, de fortes variations tant en termes d’âge qu’en termes de types de végétation sont présentes au sein d’une même formation où l’on recensera généralement un mélange désordonné de feuillus et de résineux de tout âge et de toute taille. La grande majorité des forêts sont dites de lumière et sont de ce fait caractérisées par des peuplements ouverts avec sous-bois épais. Des essences de diverses origines peuvent être recensées, essentiellement méditerranéennes mais aussi européennes, asiatiques, circumboréales et paléotropicales, fournissant une diversité de 70 taxons arborés dont 07 espèces sont à caractère endémique incluant deux exclusivement algériennes : Abies numidica au Babors (W. Sétif) et Cupressus dupreziana au Tassili N’Ajjer (Djanet, W.Illizi), nous apprennent à ce sujet plusieurs études menées par des spécialistes en sciences de l’environnement.

Ces caractéristiques exposent les forêts algériennes à de dangers avérés et inquiétants.   En effet, le patrimoine forestier algérien est très vulnérable et les écosystèmes forestiers en Algérie sont menacés par de nombreux facteurs climatiques, mais aussi humains liés aux carences des dispositifs de préservation des forêts déployés par les autorités algériennes durant ces dernières années.

Le sous-développement scientifique de l’Algérie l’empêche, par ailleurs, d’anticiper l’impact du changement climatique  sur son patrimoine naturel notamment ses forêts. En 2016, la direction générale des forêts a reconnu que  « les connaissances relatives à la vulnérabilité et aux impacts attendus des changements climatiques sur les principaux écosystèmes, ainsi qu’à leurs diversités biologiques, demeurent limitées ».

Toujours selon la Direction Générale des Forêts, les causes de ce manque de connaissances sont dues à la résolution des projections des changements climatiques sur l’Algérie, très en dessous du standard international, ces projections combinées à l’aspect fragmenté et insuffisant des inventaires forestiers, ne permettent pas une évaluation fiable de la vulnérabilité.

Au delà des conséquences du changement climatique, les feux de forêt et la déforestation demeurent les deux autres grands dangers auxquels sont confrontées les forêts algériennes. Le Bureau National d’Etudes de Développement Rural « BNEDER », placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, et la coopération allemande en 2018 ont réalisé une étude qui cerne ces risques. Cette étude nomme le risque global sur le secteur forestier
« déforestation ». Cette étude avait souligné que les forêts algériennes sont menacées par le risque de perte des ressources sylvicoles, le risque de perturbation des écosystèmes et la déforestation.

Ces risques sont aggravés en Algérie par le stress hydrique et la hausse de température dus au glissement des étages bioclimatiques. Ces risques facilitent la propagation des feux de forêts, principale cause de la régression des superficies forestières en Algérie. La lutte contre les feux de forêts est marquée par l’insuffisance de fonds et le manque d’équipement en termes de système d’alerte contre les incendies, a constaté la même étude. La même source avait mis en garde contre  l’ensablement, les crues et les inondations provocant une dégradation des sols amplifiée par l’insuffisance des reboisements et des corrections torrentielles.

Enfin, la même étude avait mis en lumière le danger de la convoitise sur les espaces forestiers qui se traduit par les coupes de bois, le défrichement de parcelles pour différents usages, l’arrachage de plantes commercialisables ainsi que la « sur-fréquentation » des milieux forestiers provocants une altération des biotopes et un changement des paysages.

Ces facteurs aggravent ainsi les conséquences des feux de forêt qui ravagent annuellement plus de 320 km2 en Algérie. Il s’agit d’une moyenne calculée au cours des 20 dernières années.  Selon les propos recueillis auprès du Directeur Générale des Forêts Mr Ali Mahmoudi lors d’une interview à la Radio Algérienne le 14 juillet 2019, l’année la plus
catastrophique fut 1881 quand l’Algérie perdit environ 2000 km2.  Par ailleurs, si les surfaces parcourues par les feux des années 1983, 1994 et 2012 étaient combinées, le total avoisinerait les 6000 km2

En Algérie, tous les spécialistes et les observateurs du patrimoine forestier ont fait part des difficultés dans la lutte contre les incendies de forêts à cause la méconnaissance de leurs causes, un domaine qui pèse dans les statistiques de l’Algérie avec plus de 80% de causes de nature inconnue.

Mais le constat le plus alarmant concerne sans nul doute le manque de moyens et d’effectifs qui  constitue un réel obstacle dans la lutte contre les incendies en Algérie. Les chiffres sont éloquents à ce sujet : avec 50% de machines non opérationnelles et près de 70% trop faiblement équipées (seuls 300 des véhicules tout-terrains sur les 961 sont réellement équipés contre les incendies), le parc roulant peut être qualifié de vétuste et ce constat a été reconnu et assumé par la Direction générale des forêts depuis 2016. Et il en va de même pour le personnel dont les effectifs demeurent insuffisants suite aux départs en retraite qui n’ont pas été remplacés. Il faut savoir en dernier lieu que l’administration des forêts réclame le dégel de 1200 postes afin de renforcer les effectifs. Cet engagement a été pris par la direction Générale des forêts depuis Juillet 2019. Malheureusement, jusqu’à cette année 2021, rien de concret n’a été accompli ou réalisé. C’est pour cette raison que les forêts algériennes continuent de brûler et de disparaître sans que personne ne puisse réellement ralentir ce « massacre écologique ».

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11 تعليقات

  1. Tant que le commerce de charbon de bois est libre avec l’accroissement de marchands de brochettes dans les villes, les quartiers, le long des routes et la passivité des autorités qui ne cherchent pas à determiner la provenance et l’origine et l’identité de ces charbonniers ,c’est tout le foret qui risque de disparaitre

  2. Pendant la revolution, meme avec les bombardements de l’armee francaise, aucune foret n’as ete brulee en Kabylie . Voir archives. Durant les annees 60-70s , pas de probleme de feu de forets mis a part de petit feu tres vite maitrises.
    Depuis l’independance la plupart des forets de Kabylie ont ete brules et pas un arbre n’est debout et cela est fait par les ennemies de la Kabylie et ils sont nombreux! Une terrible realite !
    Ne me casser pas les pieds : Je ne parlerais que de ma region, Parlez de la votre!

  3. Pendant la revolution, meme avec les bombardements de l’armee francaise, aucune foret n’as ete brulee en Kabylie . Voir archives. Durant les annees 60-70s , pas de probleme de feu de forets mis a part de petit feu tres vite maitrises.
    Depuis , la plupart des forets de Kabylie ont ete brules et pas un arbre n’est debout et cela est fait par les ennemies de la Kabylie et ils sont nombreux! Une terrible realite !
    Ne me casser pas les pieds : Je ne parlerais que de ma region, Parlez de la votre!

  4. Hey Koulougli , buveur de pisse de chamelle (alias Hussein De Merde)
    La gendarmerie est une relique de la colonisation francaise. Pendant l’occupation francaise, la gendarmerie francaise faisait le sale boulot de terroriser les Algeriens un peu comme tes ancetres de Janissaires de merde le faisait a ALger et certains autre villes. Apres l’independance, cette meme relique francaise a ete perpetue en Algerie; elle est notament responsable des tueries du printemps noir qui a vu plus de 125 jeunes Kabyles assassines par balles et des milliers de blesses et tortures. Voila pour ta gendarmerie. On n’as pas besoin de ton corps paramilitaire en Kabylie, on a besoin d’une police locale et rien d’autre!.
    finalement je te renvois ton insulte
    Ina3el rassek zbel ya kmej !

  5. Les caisses sont vides et Chengriha ( Sergent Garcia) achète boulimiquement des armes inutiles et coûteuses aux russes au lieu d’acheter des canadairs. Un pouvoir de nuisibles comme des criquets.
    A quoi cela sert d’avoir un pays si on le laisse se retrecir par les incendies et la désertification? Pénurie d’eau ici, incendies là…. ce pouvoir est à lui seul les Sept Plaies d’Égypte. Une calamité.
    Prions.

  6. Kabylos de merde qui pue la pisse et la bière…
    Chiche on enlève la gendra et vous vous bouffez la gueule entre vous…Des enconomies pour l’état dans une région connue pour ses braqueurs et sa grande délinquance… Regarde l’université De Tizi ouzou c’est devenu le Bronx des mafieux tous Kabyles comme toi.
    Comme dirait Coluche pour le paraphraser :Tu ne veux pas de la gendarmerie !? Rassure toi elle non plus….Tu veux l’indépendance !? Rassure toi Nous aussi …

    Allez cassez vous dans votre indépendance… l’Algérie aura plus à y gagner et vous tout à perdre. Moins de vols et détournement possible moins de pistons dans les entreprises et services de l’État etc…etc…

    Prenez l’indépendance !!!! Je vous paye pour le faire

  7. @AXIS7@ le marochien esclave de momo6 baron incontesté du cannabis, blanchisseur d’argent sale avec ses banques dont Atijarawafabank…plusieurs fois « primée » pour blanchiment d’argent la dernière fois en janvier 2021 d’un blâme, 500.000 euros d’amendes
    Royaume du cannabis et de la protitution : 80 milliards d’euros de dettes
    Algérie : 0 milliards
    Un royaume qui malgré qu’il exporte du cannabis ( 25 % de PIB) , ses prostituées dont des mineurs ( et pas qu’au pays du golf : en Afrique, en Europe etc) et qui doit chaque année emprunter au FMI, à la BM etc pour juste combler son budget déficitaire depuis 30 ans…
    Et vous venez vous pavaner …

  8. Dans les années soixante dix, même avec peu de moyens nos forêt étaient quand même protégées, et des campagnes de sensibilisation étaient menées de divers moyens.
    Aujourd’hui la croissance démographique non maitrisée a induit beaucoup de comportements et de contraintes qui pèsent énormément sur une nature déjà fragilisées par le changement climatique.
    Le territoire est transformé en un désert de béton favorisant la montées des température, sans parler de la lubie de nos maires, quand ils n’ont rien a faire ils coupent les quelques arbres qui restent dans nos villes et villages.

  9. Hey Hussein De Merde buveur de pisse de Chamelle
    Les problemes de l’UTO sont bien connus: ils sont crees par des gangs et groupes envoyes par qui tu sais pour destabiliser une universite en avant sur le reste des autres pour la recherche, les idees et la defense de l’Amazighite et des droits de l’homme. Ne me prends pas pour un mec de la derniere pluie. Racontes tes mensonges et bobards a des ignares comme toi.
    Quand a l’Algerie sans les Kabyles, ce seras un souk moyen oriental ! On en a deja un air en ce moment ; il suffit de regarder ce qui se passe .