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vendredi, avril 19, 2024

Enquête. Le paradoxe de la viande ovine en Algérie : 5e plus grand cheptel au monde et un kilo à…8 % du SMIC !

C’est le paradoxe le plus intriguant en Algérie. La viande ovine est un luxe qui fait rêver les pauvres et les citoyens aux bourses les plus modestes. Et pourtant, l’Algérie possède le 5e plus grand cheptel au monde ! Oui, l’Algérie est une véritable puissance ovine, mais ses habitants ne profitent pas du tout de cette richesse ni des atouts que lui confèrent cet important patrimoine animalier. Enquête.

Depuis janvier 2021, le prix moyen d’un kilo de viandes de mouton, à savoir la viande ovine, est de 1523,78 Da, soit presque 8 % du salaire minimum garanti, à savoir le SMIC, en Algérie qui est officiellement de 20 mille Da. Il ‘s’agit d’un prix moyen car les fluctuations observées sur le marché national peuvent tirer les prix d’un KG de viande ovine à plus de 1600 Da. Ces prix sont très élevés par rapport aux années précédentes. Entre janvier 2020 et janvier 2021, les prix de la viande de mouton ont augmenté entre 2 jusqu’à 3 % selon l’Indice des prix à la consommation établi au mois de janvier passé par l’Office National des Statistiques (ONS), l’établissement étatique algérien  chargé officiellement de recueillir les données économiques et sociales qui caractérisent les évolutions majeures de la situation socio-économique en Algérie.

Le même indice de l’ONS nous apprend, par ailleurs, que les prix de la viande de mouton ont augmenté de plus de 203 % entre janvier 2001 et janvier 2021 ! En effet, en janvier 2001, le prix moyen du KG de la viande ovine était de 501 Da. En 20 ans, les prix de la viande ovine en Algérie ont connu des augmentations galactiques.

Marqueur symbolique de la prospérité 

Il faut savoir que les experts financiers et économistes considèrent que la consommation de produits carnés constitue souvent le marqueur symbolique de la prospérité relative d’une société et/ou de groupes socioéconomiques spécifiques. Si la consommation de viande a diminué au Nord de la Méditerranée comme notamment en France de 2002 à 2012, de 105 à 85 kg/an/personne en moyenne, elle a cependant augmenté dans la même période au Sud de la Méditerranée (Tunisie, Maroc et Algérie) de 23,5 à 39 kg/an/personne en moyenne durant la période, nous apprennent plusieurs études réalisées sur le terrain.

D’après les dernières statistiques officielles dressées par le ministère de l’Agriculture en 2017, l’Algérie compte 26 millions de têtes d’ovins et produit 325 000 tonnes de viande ovine. Elle se classe donc au 5e rang mondial en matière de production de viande ovine, derrière la Chine (24%), l’Australie (8%), la Nouvelle-Zélande (5%) et le Soudan (4%). Cependant, certains de ces pays, comme par exemple l’Australie, sont très avancés en matière de maitrise de la qualité de la viande notamment ovine.

Des pays comme le Royaume Uni, l’Inde et la Turquie se positionnent à la même place que l’Algérie avec un taux de 3% chacun de la production mondiale de viande ovine, selon le bilan de FranceAgriMer et FAO, ces données datent de 2015. Ainsi, la production de viande ovine est un atout pour l’Algérie qui possède un avantage comparatif par rapport aux grands pays producteurs et exportateurs dans les agneaux (animaux de 6 mois) et antenais (animaux de 12 à 18 mois) de cette filière. Mais, dans une situation mondiale de libre-échange et avec un prix de production de 6,5 à 6,6 €/ kg, plus élevé que ceux d’Australie et d’Amérique du Sud (4 et 4,2 €/ kg en 2011 pour respectivement les agneaux et les antenais  et un prix de vente au kilo oscillant entre 1 500 et 1 600 DA (9,55 et 10,19 €), la viande ovine algérienne n’est pas compétitive. En outre, l’Algérie doit également déployer ses efforts au niveau de la qualité des produits à destination des consommateurs.

Des enquêtes menées par des spécialistes algériens de l’élevage ovin ont relevé une extension du cheptel ovin, qui passe de 21 millions à 25 millions de têtes entre 2010 et 2014, soit une croissance de 25%. Elles sont réparties essentiellement entre quatre principales races locales, à savoir « Ouled Djelleal », « Hamra », « Rumbi » et « D’men ». Le reste de la production provient de trois races qui sont pour le moins secondaires. Il s’agit de la « Barbère » et la « Terguia » ou « Sidaho », une variante de race ovine, élevée au Sud du pays.

Une place stratégique dans l’économie agricole 

Force est également de constater que l’élevage ovin, occupe une place stratégique dans l’économie agricole de l’Algérie, et ce en raison de son poids économique et de ses implications et de ses impacts en termes de systèmes de production sur l’emploi et l’environnement. Il constitue la première espèce pourvoyeuse de viande rouge pour le consommateur algérien avec un taux de l’ordre de 55% (de la proportion de viande consommée), avant la viande bovine (34%).

D’après les statistiques officielles, la consommation algérienne des viandes de mouton et de bœuf est de 10,5 kg/hab/an . Le modèle de consommation de viande rencontré dans les pays du sud méditerranéen est basé sur la viande ovine et de volaille. Généralement, la viande est consommée là où elle est produite, c’est le cas de la région de Tiaret qui a fait l’objet d’une étude réalisée

Cette région est considérée comme l’une des grandes régions productrices de viande ovine, occupant la troisième place après les régions de Djelfa et d’El Baid. Elle compte 4,55% du cheptel national, soit une production de 302 572 quintaux de viande, d’après les statistiques du ministère de l’Agriculture les plus récentes qui datent de 2017.

La consommation de la viande ovine en Algérie dépend essentiellement du pouvoir d’achat et des revenus des ménages. C’est du moins ce qu’une étude sérieuse a pu prouver. Il s’agit effectivement d’une enquête menée dans la région de Tiaret par Mohamed Sadoud, Maître de conférences à l’‎Université de Chlef et chercheur à l’Institut National Agronomiques d’Alger.

La population ovine de la région de Tiaret est composée de la race locale « Rumbi » (DSA, 2016), considérée comme la plus lourde race ovine algérienne, avec des poids avoisinant les 90 kg pour le bélier. Elle est localisée exclusivement dans la région de Tiaret et représente 11% du cheptel national.  Les animaux possèdent des cornes spiralées et massives, ont une forte dentition résistante à l’usure qui leur permet de valoriser au mieux les végétations ligneuses et de retarder à 9 ans l’âge de réforme. C’est une race particulièrement rustique et productive , de forme globalement rectangulaire, caractéristique des races à viande. La région de Tiaret est considérée comme la principale région produisant des ovins de cette race abattus dans les abattoirs algérois d’El-Anasser, El-Harrach et Rouiba.

 

L’enquête du chercheur algérien repose sur le travail qui a été basé sur les données d’une enquête par questionnaire semi-directif réalisée sur un échantillon de 102 ménages. Aucun critère de choix inhérent aux personnes interrogées n’a été défini a priori et ces personnes ont été sélectionnées en fonction des opportunités qui se sont présentées. L’enquête a été effectuée dans le centre-ville de la région de Tiaret et les résultats analysés en fonction de la représentativité des catégories socioprofessionnelles de l’échantillon.

De la viande… une fois par semaine

L’enquête s’est déroulée durant les périodes d’avril-mai de l’année 2018. Le questionnaire a été adressé aux chefs de ménages, qui sont surtout les hommes qui sont responsables de l’achat de la viande. Les personnes interviewées étaient pour 72% des hommes et 27% des femmes mariées responsables de l’achat des viandes. Les enquêtes comportant 24 questions ont ciblé les consommateurs habituels de viande ovine, qui ont été préalablement sélectionnés. Le questionnaire a porté sur l’ensemble des variables susceptibles d’agir sur le comportement des consommateurs, selon, par exemple, les besoins physiologiques de l’organisme, les contraintes économiques et sociales. Il a été structuré en différents thèmes concernant les caractéristiques des familles (taille du ménage, situation familiale, niveau d’instruction, revenu, fréquence d’achat), et de la viande (découpe, couleur, odeur, gout, la jutosité), ainsi que la préférence des consommateurs comme la durée de cuisson, le régime nutritionnel, les morceaux consommés.

Les principaux résultats de cette enquête nous apprennent que pour 43% des ménages, le prix affecte négativement l’achat de la viande. Le prix est le facteur le plus important et peut être la principale raison qui explique la modification des habitudes de consommation dans la région. Environ 50% des sondés achètent la viande ovine une fois par semaine, alors que 18,62% en achète entre 2 et 4 fois par semaine. En revanche, 32,35% des ménages n’achètent de la viande ovine qu’une fois par mois

Cette variabilité de fréquence dépend du revenu du ménage. Et pour cause, cette enquête nous apprend aussi que ceux qui ont un revenu supérieur à 50 000 DA par mois (318 €) achètent la viande 2 à 4 fois par semaine. Un revenu compris entre 30 000 DA par mois (191 €) et 50000 DA (318€) est associé à un achat hebdomadaire, alors que les consommateurs qui ont un revenu inférieur à 30 000 DA (191 euros) n’achètent de la viande qu’une fois par mois. Ces données démontrent enfin que la consommation de la viande ovine ne s’est guère démocratisée en Algérie. Et les ménages pauvres consommer à peine une fois par semaine de la viande ovine alors que l’Algérie dispose du 5e plus important cheptel dans le monde. Signalons que pas moins de 6,5 millions de salariés algériens touchent mensuellement moins de… 30 mille Da.

 

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18 تعليقات

  1. https://www.tsa-algerie.com/endettement-lalgerie-moins-impactee-que-le-maroc-et-la-tunisie/

    Cheh….hahahahahaaa…..La réalité reprend toujours le dessus sur les mouches à khra marocaines ( leur lupanar à ciel ouvert va exploser de manière fantastique d’ici peu…la misère sociale n’arrive plus à être juguler avec un roitelet bouffi et ignare qui considère son peuple comme des esclaves consentants…les traditionnelles proxénètes ne versent plus autant d’argent….on va se retrouver avec 2 millions de clandestins marocains à moyen terme..) et sur la secte des bâtards de sanglier athés et avident d’une explosion du pays….Tfouuu…A cette sale race de Neo Harki…Mhenni et bhl les utilisent comme des glands…
    Bande de sale race

  2. Aucune filière n’est hélas maitrisée puisque tous les secteurs agroalimentaires sont monopolisés par un lobby spéculateur que le pouvoir spectateur est dans l’incapacité de le contrôler voire le juguler ou du moins tenter de réduire ses méfaits néfastes tant le pouvoir d’achat des citoyens que pour l’intérêt du fisc. Maitriser et réguler le marché informel ne semble pas être une opération prioritaire malgré les cris d’exaspération des citoyens paupérisés à l extreme et révoltés par des promesses sans suite et par le fait qu ils arrivent à peine à survivre.la viande à 1500 DA, la sardine aussi n’en parlons pas du poisson blanc ni du fameux thon dont on entend parler. Sachez que le kilo d’abats de volaille qu on donnait gratuitement aux chats coute 800 DA. Enfin, la viande, le poisson et les fruits, produits de luxe, sont considérés comme des médicaments fort couteux, inaccessibles du fait que le salaire ou la pension de retraite misérable couvrent à peine les charges domestiques et le minimum alimentaire qui dans leur ensemble les prix ne cessent d’augmenter. il est à craindre que la sous-alimentation va impacter la population a

  3. Tout est contrôle, audit, enregistrement systématique, registre de commerce, organisation par filières, impôts, payement par système bancaire, système judiciaire efficace, le peuple est le premier contrôleur de son environment et milieu d’où organisation et contrôle social. Le système Algérien est un système dictatorial qui ne peut gérer le pays car c’est un système fait et géré par des ignorants et stupide qui avec les armes de l’armée sont devenues corrompues et voleurs.

  4. Bravo à tsa pour son article qui remet les compteurs à l’heure…hahahahaha….Che7 ou moutou bel ghech…on va vous y aider… Le Maroc explosera bientôt..Mizeria ke7la…

    A défaut de fatwa on va tous aller dans lesgarages a bâtards évangélistes au pays des porcs…On va lever les mains avec un verre de ricard et entrer en transe en écoutant Lounes….Mhenni viendra nous la mettreet on réglera les problèmes de la viande….hahahaha…

    Putain de secte de sous hommes et d’animaux…Dégueulasse ! Sales! Puants!
    Djouhala!

  5. A dey elkahboun,
    Je préfère un million de fois que cela soit m’henni qui m’entube, car après tout c’est Mon frère, que de me faire entuber par un enturbané du golf que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam.
    Quant à écouter Lounes, il faut avoir un minimum de savoir,de culture et d’éducation pour pouvoir essayer de comprendre, et je compatis avec toi et ta secte qu’à part Ali benhadj vous êtes incapable de comprendre quoi que ce soit d’autre. C’est ce qui fait notre différence.
    Allez soyez fiers, le nouveau patron du FLN vient d’un pays arabe, mais certainement pas d’Algérie. Mais surtout n’oubliez pas de lui fournir la vaseline.

  6. A Amara,
    Tu sais frère je ne l’ai pas vécu mais mes proches parents me l’ont affirmé, quand boukherouba est passé de vie à trépas ils ont payé des dizaines de milliers de femmes pour les exhiber en train de le pleurer, et celle qui ont été les plus zélée ont eues une prime. Donc le mal est plus profond.
    Pourquoi ne veulent t’ils pas ouvrir les archives de l’ALN ?
    Et je suis sûr que ces archives ont déjà été bien bidouillée.
    Le jour ou la jeune génération découvrira la mahzala comme ils disent cela sera un tsunami.
    L’histoire du pays à été dévoyée par des voyous, les vrais moudjahids ont étés assassinés et on s’est retrouvé avec les Nezzar et gaid, Toufik etc..
    Pendant que ceux qui ont vraiment combattu l’ennemi ont été jetés aux chiens.
    Mais comme les oueds chez-nous tu as beau vouloir les détourner de leurs lits, ils le retrouveront toujours.
    Thanmirth.

  7. Tant qu’il n’y aura pas une rupture totale du système instauré par le premier joundé après un coup d’état contre la démocratie, l’Algérie peut avoir le plus grand cheptel du monde, avoir les plus grandes réserves de pétrole, de gaz, d’or et de diamants , elle sera toujours pauvre, son peuple aura toujours faims et continuera à s’exiler en masse, car ceux qui sont aux pouvoir aujourd’hui sont les dignes héritiers du joundé d’hier.pauvre Algérie et pauvre algériens.

  8. Loco oui c’est vrais ils l’ont fait pour boukherouba et y’a pas longtemps pareil pour gaïd allah oulinirhem ils sont capable à tout ce qui est faut et mal, ils ont été instruits que pour nuire à notre pays ,leur fin de reigne est proche. En ce qui concerne les archives je pense pas qu’un jour on saura tout mais pour notre génération on s’est déjà beaucoup de choses. Thanemirt

  9. L’insulte est l’arme des faibles
    On est au niveau de la vaseline
    Les vrais archives sont en France, c’est elle qui quadrillait le territoire, qui a arrêté des millions d’algériens ( les camps de regroupements), qui les a interrogé, torturés et qui a mobilisé 260.000 supplétifs
    L’ALN n’a pas pu se constitué des archives sténographiés en plusieurs exemplaires , les classer et les préserver alors que les katibats étaient traqués matin et soir.
    Les combats se sont déplacés sur les haut plateaux, aux frontières, l’ouest et même au Sud ( bataille de Timimoun , de Jebel Bechar etc )
    C’est les officiers et surtout les historiens francais qui le racontent dans leurs récits
    Les grande opérations militaire entre 1957-1958 comme le Plan Challe a nettoyé les Aures et les montagnes de Kabilye grotte par grotte, déchira par dechra
    Les frontières étaient étanches avec fil barbelés, électrifiés, miradors, minées

  10. Zakaria 75 :
    Pourquoi le FLN si #puissant# n’a jamais attaqué les aéroports, les ports, Hassi Messaoud, la base chimique et nucléaire ?

    l’Algerie a des archives qui concernent le FLN qui sont sûrement intéressantes pour voir les luttes de pouvoir, coups tordus, compromissions,…

    Comme dit Chikhi dans Soir d’Algérie, # Quand il s’agit de dossiers assez compromettants pour des personnes, je ne peux pas les donner, c’est le cas quand on me demande le dossier de quelqu’un qui est accusé d’avoir été un collaborateur des Français. Je ne vais pas le jeter à la vindicte populaire en diffusant des documents comme ça #

  11. Chers compatriotes nous faites pas attention aux commentaires de Dey Hussein, ce sbire du DRS (l’organisation terroriste). Il est payé pour casser le moral des hommes et femmes libres et créer la polémique entre citoyens d’un meme peuple. Nous sommes arabes, kabyles, chaouis, targuis, mzabis … et ce système qui a toujours su nous diviser n’aura pas le dernier mot.