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samedi, avril 20, 2024

Enquête. Inquiétant : les Algériens encore déconnectés du monde numérique

Les Algériens ne connaissent pas encore le monde numérique. Les données d’une vaste enquête menée auprès des ménages algériens nous fournissent des indicateurs alarmantes sur les pratiques numériques primaires de la population algérienne. En clair, une majorité d’Algériennes et d’Algériens ne sait pas encore utiliser l’outil informatique et de très nombreux foyers algériens ne sont même pas encore connectés à Internet. 

C’est, effectivement, ce que nous apprend l’Enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS), un programme mondial appuyé techniquement par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Le programme mondial des enquêtes MICS a été effectivement élaboré par l’UNICEF dans les années 1990 en tant que programme d’enquête-ménage international qui vise à soutenir les pays dans la collecte de données comparables au niveau international sur un large éventail d’indicateurs relatifs la situation des enfants et des femmes. Les enquêtes MICS mesurent les indicateurs clés qui permettent aux pays de produire des données en vue de leur utilisation dans les politiques et programmes et de suivre les engagements convenus au niveau international.

Les principaux objectifs de ces enquêtes est de générer des données désagrégées afin d’identifier les disparités et les personnes les plus vulnérables en vue de permettre l’élaboration de politiques orientées sur l’inclusion sociale ainsi que de produire des données désagrégées en vue d’élaborer et évaluer les politiques, projets et programmes de développement dans divers domaines (santé maternelle et infantile, pratique contraceptive, lutte contre le paludisme, du VIH, eau, assainissement, éducation, logement).

En décembre 2020, l’UNICEF a publié les résultats de la sixième édition de l’enquête par grappes à indicateurs multiples, Multiple Indicator Cluster Survey (MICS) qui a été menée en Algérie en 2019 par la Direction de la Population du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière dans le cadre du programme mondial des enquêtes MICS. Elle a été réalisée avec l’appui financier et technique du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et une contribution financière du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

Et ces résultats nous révèlent qu’un uniquement 27,4 % des ménages algériens disposent d’un accès à internet à la maison. Même pas 28 % des ménages algériens sont équipés d’un micro-ordinateur alors que 98 % des ménages algériens possèdent une télévision et 97 % d’entre eux comptent des individus qui utilisent un téléphone mobile.

Il est à noter que dans le milieu rural, à peine 9,5 % des ménages algériens jouissent d’un accès à Internet dans leur maison alors que dans le milieu, ce pourcentage des ménages connectés s’élève à 33,1 %.

Les données de l’enquête MICS nous apprennent, par ailleurs, que seulement 33,2 des femmes % ont utilisé déjà un ordinateur au sein de leurs ménages. Le pourcentage des femmes qui utilisent au moins une fois par semaine un ordinateur est de seulement 16 %. Presque 46 % des femmes algériennes ont déjà utilisé Internet, mais seulement 36,7 % des femmes utilisent au moins une fois par semaine Internet.

Dans le milieu rural, seulement 20 % des femmes utilisent régulièrement internet au sein de leurs foyers alors que dans le milieu urbain, elles sont pas moins de 45,8 % à se connecter au moins une fois par semaine à internet.

Les résultats de l’enquête MICS révèlent également une méconnaissance totale de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) au sein de la population algérienne. A titre d’exemple, seulement 12,4 % des femmes algériennes au sein de leurs ménages savent envoyer un e-mail, une photo ou une vidéo via internet. Seulement 15,4 % des algériennes savent aussi copier ou déplacer un ficher ou un dossier.

Ces données sont très alarmantes car elles indiquent que la population algérienne ne sait pas encore tirer profit des bienfaits des technologies numériques faute d’une véritable intégration aux évolutions des TIC. Ces chiffres nous permettent de mesurer le niveau encore élevé du sous-développement technologique et numérique de notre pays. Il y a une véritable urgence à moderniser rapidement l’Algérie.

 

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