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samedi, avril 20, 2024

Enquête exclusive. La facette cachée de Mohamed Arkab : les amis, les affaires et le pognon

L’ascension fulgurante de l’entreprise Youkaïs construction, appartenant au franco-marocain Brahim BOUZGHOUDI est l’une des plus spectaculaires des deux dernières décennies dans le secteur de l’énergie en Algérie. Ce qui fait la particularité de ce personnage très secret est sa capacité de survie et d’adaptation après la déchéance du précédent régime Bouteflika. Youkaïs Construction demeure à ce jour, l’une des rares entreprises n’ayant pas été inquiétée par la justice Algérienne, qui a pourtant sévit contre la majorité des oligarques facticement créés durant le règne des frères BOUTEFLIKA.

Dès son premier mois de création en Avril 2007 et sans aucune expérience ni référence, Youkaïs Construction a pu bénéficier d’un méga contrat de travaux de génie civil avec le canadien SNC LAVALIN pour la construction de l’une des centrales électriques les plus chères au monde, La société signataire du PPA (Power Purchase Agreement) d’une durée de 20 ans avec SONELGAZ est une SPV (Special purpose vehicle) créée en consortium entre Sonatrach, Sonelgaz, AEC et Lavalin, dénommée SKH SPA avec un capital social de 22 milliards de Dinars.

Cette dernière a déboursé pas moins de soixante-sept milliards de Dinars algériens, dont 70% du montant a été mobilisé par le conglomérat bancaire public (BNA-BEA-CNEP) pour permettre à SNC LAVALIN -positionné à la fois en tant qu’actionnaire de la SPV, EPC et O&M- de finaliser la construction de la centrale à cycle combiné 1227 MW de Hadjret En-nous -Tipaza-, enregistrant une année de retard sur les délais contractuels. Selon les investigations d’Algérie Part, Youkaïs Construction a été créé à l’époque par Brahim BOUZGOUDI spécialement pour ce projet, grâce aux conseils du lobbyiste et puissant homme d’affaire Farid BEDJAOUI, dont l’unique objectif était de permettre au clan de l’ex-ministre de l’énergie Chakib KHALIL et du PDG de SONELGAZ Nourredine BOUTERFA de détourner des sommes colossales via la surfacturation de la sous-traitance.

En 2008, en plus de la signature d’un contrat pour la réalisation d’une partie de la centrale électrique à cycle combiné 1.200 MW de Koudiet Ed Draouch – El Tarf – pour le compte de General Electric et IBERDROL, Youkaïs Construction a été reconduite par SNC LAVALIN pour la construction d’une station de dessalement d’eaux de mer d’une capacité de 120.000 M3/jour dans la localité de Fouka, wilaya de TIPAZA, où le même procédé de dilapidation des deniers publics a été adopté.

Il est à rappeler, que suite à des révélations par un media canadien sur le versement d’un pot vin d’un montant de 7,5 millions de dollars pour l’obtention de ces constats en Algérie, SNC LAVALIN a été blacklistée par SONELGAZ. Cette affaire avait ébranlé l’opinion nationale et a même fait dépêcher une enquête de la police économique relevant de de la sureté de wilaya d’Alger et qui a duré de 2009 à 2011. Malgré tout ce remue ménage, Youkaïs Construction en est sortie indemne et n’a été inquiétée ni de près ni de loin, grâce à ses appuis au niveau du ministère de l’énergie et de SONELGAZ.

« Brahim BOUZGHOUDI est perçu comme une poule aux œufs d’or par les dirigeants de SONELGAZ »,  a confié à ce propos l’un de ses anciens proches collaborateurs. Cet individu sorti de nulle part a pu en un temps record se frayer un chemin dans les clivages de la sulfureuse Nomenklatura algérienne du secteur de l’énergie, grâce notamment aux soirées arrosées qu’il offrait régulièrement dans sa somptueuse villa avec piscine sise à Bouchaoui.

Les privilégiés se bousculaient pour profiter de l’abondance des plats, des boissons de tout genre et surtout des filles qu’il ramenait spécialement pour asseoir plus d’addiction sur ses convives. Mais les multiples maladresses et l’incompétence managériale de Brahim BOUZGHOUDI ont fait passer à ce géant aux pieds d’argiles ‘’Youkaïs Construction’’ un long passage à vide entre 2011 et 2014 suite à la réclamation de sa banque de rembourser les crédits émis pour la constitution des cautions de bonnes exécution et de restitution d’avance de plusieurs contrats. Cette mésaventure lui avait valu la saisie de sa villa balnéaire de SKIKDA et a même failli lui couter la saisi de sa villa de BOUCHAOU, si ce n’est l’intervention d’un homme providentiel à qu’il doit tout, qu’il appelle lui-même ‘’ Mon sauveur’’. Cet homme n’est autre que l’actuel ministre de l’énergie Mr Mohamed ARKAB.

Comment les chemins de Brahim BOUZGHOUDI et de Mohammed ARKAB se sont croisés et son devenus des amis inséparables ?

En 2013, grâce à l’intermédiation du fils d’un puissant officier des services secrets Algérien, Brahim BOUZGOUDI a fait la connaissance de Mohammed Lamine BOUSTILA, fils du très puissant général de corps d’armée Ahmed BOUSTILA commandant en chef de la gendarmerie nationale de l’époque. S’apercevant du potentiel qu’offrait Youkaïs Construction en termes de gain facile, Mohammed Lamine BOUSTILA a mis dans la confidence son ami Noah, le frère cadet de la fratrie des KOUNINEF, la famille la plus puissante de l’oligarchie algérienne durant l’ère Bouteflika, et ce, afin de profiter de son réseau pour échafauder tous ensemble un stratagème permettant à Youkaïs Construction de gagner le maximum de contrats de construction avec SONELGAZ.

Afin d’accéder à des marchés de grandes envergures, notamment avec les EPCistes internationaux rigoureux dans leur critères de sélection des sous-traitants, Mohammed Lamine BOUSTILA a demandé à ses associés turcs, avec qui, il était co-propriétaire du port sec ARKAS situé à BARAKI, de prospecter en Turquie afin de trouver un partenaire ayant des références dans le montage des infrastructures énergétiques, susceptible de s’associer avec Youkaïs Construction pour prendre avec SONELGAZ et ses partenaires des contrats de centrales électriques. Après plusieurs rounds de négociation, le choix du trio Brahim BOUZGHOUDI, Mohammed Lamine BOUSTILA et Noah KOUNINEF s’est porté sur l’entreprise turc RENNAISSANCE HEAVY INDUSTRIE. (Devenue quelques années plus tard l’un des plus grands fournisseurs de Sonatrach grâce à Mohammed ARKAB ministre de l’énergie).

Apres la création d’un groupement entre Youkaïs Construction et Renaissance Heavy Industries, Noa KOUNINEF, grâce à l’intervention de son frère ainé Karim a contacté le PDG du Groupe SONELGAZ Nourredine BOUTERFA afin de les recommander pour l’obtention de grands contrats avec les filiales du groupe. Mohamed ARKAB étant PDG de la compagnie de l’engineering de l’électricité et du gaz « CEEG », a reçu un ordre oral d’intégrer le consortium Algéro-turc Youkaïs/Renaissance dans l’un des projets d’envergure dont CEEG était maitre d’ouvrage délégué. Après avoir pesé de tout son poids en tant que PDG de CEEG pour intégrer Youkaïs Construction dans la liste trés fermée des fournisseurs désignés de KDM « Annexe 7 », Mr Brahim BOUZGHOUDI a finalement signé un très juteux contrat avec le géant Sud-Coréen HANWA Engineering and Construction pour la sous-traitance des travaux de génie civil et le montage électromécanique de la centrale électrique à cycle simple 456,89 MW de Chegga (Oumache I), – BISKRA- qui a couté à SONELGAZ 448 million de dollars.

Subissant le dictat et la disgrâce des cadres de CEEG, le Sud-Coréen HANWA Engineering and Construction a préféré quitter à jamais l’Algérie après la réception définitive de son projet pour lequel il a dû encore débourser plus de 30 millions de dollars de pénalités de retard. En plus des pots-de-vin qu’Amine et Noah Kouninef obtenaient régulièrement du consortium Algéro-turc Youkaïs/Renaissance pour leur soutien indéfectible, le fils BOUSTILA avait obligé ce dernier d’élire domicile « siège social du groupement » dans la villa de son père situé dans l’un des quartiers les plus chic de BEN-AKNOUN, pour la modique somme de 2,8 millions de DA par mois.

Suite à cette collaboration, Mohammed ARKAB est devenu le protégé des frères KOUNINEF. D’ailleurs juste après la nomination de Mustapha GUITOUNI au poste de ministre de l’Energie le 25 mai 2017, Mohamed ARKAB a été récompensé en obtenant le poste de PDG du groupe SONELGAZ.

Depuis que Youkaïs Construction soit devenue l’entreprise protégée de Mohammed ARKAB en tant que PDG de CEEG puis en tant que PDG du Groupe Sonelgaz et puis en tant que ministre de l’énergie à partir d’avril 2019, le franco-marocain Brahim BOUZGHOUDI ne s’est plus jamais plaint de manque de plan de charge, grâce aux recommandations spéciales auprès des PDG de toutes les filiales du groupe, afin de réserver à Youkaïs Construction les contrats les plus juteux, même au détriment des filiales INERGA et ETTERKIB, à l’exemple des centrales de KAÏS et de BOUTLILIS , où Mohamed ARKAB avait obligé ETTERKIB à se retirer des projets pour laisser place à Youkaïs Construction pour la prise en charge des travaux de montage électromécanique.

Selon un cadre de CEEG,  « à en juger des chiffres, Youkaïs Construction est l’entreprise privée algérienne qui a le plus bénéficié de contrats de centrales électriques en Algérie depuis 2007 ». Ce qui a permis à Brahim BOUZGHOUDI de mener une vie dorée dans sa somptueuse demeure dans l’un des quartiers les plus chics de Marseille, au sud de la France.

Mais le scandale le plus flagrant de tous, reste sans nul doute celui de la centrale électrique à cycle combiné de OUMACHE III dans la wilaya de BISKRA. D’une valeur de 100,68 Milliards de DA, soit l’équivalent de 630 millions d’euros, ce gigantesque contrat a été signé entre la Compagnie de l’Engineering de l’Electricité et du Gaz (CEEG), filiale du Groupe Sonelgaz chargée de la maîtrise d’ouvrage de ce projet pour le compte de SPE SPA et la joint-venture (JV) Algéro-Coréenne HYENCO.

Grâce au népotisme de Mohamed ARKAB, ministre de l’énergie et la bienveillance de Chahar BOULAKHRAS ex-PDG de SONELGAZ, le contrat des travaux de génie civil a été attribué en mode gré à gré par la filiale du groupe HYENCO au groupement mixte Algéro-chinois YOUKAÏS-CRCC International pour un montant de 5.937.962.313,47 DZD.

L’attribution de ce marché à Brahim BOUZGHOUDI est bel et bien une irrégularité qui est formellement interdite par la réglementation régissant l’attribution des marchés dans le secteur de l’énergie, suite aux instructions directes de Chahar BOULAKHRAS.

Les cadres supérieurs du groupe SONELGAZ s’accordent tous sur le fait que la déchéance de Chahar BOULAKHRAS de la tête du deuxième groupe énergétique Algérien n’aura de sens que si les services de sécurité et la justice Algérienne n’opèrent une vaste et profonde opération de nettoyage dans de le secteur de l’énergie dont Mohammed ARKAB et Chahar BOULAKHRAS sont les clefs de voûte. Ces deux personnages ont pu en un temp record mettre en place un vrai réseau de lobbyisme affairiste grâce à la mobilisation de Youkaïs Construction et Amimer Energy, une autre entreprise privée importante dans le secteur de l’énergie. Algérie Part ne ménagera aucun effort pour apporter sa pierre à l’édifice afin de nettoyer l’Algérie de cet affairisme immoral qui empêche notre pays de prendre son destin entre ses mains.

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7 تعليقات

  1. Ah la la… l’Algérie ressemble à une énorme boîte de chocolat, ils sont entre 500 et mille (GOLLUM à veiller sur leurs précieux) chacune et chacun à le droit de se servir et c’est comme ça qu’ils se tiennent par les couilles, le premier qui ose sortir du chemin sinueux tracé, sera mis sur la sellette et expédie en prison illico par la justice de la boîte de chocolat .
    Quand à ces satanés marocains, ils sont la source de tous nos malheurs, incendies en Kabylie, attaque par des drones de nos concitoyens dans le Sahara libéré et bientôt installation de bases israéliens à nos frontières, par contre quand il s’agit d’un homme d’affaire comme ce Bouzghoudi qui parle la même langue que nos grabataires, je te donne.. mais tu me rend la moitié des chocolats, ils sont les bienvenus chez la cosa Boukherouba algeria.

  2. Y a Samar ce n’est pas cela qui est grave d’avoir un marocain associé dans les affaires algérienne , puisque l’Algérie a continué à vendre du gaz Hakhanouch le premier ministre du Maroc lui propriétaire du gaz marocain, le plus grave c’est qu’il y a 3 sociétés israéliennes sont plantés en Algérie par l’intermédiaire de la Corée du Sud et l’Inde et une partie des sociétés françaises, alors que la mafia ne cesse de nous chanter les louanges libérer la Palestine du matin au soir, la mafia ne connait ni Dieu ni personne, les sous c’est les sous nous avons besoin de remplir nos comptes et ceux de nos familles et amis, quant au reste ce n’est que du bla- bla pour endormir les naïfs, vous pouvez toujours écouter nos fameux amis journalistes.

  3. Bullshit et khouroutou
    Des contrats signés sous l’ère Boutef ont presque tous été entaché d’irrégularités …
    L’argent sâle est soit lavé en Europe ( France et Espagne) ou à Dubai et dans les paradis fiscaux avec la complicité ou la mansuétude des hautes autorités de contrôles
    Nous, résidants en Europe , on nous demande de justifier « nos dépôts », nos retraits et nos transferts quand cela atteint un certain seuil …mais eux…ils transfèrent des dizaines ou des centaines de milliers d’euros parfois plus ( des millions) avec la bénédiction d’avocats, de banquiers, de notaires et Tracfin n’y voit rien de mal
    Tes anciens amis, Mr Semmar sont tous, je dis bien tous en prison, y compris, Ould Keddour, Mr Commission du poumon de l’Algérie, qui a affirmé vous avoir transféré 500.000 $
    Vous, Mr Semmar, et beaucoup d’autres , vous avez profité de l’ère Boutef ou l’argent coulé à flot
    Le fête est fini, mec

  4. L’ayatollah zakhraro cahiro , veut absolument nous convaincre que les mafiosos qui sévissaient sous la présidence du nabo boutef trafiquant, sont tous en prison et que ses amis actuels aux pouvoirs, sont blancs comme neige et qu’ils n’ont jamais participé aux affaires et aux pouvoir sous ce même Nabo
    Il a la mémoire courte très courte où il se ment à lui même en espérant convaincre.
    Barman une tournée de mortadelle périmé pour ce cachiriste invétéré.

  5. Tant qu’il y’a des algériens, il y’aura des corrompus et des corrupteurs…
    L’employé d ‘air coucous, le douanier, le policier, l’employé de banque, l’employé de mairie …
    Tout s’achète dans ton pays de corrompus alors arrêtez de jouer aux vierges effarouchées
    A l’arrivée à l’aéroport ils doivent marquer  » bienvenue au pays de la Tchipa »
    Ton semmar a commencé par profiter du sytème avant de nous la jouer Mr propre…il est aussi sale que les autres
    Remplacer Mohand par amokrane ou mohammed n’y changera rien…mettre tous les voleurs en prison? il y’aura plus personne dans les administrations
    Un policier corrompu va enquêter sur un autre fonctionnaire corrompu et le présenter à une justice corrompu pour être condamné par un juge corrompu…
    Tu vas à tizi, à alger à oran, à annaba ou Constantine c’est kif kif bourrico