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jeudi, avril 25, 2024

Enquête exclusive. Hôtels en France, appartements dans le 16e arrondissement : l’immense fortune de l’ami intime du général Ghali Belkecir

Etre l’ami intime du général Ghali Belkecir, l’ex-commandant de la gendarmerie nationale en Algérie, et l’un des plus influents officiers militaires sous le règne du défunt Ahmed Gaid Salah, l’ex-chef d’Etat-Major de l’armée algérienne, est une position qui peut permettre un incroyable enrichissement. Et le destin du milliardaire algérien Omar Benabdellah démontre aisément cette posture. Preuve en est, grâce à cette proximité avec l’un des plus puissants généraux algériens durant la période s’étalant de 2016 jusqu’à 2019, Omar Benabdellah a accumulé une fortune colossale qui lui a permis d’acquérir de nombreux hôtels en France et des appartements prestigieux dans le très chic 16e arrondissement à Paris. 

L’homme d’affaires Omar Benabdellah est, en vérité, le prête-nom du général Ghali Belkecir. En 2013, le général et son ami l’homme d’affaires lance la SARL Genius Textiles. Le fils du général Ghali Belkecir, Rafik Belkecir, est le co-gérant de cette entreprise avec Omar Benabdellah. Basée à Ain Bénian (Alger), cette société s’est spécialisée dans l’importation des tissus, les confections vestimentaires ainsi que l’ameublement domestique comme les linges de maison et la draperie ou les couvertures.

Les deux hommes vont rapidement voir grand et l’ascension du général Belkecir permettra à Omar Benabdellah de se lancer dans l’immobilier, le secteur où l’argent coulait à flots en Algérie. A partir de 2015, Ghali Belkecir monte en grade et se rapproche d’Ahmed Gaid Salah qui va faire de lui son « homme de main » dans sa conquête du pouvoir et ses luttes face à Said Bouteflika, Abdelghani Hamel ou Bachir Tartag, l’ex-coordinateur  des services secrets algériens.

Omar Benabdellah profite de cette conjoncture et lance en 2017 l’EURL la Perle Blanche à Mostaganem, la wilaya d’où il es originaire Ghali Belkecir. En parallèle, Ghali Belkecir permet à son ami et « associé » de décrocher de nombreux projets immobiliers très juteux qui ont permis à Omar Benabdellah d’amasser une fortune colossale à l’image de la résidence Numidia située à El Hammamet, au nord-ouest de la capitale Alger, qui a fait l’objet d’une précédente révélation faite par Algérie Part.

Nous avions, effectivement, publié des révélations concernant un projet immobilier appelé Résidence Numidia à Bainem, des logements luxueux dans un site situé face à la mer et la forêt de Bainem, à proximité de Chéraga et d’Alger-Centre. Et ces logements résidentielle ont été bâtis sur un terrain qui colle à la brigade de gendarmerie nationale de la commune de Hammamet à Alger, une localité située juste entre Ain Benian et Rais Hamidou. Or, sur ce terrain, il y avait 5 familles qui logeaient dans des maisons héritées de l’époque coloniale. Plusieurs membres de ces familles travaillent également dans une station d’essence située sur ce site convoitée par les promoteurs immobiliers.

Une convoitise que le général Ghali Belkecir va rapidement saisir pour conclure à partir de 2010 une juteuse affaire avec un promoteur immobilier très proche de son entourage, un promoteur très discret appelé Benabdallah Omar. Le général Ghali Belkecir va utiliser sa propre femme, Fatiha Boukhers, l’ancienne présidente de la Cour de Tipaza pour chasser ces 5 familles, trois couples mariés, une femme divorcée avec trois enfants à charge et les grands-parents, de leurs anciennes demeures. L’opération d’expulsion s’est, d’ailleurs, effectuée en plein mois sacré du Ramadhan en 2016. Les familles ont tenté un bras-de-fer judiciaire avec le promoteur immobilier qui a duré des années, mais madame Fatiha Boukhers a pesé de tout son poids pour imposer l’arbitraire. La justice a prétexté que le terrain convoité par le promoteur appartenait à un ancien colon qui ne se trouve plus en Algérie. Une transaction financière entre cet ancien propriétaire français et le promoteur immobilier soutenu et couvert par le général Ghali Belkecir aurait justifié l’expulsion de ces 5 familles infortunées.

Malheureusement, aucune enquête judiciaire n’a été diligentée à propos de cette affaire dont les dessous n’ont jamais été encore dévoilés.Le terrain a été récupéré ensuite pour y ériger de nouvelles résidences immobilières très prisées pour leur confort et leur luxe. Une affaire en or qui a permis à l’ami et protégé du général Belkecir d’empocher des sommes colossales d’argent. Quant aux familles victimes de cette spoliation déguisée, le grand-père est mort de chagrin martyrisé par la peine de l’injustice.

Le général Ghali Belkecir va utiliser son réseau de plus en plus étendu pour faire profiter son ami Omar Benabdellah. Ce businessman très discret et méconnu de l’opinion publique est devenu en un laps de temps très court l’arme fatale du général Belkecir dans le milieu des affaires. Promoteur immobilier en Algérie, le secteur privilégié par le général Ghali Belkecir pour les affaires, Omar Benabdellah a lancé également un bureau d’études appelé 3D Experts situé à Bir Mourad Rais (Alger) et il est le partenaire d’une société de réalisation des projets immobiliers au Liban et à Dubai, activant en Algérie sous le nom de la SARL HEG.

Le général Ghali Belkecir va mettre à la disposition de son « ami » un réseau de plus en plus étendu au sein du sérail algérien. Et l’un des contacts les plus importants au sommet du pouvoir algérien du général Belkecir, l‘homme qui est officiellement cité lui et son épouse Fatiha Boukhers  (l’ex-Présidente de la Cour de Tipaza) dans plusieurs dossiers de corruption et des scandales politiques comme celui de Tayeb Louh, l’ex-ministre de la Justice, s’appelle Kamel Beldjoud, l’actuel ministre de l’Intérieur du gouvernement d’Abdelaziz Djerad.

L’ancien ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville du 31 mars au 19 décembre 2019, fut l’un des éléments clés du clan du général Ghali Belkecir. Les deux hommes se connaissent depuis au moins 2014/2015 lorsque Kamel Beldjoud était Wali délégué à Zéralda. C’est un richissime promoteur immobilier qui avait tissé le lien entre le général Ghali Belkecir et l’actuel ministre de l’Intérieur.  Le général Ghali Belkecir fera tout son lobbying au niveau de plus haut sommet du pouvoir algérien pour permettre à Kamel Beldjoud de grimper les échelons et d’accéder au poste de secrétaire général du ministère de l’Habitat entre 2016 et 2019. Entretenant à l’époque de très bonnes relations avec Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et l’un des piliers du Bouteflikisme, le général Ghali Belkecir trouve à Kamel Beldjoud le « parrainage » dont il avait besoin pour entamer, plus tard à partir de 2019, une carrière de ministre. En attendant, quand Kamel Beldjoud était le SG du ministère de l’Habitat, et lorsque Ghali Belkecir obtient en octobre 2017 le poste de Chef d’Etat-major du Commandement de la Gendarmerie nationale, les affaires du clan Belkecir vont tourner à plein régime et de nombreuses promotions immobilières vont voir le jour sous le couvert du nom d’Omar Benabdallah et de ses associés. Aujourd’hui, Ghali Belkecir en fuite à l’étranger. L’actuel ministre de l’Intérieur est, selon nos sources, l’un des éléments blocages qui empêchent le déclenchement de poursuites judiciaires à l’encontre de l’ex-patron de la gendarmerie nationale. Un élément parmi tant d’autres car le clan Belkecir est toujours en force au sein du pouvoir algérien.

Avec ce réseau et tous les projets obtenus en Algérie, Omar Benabdellah va devenir très discrètement un homme riche, très riche. Et cette richesse, il va l’exploiter pour bâtir un patrimoine considérable en France. Ainsi, à Paris, il va lancer dés la fin du mois de septembre 2019 une Société civile immobilière (SCI) pour gérer plusieurs biens immobiliers dans le quartier le plus chic à Paris, à savoir le 16e arrondissement. Cette SCI s’appelle, d’ailleurs, LES CEDRES et elle est basée au 15 Avenue MOZART 75016 PARIS 16.

L’ami intime du général Belkecir deviendra également propriétaire de plusieurs hôtels comme l’HOTEL BATIGNOLLES VILLIERS situé 11 rue des Batignolles – 75017 Paris 17e arrondissement. En 2017, cet hôtel a réalisé plus de 820 mille euros de chiffre d’affaires. Omar Benabdellah va créer tout un groupe pour gérer de nombreux hôtels acquis à Paris, Nancy et ailleurs en France. Ce groupe, il l’appellera ‌HOTELS BENABDALLAH.

La société sera créée le 02 juillet 2019, à savoir trois semaines avant le limogeage du général Ghali Belkecir et son départ de l’Algérie. Le plan était donc soigneusement préparé : acquérir des biens en France et diversifier les actifs financiers pour préparer la fuite de Belkecir à l’étranger !

Hotels Benabdellah est spécialisée dans la détention (directement ou indirectement),l’acquisition, la souscription et la cession d’actions ou de parts sociales ou autres valeurs mobilières donnant accès immédiatement ou à terme au capital de toutes sociétés, de tous groupements ou de toutes autres entités, existants ou à créer en France ou à l’étranger. La société est également basée dans le prestigieux et chic 16e arrondissement, à savoir L’avenue du Président-Kennedy. Comme par hasard, les statuts de cette société ont été mise à jour un certain 25 juillet 2019, à savoir au lendemain du limogeage en Algérie du général Ghali Belkecir du commandement de la gendarmerie nationale le 24 juillet 2019.

Omar Benabdellah possède en ce moment 3 autres hôtels à Nancy, la ville où il se réfugie fuyant les regards indiscrets des nombreux algériens qui résident à Paris. Il s’agit notamment de Hôtel le Point Carré  et Hôtel les Vosges.  Par ailleurs, c’est au niveau de l’Allée de la Woëvre à Laxou, une petite ville française située dans les environs de Nancy à l’ouest du pays, que le général Ghali Belkecir s’est réfugié un temps. La bas, Omar Benabdellah possède une somptueuse maison. Il est également propriétaire direct ou indirect de plusieurs biens immobiliers situés dans de nombreuses villes en France comme au niveau de l’Avenue Maréchal Foch à Vence, une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des petites villes peu fréquentées par la communauté algérienne en France. Des villes qui servent de refuge parfait pour le « fuyard » Belkecir.

Aujourd’hui, force est enfin de constater que la justice algérienne n’a jamais diligenté la moindre enquête sur le réseau affairiste du général Ghali Belkecir.  Ce dernier ne fait l’objet ni de poursuites judiciaires ni d’un mandat d’arrêt délivré par la justice algérienne. Le général corrompu et véreux continue ainsi de profiter de la fortune de ses relais et amis à l’étranger en toute impunité pendant que l’Algérie vit sa crise financière la plus sombre de ces 20 dernières années.

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