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jeudi, mars 28, 2024

Enquête Exclusive – 2ème partie et Fin – Révélations Sur Les Extraordinaires Détournements des Biens Immobiliers de Sonelgaz !

Notre dernier article, qui s’était penché sur les sombres pratiques entourant les biens immobiliers de la société Sonelgaz, s’achevait sur la question de savoir comment Boulakhras s’est-il pu voir propulsé PDG de la Sonelgaz, malgré ses nombreuses défaillances, officiellement décriées dans des rapports internes en relation avec la gestion d’une des filiales du groupe public dont il était le directeur.

« Mohamed Arkab, ex PDG de la Sonelgaz et ex Ministre de l’énergie et des mines, a profité de la période de l’instabilité politique que traversait le Pays, pour l’imposer afin de pouvoir enterrer tous ses dossiers compromettants quand il était patron de CEEG » Nous assure notre source.

Est-ce pour cela que la première décision prise par Boulekhras, une fois nommé PDG de Sonelgaz, a été de mettre fin aux fonctions du nouveau PDG de CEEG, Mr Chikhaoui qui avait, nous dit-on commencé à démanteler la mafia d’Arkab au sein de CEEG ? Possible…

C’est l’ex premier Ministre Noureddine Bedoui qui a validé le choix de désigner Boulekhras à la tête d’un groupe aussi sensible pour les pouvoirs publics, le laissant prendre des décisions stratégiques des mois avant que le décret présidentiel portant nomination du nouveau PDG de Sonelgaz ne soit signé par le Président Abdelmadjid Tebboune …

Rappelons qu’en ce mois d’Octobre 2020, Noureddine Bedoui, qui avait été Wali de Constantine, a été convoqué dans le cadre d’une enquête préliminaire approfondie ordonnée par la cour suprême, et interrogé par les services de la brigade économique et financière de le police judiciaire de la wilaya de Constantine, concernant l’attribution de marchés douteux et de lots de terrain à les investisseurs fictifs entre 2010 à 2015, ainsi que sur la gestion de projets d’urbanisme, d’attribution d’assiettes foncières octroyées pour le réalisation de logements promotionnels et sur les lots de terrain se situant au niveau de l’extension de le zone multiservice de le nouvelle ville Ali Mandjeli, le quartier Zouaghi Slimane, ainsi que dans la ville de Lakhroub… Rien que ça !

Dès son intronisation et sûr de ses soutiens, Boulekhras va vite doubler le nombre de ses conseillers s’entourant de Hocine Rizou, Abderrahmane Sakhri, Khelifa Djouadi, Mme Ouidad Hamrour ou  Mabrouk Bouzemboua, expliquant ces recrutements par le besoin de professionnels à même d’accompagner l’entreprise vers sa modernisation et redresser ses comptes largement déficitaire… enfin de compte, il va aller sous-traiter la vision stratégique du groupe à une filiale d’agence d’audit étrangère… Insensé dites-vous ? Possible…

Car quand on sait que Hocine Rizou, limogé de son poste de PDG de Naftal à la suite d’une vive polémique, est soupçonné de passation de marchés publics non conformes à la réglementation en vigueur, faux et usage de faux sur les documents officiels et abus de pouvoir, dans l’affaire de la station de dessalement de Souk Tleta alors qu’il était PDG Algerian Energy Company (AEC), société par actions détenue à 50 % par Sonelgaz, alors oui, tout est possible…

« Ces rapaces à la tête de la Sonelgaz ont réussi à s’accaparer de nombreux biens immobiliers de la Sonelgaz, qui ont été ou vendus, ou détournés aux noms de proches parents de hauts cadres de Sonelgaz et même en dehors de l’entreprise. » nous dira à son tour un juriste d’une des filiales du Groupe.

 

Nous avons eu accès à de nombreux documents internes qui actent de cessions de villas, d’appartements et de terrains, mais également de transferts de biens entre filiales et maison mère, ou entre filiales et différentes directions.

Comme vous on s’est demandé comment aucune mesure concrète n’a jamais été réellement prise pour faire cesser cette mascarade et si certains de ces biens, qui ont échappés à leur détournement, ne pourraient pas être exploités pour des centrales, et contenter les citoyens qui souffrent du délestage et des coupures intempestives de Sonelgaz ? Une réponse Messieurs les députés, ou le chef du Gouvernement ?

Un faisceau inquiétant d’indices porterait à croire que tous les responsables au sein de la Sonelgaz impliqués dans cette vaste fumisterie, se seraient approprié ces biens en mettant certaines infrastructures immobilières aux noms de leurs proches et amis, quand ils ne les auraient pas vendus tout simplement…

« Les noms des principaux commanditaires et bénéficiaires de ces détournements sont connus mais ils étaient et restent intouchables bien sûr avec la complicité du gouvernement et d’employés des Domaines qui sont payés en appartements ou en lots de terrains. » Nous soufflera notre source.

« Ce sont les mêmes noms qui reviennent toujours, à savoir Nourredine Boutarfa qui avait été nommé Ministre de l’Energie entre Juin 2016 et Mai 2017, Achour Telli le SG, patron du syndicat, Mohamed Arkab l’actuel Ministre des Mines et Mourad Adjal, le PDG de la filiale SADEG et ex-patron du FOSC, le fonds des œuvres sociales de Sonelgaz » Nous précise la même source.

Il faut rappeler que le patrimoine du FOSC, qui est aussi important que celui de la Sonelgaz mais qui n’est pas répertorié, a été transféré à la Filiale SADEG, ou Monsieur Adjal Mourad en dispose à sa guise… nous y reviendrons.

Pourtant, rien de plus facile que de lancer un simple audit financier au niveau de toutes ces filiales, qui pourrait montrer l’ampleur des dégâts engendrés et les sommes astronomiques dépensées, et peut être expliquer comment des villas et appartements cédés en 2014, ne présentent aucun acte de propriété en 2020… Surprenant !

A titre d’exemple, l’actuel PDG Chahar Boulekhras, qui dispose d’avantages telle une flotte de véhicules composée d’une AUDI, une BMW et une Mercédès et de 4 gardes du corps pour sa personnes, fait également bénéficier toute sa famille de chauffeurs et véhicules, bon d’essence et téléphones portables, totalement pris en charge par Sonelgaz, avec femmes de ménages, jardiniers, et une équipe de sécurité pour la villa qu’il occupe à Hydra, alors qu’il possède un appartement à Ben-Aknoun, et un autre à Ghardaïa qui n’est pas répertorié dans la liste des biens !

Une attitude et un comportement qui ont, bien évidemment, ouvert l’appétit d’autres, à l’instar de Mme Messaouda S., responsable à l’Est du Pays, qui a tout simplement revendiqué la cession de la villa de fonction qu’elle occupe, construite sur un terrain appartenant à la Sonelgaz au lieu, dit Rhummel, dans la Wilaya de Constantine…

Et si les employés de l’entreprise publique d’électricité ne bénéficient pas de logements depuis l’ère de Abdelkrim Benghanem, l’ex PDG de Sonelgaz qui a eu à gérer Sonelgaz de 1995 à 2004, Chaher Boulekhras pour faire taire les contestations légitimes qui visent sa gestion, décide en 2019, de lancer la construction de logements à usage d’habitation, malgré le riche patrimoine de la Sonelgaz en terrains, locaux, appartement et villas, et ce alors même que l’urgence est de redresser la situation financière de l’entreprise…

Le plus troublant est que le montant du contrat s’est élevé à 600 Millions de Dinars, soit 60 Milliards de centimes… Le mandat de gestion immobilière a été donné à SOPIEG, une des filiales du groupe, et ce pour un montant de 5% du contrat de construction totalement sous-traité…

« Avec ces montants, on aurait pu construire des centrales électriques au Sud, où nos citoyens subissent des coupures et délestages intempestifs, alors que les températures ne cessent de s’élever dans cette partie du territoire déjà très exposée à la chaleur. » Nous confirmera notre source.

Nous avons bien évidemment tenté de joindre la direction de la Sonelgaz pour avoir leur avis, sur nos révélations et les documents publiés en preuve, en vain… Depuis, la Direction Générale, par la voie de son PDG, Chaher Boulakhras a signé un document interne pour menacer le personnel de Sonelgaz de sanctions quant à l’utilisation des réseaux sociaux « à mauvais escient » et la divulgation de documents internes ce qui « constitue un écart envers la réglementation ».

Mais alors que dire des milliers d’Hectares de terrains achetés pour la construction de postes Haute Tensions et Moyenne Tension, détournés par les hautes instances de Sonelgaz pour y construire des propriétés privées ? Non rien sur les abus…

Rien sur le fait qu’en ce mois d’octobre 2020, Adjal Mourad, PDG de la Société Algérienne de Distribution de l’Electricité et du Gaz (SADEG), pressenti pour prendre la place de Chaher Boulakhras, qui, toujours selon les mêmes sources, se verrait promu Ministre, ait mis un appartement de type F5 à Alger à disposition de Moussa M’Barek, cadre supérieur de Sonelgaz Constantine qui possède déjà un logement Sonelgaz à Constantine, et travaille à Constantine…

Rien sur le montant global des projets d’infrastructures immobilières prévu sur la période 2020 – 2030, qui s’élevait à 90,6 Milliards DA, décidé lors de la réunion du Comité Investissement Groupe (CIG) chargé des infrastructures immobilières et industrielles de la Sonelgaz tenu le 19 Mars 2020.

Rien sur la construction, pour les directeurs d’unités de production, de nouveaux logements de fonctions de type F4 et F5 à plusieurs Milliards de centimes à l’extérieur de l’enceinte des sièges de l’entreprise.

Ou sur les projets de réalisation de deux villas a Taghit et à Timimoun decidés par le CIG-1 du 24/09/2018 pour des montants respectifs de 71,9 MDA et 112 MDA. Non Rien de tout cela !

Boulekhras, qu’on aurait placé à la tête de la Sonelgaz finalement pour vendre le concept bancal de l’Algérie nouvelle, pourrait se retrouver bombardé aux plus hautes fonctions de l’Etat malgré les piètres réalisations durant son parcours et malgré le recours à une horde de vieux routiers de la Sonelgaz pour le conseiller.

Grassement payés tout en jouissant de leurs retraites et de tous les privilèges octroyés aux cadres dirigeants, car ils savent tous pertinemment que personne ne sera là pour menacer quiconque quant à ces faramineuses dépenses d’exploitations en incessantes augmentations, et qui selon nos informations tripleraient en 2020…

Alors que la Société Nationale de Distribution de l’Electricité et du Gaz (Sonelgaz) souffre d’une créance s’élevant à plus de 1,3 milliard de dollars, et qu’elle reste affectée, comme beaucoup d’autres, par la crise sanitaire liée au covid-19 et ses conséquences sur l’économie, Chaher Boulekhras, il faut l’avouer, a été incapable de sérieusement appliquer un quelconque plan de rationalisation des dépenses.

Bien au contraire, sa gestion va menacer encore davantage l’avenir et la qualité des prestation et services du groupe Sonelgaz, avec toutes les conséquences sur la population et l’économie du Pays, si rien n’est entre-temps entrepris pour mettre le holà à ce véritable massacre. Mais dans ce gouvernement, qui s’en soucie réellement ?

Pauvre Algérie…

Amir Youness

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