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jeudi, mars 28, 2024

Enquête. Déchéance économique : l’Algérie depuis 2016 exporte moins de produits…. que vingt ans plus tôt

L’Algérie subit une inquiétante déchéance économique et les chiffres traduisant ses mauvaises performances économiques illustrent parfaitement cette déchéance. Un seul constat suffit pour mesurer l’ampleur inquiétante de cette déchéance : l’Algérie depuis 2016 exporte moins de produits…. que vingt ans plus tôt ! Enquête. 

L’économie algérienne reste dominée par le secteur des hydrocarbures qui représente le tiers de la valeur ajoutée. Sur la période 2000-2009, cette part était proche de la moitié du PIB (47 %).  Avec la chute des cours du pétrole, amorcée à l’été 2014, la réduction de la part du secteur hydrocarbures dans le PIB a profité davantage aux services qu’à l’agriculture et l’Industrie manufacturière, moteurs traditionnels de la transformation structurelle.

Pourtant, ces deux secteurs sont ceux qui ont le plus profité des programmes de mise à niveau et de subventions publiques sur les dix dernières années. Le secteur agricole a bénéficié d’un programme quinquennal d’appui surla période 2010-2014, visant plusieurs objectifs, entre autres : un accroissement de la production en produits de large consommation (blé dur et lait notamment), la généralisation et l’extension des systèmes
d’irrigation agricole en visant 1,6 millions d’hectares à l’horizon 2014, la modernisation des
exploitations agricoles et la mise en place du système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC) pour certains produits (céréales, lait, viandes, légumes, etc.).

L’espoir portait sur une croissance de plus de 8 % du secteur agricole sur la période 2010-
2014. Celle-ci n’a finalement atteint que 7 %. Ce taux de croissance a baissé de presque
de moitié (4 %) les trois dernières années. Il faudrait néanmoins relever une réduction de
la volatilité de la croissance, grâce notamment à l’introduction de techniques modernes
d’irrigation et de gestion plus rationnelle des parcours des cultures.

Les grandes cultures sont toujours tributaires de la pluviométrie et des conditions climatiques. L’Algérie est le troisième importateur mondial de blé et de poudre de lait, après respectivement l’Égypte et l’Indonésie pour le blé, la Chine et le Vietnam pour la poudre de lait. Sur ce point, l’objectif de réduire les importations n’a pu être atteint. Pour le Blé, les importations (en volume) ont augmenté de plus de 8 % après la mise en place de ce programme.

Pour la poudre de lait, les importations ont presque doublé. En conséquence, un plan d’action dénommé « Fellaha 2019 » a été mis en place en 2016 pour un horizon d’exécution allant jusqu’à 2019. Les premiers résultats montrent que c’est le troisième pilier (aquaculture) du plan d’action qui affiché les meilleures performances. L’objectif de réduction des importations (plus de 2 000 000 000 de dollars des États-Unis) et d’augmentation des exportations agricoles (1 100 000 000 de dollars des États-Unis) n’a pas encore été atteint.

Du fait de la prédominance des hydrocarbures dans la structure du PIB, et dans les
exportations, l’industrie manufacturière a pâti du syndrome du syndrome hollandais (Dutch
disease). La part des industries manufacturières dans la valeur ajoutée brute était de 13 %
avant 1999. Entre 2010 et 2016, cette part est remontée à 14 %, après être descendue à
10 % entre 2000 et 2009. Le secteur privé reste largement majoritaire dans quatre des sept branches de l’industrie. Pour l’ensemble des branches, la part du secteur privé est de 65 %.

Cette augmentation de la part du secteur privé est davantage le fait d’un désengagement
de l’État que d’un dynamisme propre au secteur privé, malgré les différents programmes
mis en place pour soutenir le développement du secteur privé et assurer sa mise à niveau
(Union européenne, Banque africaine de développement, Banque mondiale, Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel, etc.).

Le taux de croissance de l’industrie manufacturière sur la période récente (2010-2017) s’élève à seulement + 4 %. Le secteur du secteur des bâtiment et travaux publics (BTP) a vu sa croissance fléchir à 6 % du fait d’un ralentissement de l’investissement public.

Au cours des vingt dernières années, le secteur des « services marchands », à savoir Transport, communication, hôtels, cafés, restaurants, commerces, services fournis aux ménages et aux entreprises, est celui qui a enregistré la plus forte croissance, après celui des « bâtiment et travaux publics ».

Les « services non marchands »4 évoluent pratiquement au même rythme que celui de l’industrie manufacturière. Ces services non marchands restent dominés par le secteur public que ce soit celui de l’immobilier en raison des programmes massifs de construction de logements mis en œuvre par le Gouvernement que celui des services bancaires qui restent dominés par les six banques publiques.

Le développement du marché boursier reste faible et lent. En août 2018, la capitalisation boursière ne dépassait pas les 45 000 000 000 dinars (environ 378 millions de dollars des États-Unis) pour un PIB de 21 000 000 000 000 de dinars.

En ce qui concerne les contributions à la croissance, sur l’ensemble de la période (1990-
2016), la demande interne en a été un moteur important, grâce notamment à une dépense
publique soutenue. Pour les périodes 1990-1999 et 2010-2016, la demande des ménages
et l’investissement ont tiré la croissance. Durant la période 2000-2009, la demande externe, avec une croissance importante des exportations d’hydrocarbures, en a été le premier moteur.

En cette période, les exportations faisaient la part belle aux hydrocarbures.
L’Algérie présente l’indice de concentration des exportations5 le plus élevé de la sous-région et sur toute la période. En effet, en 1995 cet indice valait 0,52, alors que celui du Maroc était de 0,16 et celui de la Tunisie de 0,21. Vingt ans plus tard (2016), celui de l’Algérie est demeuré stable (0,50), ainsi que celui du Maroc (0,17), alors que celui de la Tunisie s’est considérablement amélioré (0,13). L’évolution de cet indice est confortée par celle du nombre de produits exportés. Au moment où l’Algérie peine à placer plus de 100 produits sur le marché international, le Maroc et la Tunisie exportent entre 200 et 230 produits. Qui plus est, l’analyse de la nature et du contenu des exportations montre que les produits algériens sont essentiellement des hydrocarbures et dérivés d’hydrocarbures. Pour le Maroc et la Tunisie, la quasi-totalité de ces produits viennent de l’industrie manufacturière et de l’agriculture.

Aussi, l’Algérie exportait-elle en 2016 moins de produits (93) que vingt ans plus tôt (99 en 1995). La marge de progression est ainsi importante. Dans ce sens, le Ministère du commerce a initié en octobre 2017 une consultation nationale sur l’élaboration de la stratégie nationale d’exportation (SNE) hors hydrocarbures.

Par ailleurs, les échanges commerciaux se sont focalisés sur quelques pays. En termes de
fournisseurs, cinq pays se partagent le marché des importations algériennes. Ces cinq pays
alimentaient 58 % des importations en 2000. En 2016, cette part est passée à 52 %. La
France qui occupait la première place en 2000 (16,5 %) a été détrôné par la Chine en 2013. Cette dernière absorbait 18 % du total des importations de l’Algérie en 2016. En termes de clients, les exportations sont plus concentrées. En réalité, les cinq premiers clients de l’Algérie ont constitué la destination de 67 % des exportations en 2000. Cette part est par la suite passée à 60 % en 2016. L’Italie reste cependant le premier client de l’Algérie avec 17,5 % des exportations en 2016.

 

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9 تعليقات

  1. Tout n’est pas perdu, il suffit d’affréter un pétrolier, et de mettre toutes cette mafia et leurs cachiristes dans les cales et de les exporter vers la cour pénale internationale de la Haye , et par la même occasion, nous deviendrons premier pays exportateur de premier de la classe au monde. Tout les pays de la planète évolue, alors que nous ,nous connaissons que régression !! C’est à se demander pourquoi ??

  2. Votre spécialité est de faire de l’Algérie Bashing..
    Après des comparaisons débiles avec la Corée du Nord puis le Vénézuela , maintenant « l’expert en bashing » essaie de décortiquer l’économie
    « Le taux de croissance de l’industrie manufacturière sur la période récente (2010-2017) s’élève à seulement + 4 %. Le secteur du secteur des bâtiment et travaux publics (BTP) a vu sa croissance fléchir à 6 % du fait d’un ralentissement de l’investissement public. »
    Seulement + 4 %? et seulement + 7 %? …

  3. Comment faire marcher l’économie d’une république bananière?
    Une économie fonder sur l’économie informel, la rapine , la corruption à grande échelle , un pays qui ne fabrique rien à part des voleurs , des cachiristes et des islamistes.
    Une gérontocratie au pouvoir depuis 62 qui voient le peuple et sa jeunesse comme une menace et non pas comme une chance de bâtir un pays moderne.
    Une jeunesse qui risque sa vie sur des embarcations de fortunes pour fuir la hogra, la corruption, les barbus, au lieu de donner un environnement favorable à l’éducation, les universités sont gangrenées par la drogue, la prostitution, les islamistes…
    Comment faire marcher l’économie?
    En donner aux jeunes les clefs du pays, en leur donnant la confiance, la liberté, la liberté d’apprendre les savoirs scientifiques , culturelle, historique….tous ce qui fait avancer une nation moderne et civiliser.

    La jeunesse doit être la locomotive du pays, mais depuis 62 elle fuit pour avoir un avenir meilleurs c’est un énorme gâchis.

  4. @ Zakaria

    Il ne sert à rien d’apporter des faits objectifs à de véritables Harkis assumés.
    Semmar a attiré vers lui la petite poignée agissante… Beaucoup d’Algériens savent ce que cherche Semmar… ne te fatigue pas trop sur des faits objectifs.
    Semmar fait sa distribution quotidienne de glands et les sangliers viennent se nourrir…

  5. Au singe à qui on montre la lune, il regarde le doigt..
    Nos deux cachiristes se sont spécialisés dans l’Economie.
    Ils comprennent pas les chiffres et constatent chaque jour un peu plus que tout va bien en Algérie.
    Deux beaux fils de pute qui s’assument dans toutes leurs splendeurs.
    Arguments : » c’est la faute à Semmar, au Maroc, à la France ( vite un bon de rapatriement sanitaire pour bons et loyaux cachirs).

  6. Mon message s’adresse aux personnes bien élevés qui savent échanger et non aux bâtards, sans foi ni histoire, qui n’ont que l’insulte dans la bouche.
    Tous cette racaille dénuée d’honneur et de loyauté qui joue aux opposants, je les ai vu à l’œuvre. Leur conception de la démocratie est à géométrie variable. Ils ne conçoivent la démocratie que par le droit absolu d’accéder à un bénéfice ou un bien matériel, jamais sous le prisme de devoirs.
    Au moment de faire mon service militaire, mon diplôme universitaire en poche, j’ai pris mes affaires et rejoins mon affectation à la ville d’Oran, puis Tindouf. Là tu vois les vrais hommes qui bouffent du sable à longueur de journée dans les tranchés avancés face au Marokistan pour surveiller cet ennemi abjecte. Pendant ce temps là, plein de gens que je connaissait, ont tout fait pour ne pas passer leur service national, l’un prétextant des études, l’autre un soutien de famille, l’autre actionnant des connaissances bien placées et plein d’autres motifs. Maintenant, je retrouve éberlué ces déserteurs qui se sont autoproclamés « Ahrar », en train de faire la morale aux Algériens, vociférant et insultant tout azimut. Je les vois marcher tous les vendredis affichant des pancartes contre l’état et le pouvoir, la corruption, l’injustice et le piston.
    Là est le mal de l’Algérie : des gens qui ont tout à se reprocher critiquent des gens qui leurs ressemblent !!!
    A part les marochiens qui sont sur le site de Semmar pour créer le buzz et gonfler les commentaires et se faire passer pour des Algériens soucieux de l’avenir de l’Algérie, beaucoup de ceux qui nous font la morale trainent des casseroles et ont (eux ou leurs ascendants) une histoire qui n’ont rien à envier à Abdou Semmar, Hichem Aboud ou Amir Al-mazda.
    Des gens qui au mieux ont fait partie de l’ancien système et ont été éjecté et n’avalent pas cette décision et au pire, c’est des opportunistes qui attendent que le système se régénère pour avoir leur part de gateau.