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jeudi, avril 18, 2024

Enquête. Algérie : pourquoi le poulet est en train de devenir un luxe inaccessible aux plus pauvres

L’instabilité des prix du poulet constitue une préoccupation majeure en Algérie. La cherté de la vie n’a pas épargné ce produit de large consommation très prisé en Algérie. Entre janvier 2020 et janvier 2012, les prix du KG d’un poulet évidé entier ont augmenté de plus de 21 %, a reconnu à ce propos l’indice des prix à la consommation établi régulièrement par l’Office National des Statistiques (ONS), un organisme officiel et étatique algérien chargé de recueillir les données retraçant les évolutions socio-économiques du pays. 

En clair, le poulet est en train de devenir un luxe inaccessible pour les bourses les plus modestes en Algérie. Et pourtant, l’Algérie, le plus vaste pays en Afrique, regorge d’immenses potentialités. Mais ces atouts ne sont pas exploités à cause de l’anarchie qui caractérise depuis de nombreuses années le secteur avicole algérien. Explications.

L’Algérie compte officiellement plus de 140 millions de poules avec une production de 400 000 tonnes de viandes blanches ainsi que 6 à 7 milliards d’œufs par an. Le secteur est à l’origine de 600 000 emplois. Cependant,  80% des professionnels du domaine exercent de façon informelle. Et c’est ce qui empêche, malheureusement, la modernisation de ce secteur.

Les données officielles recueillies par les services du ministère de l’Agriculture en Algérie indiquent que les élevages ordinaires (serre, bâtiment en dur) représentent jusqu’à 75 % des élevages alors que élevages industrielles (complexe avicole) représentent à peine 25 % des élevages du pays. Ce qui démontre le caractère encore traditionnel de l’élevage avicole en Algérie. Il faut dire que la production avicole a beaucoup évolué au cours de ces dernières décennies en Algérie.

Si en 1979, l’Algérie produisait à peine 77 mille tonnes, en 2005 la production algérienne a dépassé les 259 mille tonnes et en 2015, elle a flirté avec les 475 mille tonnes. Cependant, par rapport aux pays développés, la production algérienne demeure faible et les performances du secteur avicole algérien sont encore ridicules. Preuve en est, la durée de l’élevage en Algérie s’étend jusqu’à plus de 58 jours alors qu’en France, elle est de moins de 36 jours. Le cheptel avicole algérien connait également un taux de mortalité inquiétant qui dépasse les 13 % alors qu’en France, ce taux de mortalité n’atteint même pas les 4 %.

Les études réalisées par de nombreux acteurs du secteur avicole ont démontré également que les coûts de production en Algérie sont élevés influencent ainsi les prix du poulet. Et pour cause, en Algérie il faut compter 2,24 euros pour chaque KG de poids vif alors que dans les pays de l’Union Européenne, ce coût de production est d’à peine 1,44 euro.

Même le coût après l’abattage en Algérie est élevé. Il est de 0,61 euro pour chaque KG de poids vif alors qu’en Union Européenne, il est de 0,29 euro. Ces paramètres empêchent le secteur avicole algérien de réaliser des performances financières et de répondre convenablement aux besoins du marché national.

Par ailleurs, il faut savoir que le secteur avicole en Algérie souffre énormément de la faiblesse de la productivité des élevages, de la dépendance structurelle des matières premières importées de l’étranger comme le maïs, tourteau de soja, additifs, matériel biologique, produits vétérinaires, etc., des matières premières importées en devises et la dévaluation du dinar algérien complique dangereusement la vie aux éleveurs.

L’élevage avicole algérien est également caractérisé par la fragilité économique et faiblesses technologiques des industries d’amont. C’est encore un élevage traditionnel, familial et archaïque. D’autre, les éleveurs algériens subissent de plein fouet les marchés peu fluides en raison de l’importance des marges intermédiaires qui aggravent l’instabilité des prix à la consommation.

En conclusion, le secteur avicole connait beaucoup de problèmes d’ordre organisationnel et sanitaire d’où la nécessitée mener une véritable réflexion pour résoudre tous ces problèmes afin de le mettre à un niveau adéquat concurrentiel. Mais que faut-il faire ?

Plusieurs experts ont recommandé aux autorités algériennes la Création d’un observatoire national de la filière avicole ainsi que la Professionnalisation de la filière à travers une véritable formation des aviculteurs sans oublier le renforcement de la Réglementation concernant la biosécurite pour réduire le taux de mortalité du cheptel avicole. Il est enfin très urgent de rechercher es alternatives concernant certaines matières premières importées nécessaires et indispensables à l’élevage avicole. Si ces solutions ne sont pas concrétisées dans les plus brefs délais, le poulet deviendra un produit alimentaire de plus en plus cher et inaccessible aux algériens les plus défavorisés.

 

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2 تعليقات

  1. Je Reve peut etre aujourd hui, avec un temps pleuvieux Si on prenait un peu d argent aux riches,et aux elites que
    5 /100 de leur salaires ?

    Si le gouvernement ne peut ordonne une attribution d une aide mensuelle de environ de 11,040.83 dinars ou plus durant une periode aux travailleurs dont l activite est menacee et aux jeunes sans emploi .

    je pense le premier DEFI reste l argent, et l autre DEFI est la peur de l avenir et des evenements . La vie est devenue tres chere , pas facile pour les familles durant cette periode de ramadhan

    Si au moins on pouvez entrer en algerie……………………….