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jeudi, mars 28, 2024

Enième report et inquiétant immobilisme : pas de remaniement ministériel en Algérie avant la fin de l’année 2022

Encore un report. Le remaniement ministériel prévu et attendu depuis juin 2022 a été une nouvelle reporté jusqu’ à la fin de l’année en cours, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. D’ici le mois de décembre prochain, aucun changement gouvernemental n’est prévu et l’actuelle équipe gouvernementale pilotée par le Premier-ministre Aïmene Benabderrahmane depuis le 30 juin 2021 devra être maintenue dans ses fonctions prolongeant ainsi l’immobilisme général qui paralyse le pays. 

Cet immobilisme soulève de sérieuses inquiétudes sur la capacité des dirigeants algériens actuels à comprendre et cerner les enjeux des tensions mondiales qui menacent la stabilité de notre pays. Le monde connaît effectivement des mutations fondamentales qui ne cessent de s’accélérer depuis le début de la guerre en Ukraine. La crise énergétique qui frappe de plein fouet les pays européens a permis une augmentation exceptionnelle des cours mondiaux du gaz naturel et du pétrole. Or, l’Algérie n’en profite guère de cette conjoncture favorable pour booster son économie et inverser les courbes du chômage et de la misère sociale qui se sont répandus dans des dimensions alarmantes dans notre pays depuis l’avènement de la pandémie de la COVID-19 en 2020.

Avec le gouvernement actuellement aux commandes du pays, l’Algérie n’a pas pu lancer le moindre projet ambitieux. Pas un seul investissement économique majeur n’a été enregistré et l’Algérie étude encore toujours la faisabilité des projets qui datent de l’époque du régime Bouteflika comme le méga-projet phosphatier intégré de Tébessa ou le grand futur port de Cherchell. Seule la mine de Gara Djebilet, une immense mine de fer située à Tindouf, est entrée officiellement en exploitation en juillet 2022 mais sans être dotée de toutes les infrastructures industrielles nécessaires à sa rentabilisation et l’acheminement du minerai de fer vers les ports du nord du pays pour une éventuelle exportation vers l’étranger permettant à l’Algérie d’engranger des nouvelles recettes en devises.

Le gouvernement actuel a démontré ainsi son incompétence et sa faiblesse notoire à insuffler une dynamique à l’économie algérienne. Pas de vision, aucune stratégie pragmatique ou clairvoyante, des incohérences flagrantes dans l’élaboration des projets et la prise de décision dans de nombreux secteurs clés, l’Algérie souffre d’une léthargie alarmante alors qu’une opportunité inédite se présente à elle pour se moderniser et redresser son développement. Une opportunité ratée à cause de l’absence de compétences avérées au sein du gouvernement actuel. Des compétences capables de trouver des solutions innovantes et adaptées aux besoins de la population et aux évolutions de l’actuelle conjoncture mondiale. L’Algérie risque de regretter amèrement ce temps perdu et irrattrapable car les revenus du pays pourront baisser significativement à partir de 2023 ou 2024 avec un retour progressif « à la normale » sur les marchés internationaux des hydrocarbures. Ce jour-là, il sera trop tard pour que l’Algérie tire la leçon de son immobilisme ambiant.

 

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