16.9 C
Alger
vendredi, avril 19, 2024

Documents exclusifs. Malgré la crise financière et l’épidémie du COVID-19, une importante institution algérienne offre des voyages à Dubai et la Turquie

De la pure inconscience. Malgré une crise financière inédite dans l’histoire et les dangers sanitaires de la pandémie du COVID-19, l’ENNA, l’une des importantes institutions publiques algériennes, offre à ses cadres et travailleurs pendant la saison estivale des voyages à Dubai et en Turquie ! Oui, vous ne rêvez pas, Algérie Part a obtenu, au cours de ses investigations, les documents exclusifs qui le démontrent. 

Cette institution s’appelle oui l’ENNA. Il s’agit de l’Établissement national de la navigation aérienne (ENNA). Cette grosse entreprise publique est parmi l’un des premiers établissements stratégiques de l’Etat algérien. C’est l’organisme qui est chargé  de l’exploitation et de la sécurité du transport aérien algérien. Une mission très délicate qui engage la sécurité nationale et la souveraineté de tout notre pays. L’ENNA est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle du ministère des Transports algériens. Et en tant qu’EPIC, il doit gérer des fonds très conséquents et de nombreux marchés aux montants faramineux. De l’exploitation technique des aérodromes jusqu’à la réglementation de la circulation aérienne en passant par la sécurité de la navigation aérienne dans l’espace aérien algérien, le travail de l’ENNA lui permet de gérer des budgets de plusieurs Milliards de Da et de plusieurs Millions d’Euros et de Dollars.

Le décret législatif n° 91- 149 du 18 Mai 1991 définit le statut et les missions de l’Etablissement National de la Navigation Aérienne (E.N.N.A). Il définit également ses relations avec les tiers et notamment le recours au droit commercial. Sur tous les aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique, les services rendus aux usagers et au public donnent lieu à une rémunération, sous la forme de redevances, perçues au profit de l’Organisme qui fournit le service. Il en est de même pour l’usage des installations et services de radiocommunications et de météorologie mis en œuvre par l’Etat dans l’espace aérien relevant de sa responsabilité, pour la sécurité et la rapidité de la circulation aérienne en route.

La redevance aéronautique de survols et d’atterrissage, est calculée d’après le poids maximum au décollage porté sur le Certificat de Navigabilité de chaque Aéronef, arrondi à la tonne supérieure. Ces activités économiques permettent ainsi à l’ENNA de drainer des sommes colossales en devises. Son chiffres  dépasse les 15,4 Milliards de DA, soit plus de 117,5 Millions d’Euros. C’est ce qui fait de l’ENNA, l’une des plus importantes et stratégiques institutions ou entreprises algériennes.

Or, depuis le début de la crise du COVID-19 et la paralysie du travail aérien ayant commencé à partir de la deuxième moitié du mois de mars dernier, les recettes de l’ENNA ont logiquement reculé de plus de 80 %, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations. L’arrêt total du trafic aérien et la baisse drastique du nombre des avions qui transitent par l’espace aérien algérien explique cette chute brutale des revenus.

Cela signifie donc que pour cette année 2020, l’ENNA va vivre une situation financière très difficile. Mais cela n’a pas empêché son comité de participation de mettre en place un programme de vacances pour des séjours à Dubai et la Turquie à l’occasion de la saison estivale de 2020 ! Les frontières sont fermées, les liaisons aériennes suspendues, des caisses qui se vident, mais les hauts responsables de l’ENNA ont le temps et le loisir de préparer des vacances huppées en Turquie et à Dubai comme le montrent ces documents en notre possession. Depuis le 15 juin dernier, le comité de participation de l’ENNA à travers le département des oeuvres sociales et culturelles est en train de préparer ces vacances à l’étranger qu’il faudra payer en devises.

A cause de l’actuelle crise sanitaire, l’ENNA a uniquement repoussé ses programmes de vacances de l’été jusqu’au mois de décembre 2020, à savoir à l’occasion des fêtes de fin d’année. L’ENNA propose, certes, ses vacances à tous ses travailleurs qui doivent procéder à des premiers versements et l’ENNA complétera avec son propre argent, de l’argent public, le financement de ces vacances.

Or, il s’avère, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, que le responsables du comité de participation de l’ENNA, des syndicalistes affiliés à l’UGTA, détournent régulièrement les places réservées à ses séjours à l’étranger pour les accorder à leurs propres familles ou aux familles des dirigeants de l’ENNA et de leurs alliés hauts responsables de plusieurs institutions sécuritaires ou directions du ministère des Transports. En plus de l’immoralité constatée dans la gestion de ces fonds publics pour financer des vacances en pleine crise financière et avec un recul de 80 % des recettes de l’ENNA, des dirigeants véreux exercent un véritable trafic d’influence pour s’offrir des vacances dorées sur le dos des travailleurs lambda de cette entreprise stratégique de l’Etat algérien. A quand l’ouverture d’une enquête sérieuse de la part du ministère des Transports et du gouvernement algérien ?

 

dernières nouvelles
Actualités