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mardi, mars 19, 2024

Documents. Avant d’être nommé à la tête de la Police algérienne, Farid Zinedine Bencheikh était un collaborateur attiré de l’Etat français

Abdou Semmar, le directeur de Publication d’Algérie Part, a fait ce 30 janvier de nouvelles révélations documentées dans le cadre de la vaste enquête que nous avons lancé depuis plusieurs jours sur le parcours, passé et activités secrètes en France de Farid Zinedine Bencheikh, l’homme qui dirige la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) depuis mars 2021. Cette fois-ci, les investigations d’Algérie Part ont démontré que l’actuel patron de la Police algérienne fut pendant plusieurs années un collaborateur attitré du ministère de l’Intérieur en France.

En effet, dans un nouveau podcast vidéo diffusé sur nos plateformes Facebook et Youtube, Abdou Semmar a dévoilé des décrets signés par le Premier Ministre français en 2013 et 2014 attestant que Farid Zinedine Bencheikh avait été sélectionné par les autorités françaises pour bénéficier d’une formation ultrapointue et sensible dans le domaine de la sécurité. Une formation dispensée par l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice (l’INHESJ), créé en 1989 en France. Cet établissement relevait du ministère de l’Intérieur en France et proposait à l’élite des services de sécurité et de la magistrature en France des formations sur les questions de sécurité, de justice, d’intelligence économique, de management de crise et de cybersécurité. INHESJ comprenait également un pôle de recherche avec l’Observatoire national de La délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et se démarquait notamment par sa culture interministérielle, à savoir il regroupait l’ensemble du personnel des appareils sécuritaires et judiciaires de l’Etat français.

Or, avant même de bénéficier de cette formation, Farid Zinedine Bencheikh qui occupait l’époque les fonctions de Chef de sureté de la wilaya de Jijel au sein de la DGSN, avait le titre d’auditeur du Centre des hautes études du ministère de l’Intérieur (CHEMI), un autre établissement de formation des élites françaises relevant du ministère de l’Intérieur français. Ce statut indiqué et consigné sur les décrets du Journal Officiel de la République française de 2013 et 2014 confirme que l’actuel patron de la Police algérienne était bel et bien un collaborateur attiré de l’Etat français. Et pour cause, le CHEMI créé en 2010, traitait des questions d’administration publique, d’intelligence artificielle et de prospective avec une forte empreinte internationale. Sa mission résidait principalement dans l’unité de la vision de l’avenir du ministère de l’Intérieur en France. Le Centre des Hautes Études du Ministère de l’Intérieur (CHEMI) est en vérité un service placé sous l’autorité du secrétaire général du ministère et dont la stratégie est validée par un Comité ministériel de pilotage présidé par le ministre ou son directeur de cabinet. Le CHEMI est chargé de compléter et consolider les savoirs des cadres dirigeants civils et militaires du ministère intérieur français.

Accéder à cet établissement nécessite un parrainage en haut lieu en France. Et c’est exactement ce dont bénéficiait Farid Zinedine Bencheikh. Abdou Semmar a dévoilé des documents internes au sein du CHEMI qui mettait en exergue les collaborations entretenues par l’actuel patron de la Police algérienne avec cet institution sécuritaire française sensible et les interventions du premier Policier de l’Algérie ainsi que ses participations à des forums organisés par la direction du CHEMI en France étaient organisées par des officiers des services de renseignements français ainsi que des officiers policiers détachés au niveau du bureau de sécurité de l’Ambassade de France à Alger, révèle à ce sujet le Directeur de Publication d’Algérie Part qui cite nommément dans son enquête vidéo les fonctions et identités précises de ces officiers français avec lesquels Farid Bencheikh tissait une proximité très troublante étant donné qu’en sa qualité de haut fonctionnaire de la Police algérienne, il n’avait aucunement le droit d’entretenir des contacts directs avec des officiers des services de sécurité étrangers puisque la coopération internationale relève uniquement de la compétence de la Direction Générale de la DGSN. Au moment de ces faits douteux, Farid Zinedine Bencheikh avait été démis de ses fonctions à la tête de la sureté de wilaya de Jijel pour intégrer l’inspection régionale de la DGSN dans le sud-est du pays à Ouargla.

Dans le même podcast, Abdou Semmar fournit moult informations contenues dans ses documents sur le passé français de Farid Zinedine Bencheikh qui était, à titre d’exemple, « conseiller au sein des prisons françaises » avant d’intégrer à l’âge de 30 ans, une anomalie inédite, les rangs de la Police algérienne dés son retour de France.

L’enquête d’Algérie Part a même dévoilé les fonctions très sensibles des personnalités françaises qui ont côtoyé Farid Zinedine Bencheikh dans les programmes de formation dont il avait bénéficié au niveau du ministère français de l’Intérieur. Les établissements fréquentés par l’actuel patron de la Police algérienne sont, de surcroît, réservés quasi-exclusivement aux hauts responsables des institutions judiciaires et sécuritaires françaises. Ces privilèges inédits soulèvent de sérieuses interrogations sur les intentions des réseaux français de Farid Zinedine Bencheikh, l’homme qui détient aujourd’hui entre ses mains des dossiers sécuritaires très sensibles alors qu’il collaborait dans un passé récent avec un Etat étranger en sa qualité d’auditeur attitré des questions policières et judiciaires.

Signalons enfin qu’en 2020, l’INHESJ et le CHEMI ont été supprimés en tant qu’entités indépendantes afin de fusionner sous le nom d’Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur (IHEMI), un nouveau service à compétence nationale rattaché au secrétaire général du ministère français de l’Intérieur. Depuis sa création, l’IHEMI assure la continuité des formations et des activités de recherche des deux instituts fréquentés assidûment par Farid Zinedine Bencheikh en qualité d’apprentis, mais aussi de collaborateur attiré.

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