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samedi, avril 20, 2024

Document exclusif. Les autorités algériennes obligent les médecins de mettre tous les patients infectés au COVID-19 sous chloroquine et les malades doivent remplir un formulaire de consentement

Le ministère de la Santé algérien a ordonné aux médecins et personnel soignant des hôpitaux qui prennent en charge des patients infectés au COVID-19 de traiter tous ces cas contaminés, y compris ceux et celles souffrant de formes bénignes du COVID-19, avec de la Chloroquine+azithromycine. Ce traitement sera désormais indiquée pour tous les cas de Covid-19 dès les premiers signes de gène respiratoire, indique un rapport officiel du ministère de la Santé algérien obtenu par Algérie Part au cours de ses investigations. 
Ce document est une note officielle émise le 28 mars dernier  par la direction générale des services de Santé et de la réforme hospitalière. Cette note s’adresse à tous les directeurs des établissements hospitaliers publics et privés ains qu’à tous les établissements hospitaliers spécialisés. Cette note contraint clairement ses hauts responsables du secteur de la Santé de recommander à tous les médecins soignants de soumettre les patients algériens contaminés par le COVID-19 sous hydroxychloroquine.
Cependant, tous les patients algériens doivent remplir par écrit un formulaire de consentement qui permet ainsi au personnel soignant de disposer d’une autorisation légale leur permettant d’expérimenter l’utilisation de ce médicament qui suscite une vive polémique dans le monde entier en raison de ses effets secondaires dangereux sur la santé humaine.
En effet, il faut savoir qu’en France, le pays où ce protocole médical est en train d’être testé mais essentiellement sur les cas graves des patients souffrant du COVID-19, des patients placés sous le traitement à l’hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine [un antibiotique], ont souffert des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque. Et plusieurs autres patients ont été victimes des arrêts cardiaques dans d’autres centres hospitaliers français. « Certains de ces arrêts se révèlent « fatals » », ont fait savoir des pharmaciens français travaillant pour le centre de pharmacovigilance.
Dimanche 29 mars, l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a apporté des pièces supplémentaires. « Des cas de toxicité cardiaque ont été signalés dans la région à la suite de prises en automédication de Plaquenil [hydroxychloroquine] face à des symptômes évocateurs de Covid-19, ayant parfois nécessité une hospitalisation en réanimation ».
Les effets secondaires du traitement à l’hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine sont donc très dangereux pour certains patients. Il ne faut donc surtout pas généraliser ce traitement à tous les patients infectés au COVID-19. Aucune étude scientifique sérieuse et aucun organisme scientifique reconnu mondialement pour ses compétences n’ont demandé la généralisation systématique des traitements des cas de COVID-19 à l’hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine.
L’Algérie prend ainsi un risque considérable qui peut mettre en péril la vie des patients les plus fragiles. Très peu d’algériens connaissent les véritables usages scientifiques de ces traitements. C’est pour cette raison que le ministère de la Santé algérien oblige les patients algériens à signer des consentements écrits pour se dédouaner pénalement de toute dégradation dangereuse de leur état de santé allant jusqu’à mettre en danger leur vie.

 

Il est à préciser que la chloroquine est un médicament indiqué dans le traitement et la prévention du paludisme (malaria) mais aussi en rhumatologie et en dermatologie pour traiter la polyarthrite rhumatoïde et certains lupus, une maladie chronique auto-immune, qui survient lorsque le système immunitaire s’attaque aux cellules de l’organisme et les détruit.  Elle existe sous forme de comprimés et s’administre par voie orale. La chloroquine est commercialisée seule sous le nom de Nivaquine et en association avec du Proguanil chlorhydrate sous le nom de Savarine. La chloroquine a été découverte en 1934 par des chercheurs allemands.

L’hydroxychloroquine est une molécule dérivée de la chloroquine dont la structure est chimiquement proche, les propriétés sont  communes mais l’hydroxychloroquine ne possède pas d’indication dans le traitement du paludisme. Elle est utilisée depuis de nombreuses années dans le traitement de certaines pathologies auto-immunes sous le nom de Plaquenil. Ce médicament est indiqué chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. On l’utilise aussi pour prévenir les allergies provoquées par le soleil (lucites). Il s’administre par voie orale et se présente sous forme de comprimé à prendre à la fin des repas. La posologie et la durée du traitement varient en fonction des troubles présentés.

Ces produits sont fortement déconseillés en cas de maladies cardiaques, diabète, épilepsie, maladie de Parkinson, troubles du taux sanguin de potassium ou de calcium, porphyrie (une maladie métabolique). Ils doivent être évités pendant la grossesse. Ils sont également contre-indiqués en association avec d’autres médicaments, dont certains sont très courants comme le citalopram et l’escitalopram, des antidépresseurs (Seropram, Seroplex…), l’hydroxyzine anxiolytique et antiallergique contenue dans Atarax et consorts, la dompéridone (Motilium et génériques) contre les nausées et vomissements.
Toutes ces informations, le ministère de la Santé algérien ne les communique pas aux patients algériens avant de les obliger à signer un consentement écrit pour leur administrer ces traitement de manière machinale sans procéder à la moindre vérification des potentiels effets thérapeutiques sur leur métabolisme.

 

Pour le ministère de la Santé algérien, tous les cas modérés et sévères Covid-19 doivent être traités avec de la chloroquine et ses dérivés. Pourquoi ? Parce que les autorités sanitaires algériennes sont conscientes qu’elles ne sont pas capables d’admettre un grand nombre de patients en réanimation au regard du nombre dérisoire de lits de réanimation équipés de respirateurs artificiels dans les hôpitaux algériens.

Pour éviter le scénario d’une saturation totale de ces hôpitaux, le ministère de la Santé aurait penché en faveur du recours excessif et général à la chloroquine et ses dérivés sans peser tous les risques encourus par les patients fragiles et menacés par les effets secondaires dangereux de ces traitements délicats. Un engagement totalement inconscient. La vigilance est de mise et les patients algériens doivent refuser de prendre des risques inutiles.

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