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jeudi, avril 25, 2024

Document. COVID-19 : Non, c’est faux il n’y a aucune relation entre l’augmentation des cas contaminés et le nombre des tests de dépistage en Algérie

Certains médecins ou observateurs de l’épidémie du COVID-19 ont tenté récemment d’expliquer aux Algériens que l’augmentation phénoménale des cas contaminés a une relation directe avec l’augmentation des tests de dépistage réalisés par les autorités sanitaires algériennes. Cette affirmation est fausse et infondée. Bien, au contraire, l’identification des cas contaminés par les tests de dépistage est en baisse dans plusieurs wilayas en Algérie notamment à l’est du pays, a constaté Algérie Part au  cours de ses investigations après avoir obtenu des documents internes provenant d’un rapport très approfondi de l’Institut National de la Santé sur la situation sanitaire du pays. 

Ce rapport obtenu par nos soins est une source très fiable sur la situation épidémiologique qui prévaut en Algérie. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectorielle.

Dans ce cadre, le dernier rapport de cet institut datant du 7 juillet dernier révèle que la part des patients COVID-19 diagnostiqués et identifiés grâce au test de dépistage PCR est en chute libre dans plusieurs wilayas de l’est du pays, la zone où la pandémie du COVID-19 est en pleine expansion depuis la fin du mois de juin.

Avant d’entamer l’analyse des chiffres de l’Institut National de la Santé Publique, il faut savoir qu’à ce jour, les seuls tests recommandés pour poser le diagnostic du Covid-19 lors de la phase aiguë sont les tests moléculaires par RT-PCR (reverse transcriptase-polymerase chain reaction). Ils reposent sur la détection du génome du virus, à partir d’un prélèvement nasopharyngé. Ce test permet de préciser si, à un instant T, la personne est porteuse ou non du virus.

Les autres tests, on les appelle les tests sérologiques et ils nécessitent un prélèvement sanguin et recherchent les anticorps produits par les cellules immunitaires d’un patient pour se défendre contre un agent pathogène. Ils sont destinés à identifier les personnes ayant développé une immunité contre le SARS-Cov-2. Les premières études disponibles apportent de précieuses informations physiopathologiques sur la production d’anticorps anti-SARS-CoV-2, mais les données restent à ce jour insuffisantes pour définir précisément la place de ces tests dans la stratégie de prise en charge du Covid-19.

Revenons maintenant à l’Algérie et le rapport de l’Institut National de la Santé Publique. Ainsi, au 06 juillet, 9 861 cas cumulés (confirmés et probables) ont été notifiés au niveau de la région Est du pays. La part de ceux diagnostiqués par les tests de dépistage PCR représente à peine 48,3 % alors que celle-ci était de 73,5 % le 06 mai, soit un recul de 34,3 % ! Il n’y a donc aucune augmentation des tests de dépistage comme le prétendent les autorités sanitaires et les hôpitaux algériens, notamment dans les wilayas de l’est du pays, continuent d’utiliser le scanner thoracique pour identifier les cas positifs faute de tests de dépistage.

Aux mêmes dates, on note que la proportion des cas diagnostiqués par PCR a également diminué pour toutes les wilayas de l’est. Ainsi, dans les wilayas de M’Sila, Batna, Sétif, Mila et de Jijel, l’identification des cas positifs par les tests de dépistage a chuté de 31,8 %. Dans les wilayas de Khenchela, Oum El Bouaghi, Constantine et de Skikda, la baisse des diagnostics des cas de COVID-19 par tests de dépistage PCR est de plus de 43 %. Et dans les wilayas de Tebessa, Souk Ahras, Guelma, Annaba et d’El Tarf, la baisse de ces diagnostics dépasse les 13 %.

Ces chiffres démontrent aisément qu’il n’y a aucune relation entre l’augmentation des contaminations au COVID-19 avec l’augmentation du nombre des tests de dépistage PCR. Ces tests continuer jusqu’à aujourd’hui de manquer cruellement dans les hôpitaux algériens et les soignants algériens utilisent d’autres moyens pour diagnostiquer les patients comme notamment la radiologie et le scanner thoracique.

Par ailleurs, le rapport de l’Institut National de la Santé Publique nous apprend que 91,6 % des patients diagnostiqués par PCR (4 763) à l’est du pays ont été mis sous traitement au 06 juillet, alors que ce taux était fixé à 82,7 % au 06 mai, soit un accroissement de 10,7 % durant une période deux mois.

En conclusion, le rapport de l’Institut National de la Santé publique nous apprend qu’au 06 juillet, le diagnostic par PCR représentes seulement 48,3 % des méthodes diagnostiques utilisées dans la région Est. Au 06 mai, il était de 73,5 %, soit une baisse de 34,3 %.

Il y a aussi une énorme disparité entre plusieurs wilayas du pays. Certaines wilayas ont les moyens de dépister par PCR parce qu’elles sont les quantités suffisantes des tests de dépistage et d’autres ne les utilisent pas parce qu’elles souffrent d’une pénurie de ces tests de dépistage. A titre d’exemple, les trois wilayas qui utilisent préférentiellement la PCR dans le diagnostic de l’infection Covid19 sont Batna (61,8 %), Jijel (62,4 %) et Sétif (56,6 %). A l’inverse, la PCR n’est retrouvée qu’à hauteur de 20,1 % dans la wilaya de Mila et de 22,4 % à M’Sila.

Notons en dernier lieu que la proportion des diagnostics des cas positifs du COVID-19 ne dépasse même pas les 35,4 % dans une grande wilaya comme celle de Constantine. La proportion des tests de dépistage PCR est également très faible à Tébessa avec à peine 43,7 % des cas du COVID-19 identifiés.

 

 

 

 

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