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vendredi, avril 19, 2024

Développement des Transports publics en Algérie : l’équivalent de plus de 1,7 milliard de dollars de budgets publics très mal utilisés

En Algérie, l’équivalent de plus de 1,7 milliard de dollars de budgets publics, à savoir de l’argent purement public, dorment dans les caisses faute d’une utilisation rationnelle et efficace, alors que ces sommes colossales étaient censées servir à appuyer le développement des transports publics, une problématique très compliquée en Algérie qui pénalise le quotidien de plusieurs millions d’Algériens souffrant d’un accès difficile ou inéquitable aux transports publics. 

Algérie Part a pu confirmer au cours de ses investigations que l’Etat algérien avait mis depuis de nombreuses années un fonds spécial à la disposition du ministère des travaux publics et des transports pour améliorer substantiellement le développement des transports publics. Ce fonds spécial est le compte n° 302-125 intitulé « fonds spécial pour le développement des transports publics ».

En théorie, ce compte est destiné à financer la différence entre le coût des tarifs réels et ceux pratiqués par les sociétés : SNTF, Métro d’Alger (EMA), entreprise de transport urbain et suburbain (ETUS) et Air Algérie. Or, ce compte est bourré d’argent, mais il n’a jamais été utilisé convenablement et sa gestion souffre d’un énorme déficit de bonne gestion.

Preuve en est, ce fonds spécial a présenté à la fin de l’année 2018 un solde créditeur de 205,074 Mrds de DA alors que les consommations se sont élevées à seulement 39,795 Mrds de DA, soit 16,25 % des recettes cumulées au 31/12/2018 d’un montant de 244,869 Mrds de DA.

Ainsi, uniquement 16,25 % des budgets publics alloués au développement des transports publics ont été seulement utilisés et dépensés. Une situation anormale et étonnante au regard de l’importance des besoins de la population algérienne dans ce domaine stratégique.

Un audit approfondi mené récemment au niveau de la gestion de ce fonds spécial a pu dévoiler un retard important accusé par le comité ad-hoc, chargé de répartir les recettes et budgets du compte n° 302-125, concernant le traitement et le versement de montants de la différence tarifaires sollicitée par les entreprises de transport urbain (ETUS) .Les montant versés en 2018 concernent les exercices 2013, 2015, et 2016. En plus, les auditeurs ont constaté également une totale absence d’un plan d’action qui garantit la réalisation des objectifs et des résultats escomptés, conformément au décret exécutif n°09/85 du 17/02/2009 qui régit le fonctionnement de ce fonds et trace ses objectifs.

La très mauvaise utilisation de l’argent public est en train de bloquer le développement des transports publics dans notre pays, peut-on ainsi conclure à la lumière des données de ce scandale de mauvaise gestion des deniers publics. Soulignons enfin que la gestion des comptes d’affectations spéciales cause énormément problème en Algérie. Ces comptes sont une zone d’ombre de la gestion des budgets publics de l’Etat algérien. Algérie Part a consacré récemment toute une enquête sur ce sujet délicat et sensible qui demeure tabou dans notre pays. 

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