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vendredi, avril 19, 2024

Deux mois après le début de l’épidémie du COVID-19, l’Algérie n’a pas pu effectuer plus de 400 tests de dépistage par jour

Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), le Dr Fawzi Derrar, a fait savoir ce vendredi que l’Algérie a pu augmenter le nombre des tests de dépistage du nouveau coronavirus (Covid-19) dans les laboratoires de l’Institut à travers le pays, évoquant une moyenne de plus de 400 tests quotidiens. 

D’après les informations fournis par ce haut responsable de l’Institut Pasteur à l’APS, les 20 laboratoires répartis à travers le pays réalisent actuellement plus de 400 tests de dépistage du Covid-19 par jour en moyenne contre environ 200/ jour au début de l’épidémie. Le patron de l’Institut Pasteur d’Algérie a présenté cette hausse comme étant une performance dont il faut se réjouir.

Il a expliqué également que l’Etat qui a importé 80.000 kits de dépistage a fourni à l’Institut Pasteur tous les moyens nécessaires pour la prise en charge de la santé des citoyens. Or, lorsqu’on ne peut à peine dépister 400 citoyens par jour dans un pays qui compte plus de 43 millions d’habitants peut-on réellement prétendre disposer des « moyens nécessaires » pour lutter contre l’épidémie du COVID-19 ? La réponse est malheureusement non car ces chiffres indiquent au contraire que l’Algérie  est très sous-développée et en retard par rapport à de très nombreux pays à travers le monde en matière de dépistage de la population et de diagnostic de l’épidémie du coronavirus COVID-19.

400 tests de dépistage est un chiffre sincèrement ridicule pour un pays naguère riche de ses pétrodollars et qui a dépensé plus de 4 milliards de dollars pan pour le secteur de la santé durant ces 15 dernières années. En Tunisie, notre petit voisin où le budget du secteur  de la Santé est d’à peine 1,2 milliard de dollars, les autorités sanitaires ont réussi à réaliser plus de 315 tests de dépistage au coronavirus COVID-19 par jour. Et ce depuis le début de l’épidémie ! Il faut savoir qu’en Tunisie, entre le 2 mars et le 23 avril dernier, 18.861 tests de dépistage ont été effectués. La Tunisie avec ses moyens modestes et limités égale donc l’Algérie avec ses pétrodollars. Il y a bel et bien quelque chose qui cloche.

Les chiffres avancées effectivement par les autorités sanitaires algériennes suscitent des doutes et contredisent les réalités de l’épidémie sur le terrain. A titre d’exemple, si l’Etat algérien a réellement importé 80 mille kits de dépistage, cela signifie que durant les deux mois d’avril et de mois, l’Algérie peut effectuer jusqu’à près 1333 tests de dépistages par jour. Or, aujourd’hui encore, c’est-à-dire au moment où ces tests de dépistage ont été importés, l’Algérie ne peut dépister plus de 400 cas suspects par jour. Cela signifie que l’Etat algérien n’a jamais distribué réellement 80 mille tests de dépistage au 20 laboratoires habilités à réaliser des tests de dépistage sur le territoire national. Si l’on prend en considération le chiffre de 400 tests de dépistage par jour annoncé par le directeur de l’Institut Pasteur d’Algérie, nous pouvons conclure qu’il y a à peine 24 mille kits de dépistage qui ont été distribués durant ces deux derniers mois en Algérie.

Il y a donc une terrifiante incohérence dans les chiffres et données publiées par les autorités algériennes. Cette incohérence reflète une non-maîtrise de la situation de l’épidémie COVID-19 et un amateurisme flagrant dans la gestion de cette crise sanitaire.

C’est dire que l’Algérie est vraiment un pays sous-développé en matière de santé publique. En Afrique du Sud, un pays véritablement émergent et en voie de développement, les autorités sanitaires réalisent jusqu’à 5000 tests de dépistage par jour. Plus de 143.000 tests ont été effectués en Afrique du Sud jusqu’à la mi-avril. C’est dire tout le retard qu’accumule l’Algérie par rapport à un pays émergent comme l’Afrique du Sud.

 

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