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mardi, avril 23, 2024

Des Algériennes instruites, mais sans emploi ni aucune participation économique : le drame de la femme algérienne

Le 8 mars, journée internationale de lutte des femmes, est l’occasion idéale de faire un bilan sur la situation des femmes algériennes. Traditionnellement les groupes et associations de militantes préparent des manifestations, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes. En Algérie, des acquis concrets ont été réalisés et la femme algérienne est fortement présente dans plusieurs secteurs clés de la société. Malheureusement, de nombreuses inégalités et injustices persistent et maintiennent la femme algérienne dans une position de « citoyen mineur » à vie. 

Sur le plan purement juridique, l’Algérie a adopté deux révisions institutionnelles qui ont
renforcé le rôle de l’Etat dans la promotion des droits politiques et économiques des femmes. En 2009, il a été ajouté à la Constitution algérienne l’article 35 qui dispose que l’ « Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d’accès à la représentation dans les assemblées élues ». A la suite de cette révision constitutionnelle, la loi organique n°12-03 du 12 janvier 2012 fixant les modalités augmentant les chances d’accès de la femme à la représentation dans les assemblées élues prévoit l’instauration de quotas prédéfinis de candidatures féminines par listes compris entre 20 et 50% selon le nombre de sièges à pourvoir et le type d’assemblée.

Les élections législatives du 10 mai 2012 ont ainsi vu, à la suite de l’application de cette loi,
l’entrée de 146 femmes à l’Assemblée Nationale Populaire sur 474 sièges (soit 32%), contre 30 femmes seulement durant la précédente législature. Les élections de mai 2017, marquée par l’entrée de pléthore de partis indépendants n’ayant obtenu qu’un seul siège attribué très généralement à un homme, ont vu un léger recul avec 118 femmes élues soit 25,5%. La révision constitutionnelle, effectuée en février 2016, a également introduit un
nouvel article 36, qui stipule que « l’Etat œuvre à promouvoir la parité entre les hommes et
les femmes sur le marché de l’emploi. L’Etat encourage la promotion de la femme aux
responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu’au niveau des
entreprises. »

Il convient de noter que l’Algérie a par ailleurs ratifié le pactes relatif aux droits sociaux économiques et aux droits civiles et politique de 1966, la Convention pour l’éradication de toutes les discriminations à l’égard des femmes (CEDAW), ratifiée en 1996 et sur laquelle elle a levé les réserves qu’elle avait formulées sur les article 2 (inscription du principe d’égalité dans la loi) et 9 (attribution de la nationalité par la femme), maintenant, du fait du Code de la famille, celles concernant les articles 15 (droit de circulation et choix de la résidence, en voie d’être levée), 16 (mariage et rapports familiaux, héritage…), et 29 (arbitrage entre Etats parties en cas de divergence d’interprétation).

L’autre acquis pour les femmes algériennes est certainement l’acquis massif à l’éducation et l’enseignement supérieur. Depuis 1999 le taux net de scolarisation des enfants de 6 ans a progressé passant de 91,5% pour les filles et 94,9% pour les garçons à 98,9% pour les filles et 98% pour les garçons en 2013. A l’université, 62% des élèves sont des étudiantes.

Malheureusement, cette forte représentation des filles dans le système d’enseignement ne se traduit pourtant pas, pour l’instant, par une hausse du taux d’activité des femmes, qui reste le plus bas du Maghreb. Les femmes représentent en effet 17,9% de la population occupée en avril 2018, confirment à ce propos les chiffres de l’Office National des Statistiques (ONS), ce qui représente une légère baisse par rapport à septembre 2017 -18,1%), alors que la main-d’œuvre masculine a progressé dans la même période.

Ce chiffre doit néanmoins être relativisé par le poids important de l’économie informelle qui représente 45 à 50% du PIB algérien et 95% du secteur de l’agriculture. Le travail féminin traditionnel, dans l’agriculture ou l’artisanat, est en particulier souvent confiné dans la sphère informelle.

De l’avis de plusieurs sociologues et fins observateurs de la société algérienne, les causes de cette persistante faiblesse de la participation économique des femmes sont à rechercher dans le conservatisme culturel et religieux qui s’est accru au cours des dernières décennies et à l’absence de réponses adéquates de l’Etat pour la prise en charge de la petite enfance
et de l’assistance maternelle (manque de structures d’accueil et de cantines publiques).

Ce conservatisme nourrit enfin plusieurs violences à l’égard des femmes algériennes qui tentent de vivre seules et de s’épanouir dans leur travail loin de leur milieu familial. Des femmes algériennes quittent parfois le domicile familial pour poursuivre leurs études ou travailler dans une autre région. Plusieurs affaires de « chasse aux sorcières » révèlent la violence que peut prendre cette marginalisation. En 2001, l’imam d’Hassi Messaoud (Ouargla) appelait à un « jihad contre le diable » dans le but de « chasser ces femmes fornicatrices » venues travailler seules dans la région. Cet appel s’est soldé par plusieurs nuits de violence à leur encontre : agressions physiques, viols, insultes, intimidations, vol et incendies de biens.

Les fonctionnaires de police et le système judiciaire n’ont pas entrainé de sanctions
proportionnelles envers les agresseurs inculpés. Ces agressions se sont répétées à Hassi
Messaoud en 2010, ainsi qu’en septembre 2018 à Ali Mendjili (Constantine). C’est dire enfin que le combat de la femme algérienne est encore long et la voie de l’émancipation demeure difficile, très difficile.

 

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13 تعليقات

  1. Il y a un autre drame de la femme Algérienne, c’est quand un gars lui fait deux enfants et qui prend la fuite comme un délinquant pour aller se réfugier à l’étranger comme un apatride. Le drame de la femme algérienne c’est aussi des hommes qui vont en voyages privés payés par des hommes d’affaires véreux en compagnie de prostituées, de l’alcool, de la drogue, pour passer des soirées ou les mœurs sont bafoués et pendant ce temps-là, la femme est à la maison comme une boniche avec les enfants. Je peux continuer

  2. @dz man
    ce que tu decris comme drame de la femme Algerienne est en fait le drame de l’homme Algerien : Qui as pousse l’homme Algerien a abondonner sa famille et aller vivre a l’etranger pour ramasser des miettes pour sa famille ? C’est le drame de tous les immigrants . Puis, Quels sont les companies industrielles et institutions etatiques qui organisent ce genre d’orgies dont tu parles ? pourquoi la presse ne les denonce t elle pas ? On repart a la case zero. Qui fais quoi ? qui est responsable de quoi ? qui est victime de quoi ? Que fais l’etat et qu elle est sa reponsabilite dans ce qui se passe avec la femme et l’homme Algerien.

  3. @kabylos: « hero » en anglais et « héros » en français, faudrait juste prendre la peine de vérifier dans le dictionnaire avant de s’exciter sur son clavier 🙂
    @Balou, effectivement je me pose pas toutes ces questions. Tu en as de la chance d’être intelligent et intellectuel pour te les poser. Pas trop fatigué, en fin de journée?

  4. @Kabylos encore: « L’insciption sur la joue de la femme « Un seul hero » est CORRECT! »
    L’inscRiption sur………………….est CORRECTE! » avec un E à la fin de l’adjectif c’est mieux.
    Tu confirmes tu es très bien placé pour critiquer mon post. Bonne journée 🙂

  5. « Un seul Héros le peuple  » c’est surtout le titre d’ un film documentaire et d’un livre de Mathieu Rigouste à voir absolument
    Il parle des manifestations populaires dans toutes les villes Algérienne du 11 décembre 1960 et des jours suivants qui ont mis en échec la contre-insurrection .
    On y voit « les femmes algériennes » , « des enfants », « des vieillards » braver la peur et affronter les barrages militaires

  6. Sacré Malou en voilà un qui se casse le huk pour nous rendre intelligent, mais ne surchauffe pas trop, en fait l’article te demander ton avis ou du moins ta pensée sur la situation des femmes dans notre pays et dans le monde en général, en s’en fou complètement que hero est écrit sans s Mr l’intello.

  7. @Balou, et toi c’est sûr t’es pas un intello (pour parler comme toi), c’est souvent le cas chez nous: on critique à tout va sans réfléchir
    je te conseille un excellent livre qu’on avait à l’école primaire: le Bled!! c’est un livre de grammaire et orthographe qui t’évitera de faire 3 fautes dans un commentaire méprisant de 3 lignes seulement
    « en voilà un qui se casse le huk pour nous rendre intelligentS, mais ne surchauffe pas trop, en fait l’article te demandAIT ton avis ou du moins ta pensée sur la situation des femmes dans notre pays et dans le monde en général, en s’en fouT complètement que hero est écrit sans s Mr l’intello.
    à bon entendeur, salut!

  8. @ Malik donc si je comprends bien le fait que tu as relevé qu’il manque un S a hero sur le visage de la femme, te rend forcément plus intelligent que cette dame , c’est ça ? Bon sang c’est des personnes de ta trempe qu’ils nous faudrait à la tête du pays, pour relevé les fautes d’orthographe .

  9. @Balou je crois que tu as du mal à la comprenette 🙂 ma seule remarque c’est que cette faute donnait une idée du niveau réelle de l’éducation en français ou en arabe.
    ça t’échappe peut-être mais la qualité d’éducation et d’instruction influe sur le niveau de développement d’un pays, comment crois-tu que Singapour -et tant d’autres-avec moins de richesses naturelles que nous soit devenu un pays développé en une seule génération?

    l’Algérie n’a plus besoin de moi, mais toi je me répète: Manuel de grammaire et orthographe par Olivier Bled 😉
    « faudrait à la tête du pays, pour relevER les fautes d’orthographe «