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vendredi, avril 19, 2024

Depuis le début de cette semaine, l’Algérie vend ses hydrocarbures à perte : pour chaque baril, Sonatrach perd plus de 5 dollars

L’Algérie entre officiellement cette semaine dans une spirale infernale. Depuis lundi dernier, l’Algérie vend son pétrole à perte. Et les pertes sont énormes. Pourquoi ? Parce que depuis le début de cette semaine, lundi dernier, le Sahara Blend, à savoir le pétrole algérien, est vendu sur le marché mondial à 14,19 !

En effet, le prix du panier de quatorze pétroles bruts (ORB), qui sert de référence à l’Opep s’est établi mardi à 14,63 dollars, selon les données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole publiées mercredi sur son site web. Ce panier de référence de pétrole brut de l’Opep introduit en 2005, a débuté la semaine à 14,19 dollars. Il comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djen(Congo), Oriente (Equateur), Zafiro (Guinée Equatoriale), Rabi light (Gabon), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export ( Koweït),Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigéria), Arab Light (Arabie saoudite),Murban (Emirats arabes unis) et Mery (Venezuela) ».

A 14, 19 dollars le baril, la Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures, perd en moyenne entre 5 à 6 dollars baril. Et pour cause, le coût  moyen d’un baril de pétrole produit en Algérie coûte 19 dollars, certifient à Algérie Part plusieurs sources au sein de Sonatrach. En moyenne, l’extraction du pétrole au niveau des sites de production de Sonatrach au sud du pays pour remplir chaque baril revient à 12 dollars le baril. A ce prix, il faut rajouter environ 2 à 3 dollars pour le coût du transport et des canalisations comme les pipelines. A cela, il faut rajouter encore diverses taxes, charges fixes, le prix moyen du baril du pétrole atteint les 19 dollars, voire les 20 dollars.

Il est à noter que Sonatrach gère aussi des gisements qui ne sont pas rentables notamment des gisements qui produisent moins de 1000 barils par jour. Ces gisements qualifiés de marginaux ne rapportent aucun bénéfice à Sonatrach, mais la compagnie nationale des hydrocarbures continue de les exploiter pour ne pas mettre au chômage les travailleurs et les effectifs mobilisés au niveau de ce site de production. Le coût moyen des barils alimentés par ces gisements atteint facilement les 30 dollars. En Algérie, Sonatrach gère une trentaine de gisements marginaux qui sont toujours en production.

Dans ce contexte, avec les prix actuels auxquels est vendu le baril du pétrole algérien, la Sonatrach perd plus de 5 dollars par jour. Cela représente l’équivalent de 5 millions dollars de perte par jour, soit pas moins de 150 millions par mois. Ce montant représente uniquement la perte sèche de Sonatrach sur ses ventes du pétrole. Sonatrach puisera dans sa trésorerie pour combler ces pertes.

Ce montant n’englobe pas les autres charges et frais de fonctionnement, de gestion, paiement des salaires des 200 mille employés de Sonatrach ou les différents programmes budgétaires nécessaires au maintien en vie de plusieurs de ses filiales déficitaires comme Tassili Airlines ou NAFTLA dont le chiffre d’affaires a reculé depuis le début de l’épidémie du COVID-19 de plus de 50 %.

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