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jeudi, avril 18, 2024

Décryptage. Pourquoi l’Algérie ne sait pas encore profiter de ses ressources naturelles

C’est, peut-être, une évidence de l’affirmer, mais c’est une véritable gageure de l’expliquer. L’Algérie est l’un des pays qui dispose des ressources naturelles les plus importantes et prisées dans le monde. Malheureusement, ces richesses n’ont jamais été exploitées intelligemment pour développer le pays et lui permettre de faire partie des clubs des pays riches. Pourquoi ? Un rapport mondial qui fait référence dans ce domaine très complexe nous explique les principales défaillances du système de gouvernance des richesses de notre sous-sol. 

Ce rapport mondial considéré comme une référence crédible et prestigieuse est l’Indice de Gouvernance des Ressources Naturelles. Il a pour fondement intellectuel la Charte des ressources naturelles, il évalue les politiques et les pratiques auxquelles les autorités ont recours pour gérer les industries pétrolières, gazières et minières. Il est établi par l’Institut de Gouvernance des Ressources Naturelles-NRGI, basé dans plusieurs pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Ghana, le Pérou ou la Tanzanie, qui publie annuellement un rapport portant évaluation de la qualité de la gouvernance des ressources naturelles dans 81 pays produisant à eux tous, 82% du pétrole mondial, 78% du gaz et 72% de tout le cuivre.

Cet indice correspond  à la somme totale de 89 évaluations de pays, effectuées au moyen de 149 questions critiques. L’indice de gouvernance des ressources naturelles est calculé à partir des notes de trois composantes de l’indice. Il s’agit de la réalisation de la valeur : cette composante couvre la gouvernance de l’attribution des droits d’extraction, la prospection, la production, la protection de l’environnement, le recouvrement des recettes et les entreprises publiques. La Gestion des revenus : elle englobe la budgétisation nationale, le partage infranational des revenus des ressources naturelles et les fonds souverains.

Et enfin les Conditions générales de gouvernance d’un pays: à savoir les données
ouvertes, la stabilité politiques et absence de violence, le contrôle de la corruption,
l’Etat de droit, qualité de la réglementation, efficacité du gouvernement, expression
et recevabilité.

Les résultats des notes de l’Indice sont groupés en tranches de performance
comme suit: Bien ≥ 75;Satisfaisant 60-74; Insuffisant 45-59; Médiocre 30-44;
Défaillant ˂ 30. Selon le rapport de 2017 de l’IGRN où la situation de l’Algérie est analysée et décryptée, notre pays est classé à la 73ème position, très loin de ces voisins (Tunisie 27, Maroc 37) et même des autres pays arabes, à savoir: le Koweït à la 33ème position, Oman 39, le Qatar à 53, les Emirats arabes unis à 54, Bahreïn à 59, l’Egypte à 60, l’Iraq à 61, et l’Arabie saoudite à 69.

La note de l’indice obtenue par l’Algérie est équivalente à 33 points, lui attribuant ainsi la mention «médiocre». Cette note est la moyenne arithmétique des trois notes suivantes :
– la note sur la réalisation de la valeur: 40 (médiocre);
– la note sur la gestion des revenus: 25 (défaillant);
– et en dernier la note sur les conditions générales de gouvernance: 35 (médiocre).

L’Algérie ne tire pas suffisamment profit de ses ressources naturelles parce qu’elle peine à bien attribuer les droits d’exploitation de son sous-sol suivant une méthodologie pragmatique et ensuite, elle échoue régulièrement à réinvestir les revenus tirer de ses richesses naturelles pour permettre au pays d’amorcer un réel développement. Par ailleurs, la mauvaise qualité de la gouvernance dans le pays, l’absence d’un Etat de Droit et d’une véritable transparence dans la gestion des budgets émanant de ces ressources naturelles pénalisent énormément l’Algérie. Cette dernière rate ainsi une immense opportunité de mise en valeur de ses ressources naturelles pour appuyer sa croissance et son émergence économique.

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3 تعليقات

  1. Gardez le système telle qu’il est et se partager les dividendes
    Voilà la devise des décideurs depuis les années 80…une seule ressource, les hydrocarbures , et se partager les commissions des importations .
    Les autres, aussi pourris qu’eux ont perfectionnés le système des fausses factures, registres de commerces bidons et les sur- ou sous-facturations avec l’aide du système
    Les projets importants étaient donnés aux amis, parfois même sous un semblant d’appels d’offres , et chaque fois les budgets revus à la hausse avec la complicité des administrations et des élus.
    La corruption était devenue la règle, pas l’exception ou le fait d’une élite gouvernante mais a touché toutes les strates de la société.
    Maintenant que les caisses sont vides, on nous parle de diversification de l’économie comme si cela sera faisable en claquant des doigts et surtout en gardant cette administration, ses fonctionnaires , ses intermédiaires corrompus jusqu’à la moelle
    L’état, doit se désengager totalement de secteurs entiers et laisser le secteur privé nationale et internationale créé de la richesse
    Les banques publiques privatisés ou au mieux n’en garder qu’une, les entreprises nationales viables privatisées et les tracasseries administratives supprimées …un guichet unique et surtout la dématérialisation de l’acte d’investir : le web
    On peut créer des sociétés en quelques clics aux USA, dans certains pays africains, ou asiatiques comme européens sans se déplacer ..en Algérie , il faut des semaines sinon des mois pour avoir un registre de commerce
    L’état doit réguler, investir dans l’éducation, la santé, la sécurité et encourager l’acte d’investir
    Demander l’assistance de Banques ( BM , FMI, BEI, BEA etc) , de cabinets de conseils , et d’experts reconnus. et arrêté ses projets très coûteux mal ficelés et qui saignent les finances de l’état ( enfin cette argent n’est jamais perdu par tout le monde)
    Personnellement je n’irais pas investir dans un pays ou les Lois changent chaque année et sont rétroactives , ou les blocages administratifs sont légions et surtout si je ne peux pas rapatrier mes bénéfices si je le veux.