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vendredi, avril 26, 2024

Décryptage. Jusqu’à 80 milliards d’euros de crédits bancaires accordés par an aux entreprises algériennes… mais sans aucune création de richesses pour le pays

C’est un gâchis hallucinant. Les banques algériennes n’ont pas cessé d’augmenter les montants des crédits bancaires alloués aux entreprises algériennes pour leur permettre de financer des investissements censés créer de la valeur ajoutée, des emplois et de la croissance économique qui permet par ricochet le développement du pays. Sauf que dans la réalité, ces sommes faramineuses versées aux entreprises algériennes au titre des crédits bancaires pour l’économie n’ont produit aucun retour sur investissement et, pire encore, l’Algérie a régressé terriblement sur le plan économique au lieu d’engranger de la croissance. 

Ce constat amer est dressé à la lecture d’un document stratégique de 116 pages publié par la Banque d’Algérie à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays. Ce document de la banque centrale algérienne est intitulé «Bulletin statistiques de la Banque d’Algérie, statistiques monétaires de 1964 à 2020» et sur la balance des paiements de 1992 à 2020. Les données et les chiffres communiqués par ce document sur la situation monétaire et l’évolution de la balance des paiements durant ces dernières décennies nous apprend que l’Algérie n’a jamais cessé d’injecter de l’argent dans les caisses de ses entreprises sous forme de crédits bancaires.

En effet, le document de la Banque d’Algérie indique que les crédits à l’économie sont passés de 7 909 milliards de dinars en 2016, à 8 880 milliards de dinars en 2017, à 9 976 milliards de dinars en 2018, 10 857 milliards de dinars en 2019, à 11 182 milliards de dinars en 2020, soit une croissance de plus de 3 000 milliards de dinars. Alors que les crédits aux entreprises augmentaient, la croissance évoluait entre 3,2 % en 2016 et 0,7% en 2019. Avec de telles sommes colossales débloquées pour les entreprises algériennes, le pays aurait pu réaliser un taux de croissance supérieur au minimum à 7 % qui permet d’absorber le chômage et de créer une économique moderne ou dynamique digne des économies des pays émergents.

En clair, les banques en Algérie ont débloqué en 2020 l’équivalent de 80,5 milliards d’euros de crédits bancaires au profit des entreprises algériennes. En 2016, ce montant était de l’ordre de l’équivalent de 56,9 milliards d’euros. Durant ces 4 dernières années, les crédits bancaires allouées aux entreprises algériennes ont augmenté de plus de l’équivalent de 21,6 milliards d’euros.

Ces efforts financiers n’ont jamais pu enclencher la moindre dynamique économique puisque l’économie algérienne a reculé et régressé au point de sombrer dans une crise inédite avec l’avènement de la pandémie de la COVID-19 en 2020. Cela signifie on ne peut plus clairement que les banques algériennes ont échoué à fructifier leurs placements et leurs investissements sans oublier qu’elles ont manqué cruellement de prudence ou de lucidité puisque leurs financements ont produit peu de croissance et, par définition, de nouvelles richesses en Algérie.

Il est à signaler enfin que l’Algérie compte 6 grandes banques publiques dont une caisse d’épargne : BNA, BEA, Badr, BDL, CPA et Cnep. Le secteur bancaire en Algérie compte aussi 13 banques à capitaux étrangers, soit 9 filiales et 3 succursales de banques internationales et une banque à capitaux mixtes. Les succursales de banques multinationales sont Citibank Algeria, HSBC Algeria et Arab Bank Plc. Les filiales regroupent Société Générale, BNP Paribas, Natixis Algérie, Arab Banking Corporation, Housing Bank for Trade and Finance, Fransabank Al Djazair, Gulf Bank Algeria, Al Salam Bank et Trust Bank Algeria. Une banque à capitaux mixtes existe aussi en Algérie et il s’agit de la Banque Al Baraka.

 

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