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samedi, avril 20, 2024

Décryptage. A cause de son instabilité et sa mauvaise gouvernance, l’Algérie risque de se faire éjecter du marché mondial du gaz

C’est une très mauvaise posture dans laquelle se retrouve économiquement l’Algérie à cause de son instabilité politique et sa très mauvaise gouvernance. Dirigée par un pouvoir instable ayant désigné des dirigeants peu compétents à des postes stratégiques, l’Algérie est en train de rater les plus importantes mutations énergétiques mondiale et risque ainsi de se faire éjecter du marché mondial du gaz naturel perdant ainsi des dizaines de milliards de dollars qui auraient pu lui permettre de combler son sous-développement économique. Explications. 

L’année 2020 fut un tournant majeur. Pourquoi ? Parce que face aux crises engendrées par la pandémie de la COVID-19, les dirigeants algériens ont démontré leur faiblesse, leur incompétence et leur incapacité avérée à faire face aux chocs extérieurs. Preuve en est, avec le choc pétrolier provoqué par la pandémie de la COVID-19, l’Algérie n’a pas su commenter utiliser son gaz naturel afin de rééquilibrer sa balance de paiements. En 2020, l’Algérie a vendu uniquement pour 4,52 milliards de dollars de gaz naturel et 2,5 milliards de dollars de Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Dans ces deux segments stratégiques du marché gazier mondial, l’Algérie a enregistré des pertes financières ayant dépassé les 33 %, a constaté Algérie Part au cours de ses investigations après avoir accédé à des documents confidentiels de la direction générale de Sonatrach.

Ces baisses ne peuvent pas être expliquées uniquement par la pandémie de la COVID-19 et ses bouleversements car le gaz nature la terminé l’année 2020 avec une hausse rassurante et des perspectives positives pour 2021. Il est vrai que fin juin 2020, le prix du gaz naturel est tombé à son plus bas niveau depuis 1995. Au cours des trente dernières années, les contrats à terme du gaz naturel sont passés d’un minimum de 1,02 $ à un maximum de 15,65 $ le MBTU. Fin juin 2020, le prix s’est rapproché du plus bas lorsqu’il est tombé à 1,432 $.

Mais les prix ont commencé à remonter depuis novembre 2020. Fin octobre, le prix du contrat à terme a augmenté à 3,396 dollars, son plus haut niveau depuis janvier 2019. Le gaz naturel a clôturé l’année 2019 à 2,183 $ et était 15,3 % plus élevé le 24 décembre 2020, à 2,518 $ le MBTU. Des signaux positifs provoqués par le retour de la consommation industrielle du gaz nature et l’impact rassurant sur les marchés des découvertes des futurs vaccins contre la COVID-19. Par ailleurs, le changement de la politique énergétique américaine sous la présidence de M. Biden est susceptible d’accroître la réglementation, de limiter la fracturation et de faire baisser la production du gaz de schiste américain, ce qui pourrait être un facteur favorable pour relancer la production du gaz naturel conventionnel pour 2021.

Malheureusement, l’Algérie faute d’une politique commerciale intelligente du groupe Sonatrach et à cause des multiples arrêts de production au niveau des usines de production du GNL ainsi que les problèmes de maintenance au niveau des principaux champs gaziers situés au sud du pays, n’a pas su profiter du retour de cette embellie sur le marché mondial du gaz.

Pis encore, les mêmes problèmes de gouvernance, d’entretien, de maintenance et le manque flagrant de l’anticipation dans l’élaboration de la stratégie commerciale du pays ont continué à paralyser l’Algérie jusqu’à la fin de l’année 2020. C’est ce qui explique les très mauvais résultats financiers de Sonatrach.

Cependant, le plus difficile reste à venir car les mutations du marché mondial du gaz ont bel et bien commencé sans l’Algérie.

Il faut savoir qu’à compter de 2026, le gaz naturel sera la première source d’énergie employée dans le monde, devant le pétrole. Les études et expertises internationales les plus sérieuses dans la prospective énergétique indiquent également qu’en 2039, la capacité de réception et de traitement du gaz naturel liquéfié aura doublé afin de répondre à la demande croissante pour cette énergie. Et, dans un contexte de transition énergétique et de lutte contre les changements climatiques, l’avenir appartient aux projets énergétiques axés sur les percées technologiques et la saine gestion des émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent.

La prestigieux firme norvégienne DNV-GL, spécialisée dans les enjeux énergétiques et environnementaux, a expliqué aussi dans un rapport spécifiquement dédié au rôle du gaz naturel dans la transition énergétique d’ici à 2050. Selon l’analyse de DNV-GL, la demande mondiale pour le gaz naturel va croître de façon continue jusqu’en 2033, avant de se stabiliser. Dès 2026, la demande pour le gaz naturel va supplanter celle pour le pétrole. La demande pour le gaz naturel va demeurer forte jusqu’en 2050. Selon les analystes, à la fin de 2050, le gaz naturel et les énergies issues du pétrole représenteront 29% du mix énergétique mondial, au lieu de 54% en 2017, en raison de l’essor des énergies renouvelables.

Le gaz naturel et le GNL sont donc l’énergie de l’avenir. Or, justement, l’Algérie a totalement raté la modernisation des unités de production et l’exploration de nouveaux gisements de gaz naturel ces dernières années. Depuis 2019, le sabotage de la stratégie ambitieux SH2030 qui a été abandonnée pour des motifs politiques, a provoqué le gel des projets gaziers et industriels les plus ambitieux de Sonatrach. Aujourd’hui, quelle est la situation de l’Algérie ?

Notre pays était naguère l’un des leaders des 21 pays exportent du gaz naturel liquéfié (GNL) dans le monde. Pour rappel, le transport du gaz naturel sous cette forme liquéfiée, à une température d’environ – 161°C, permet de réduire le volume du gaz d’un facteur avoisinant 600. Depuis 2019, l’Algérie est totalement absente des 6 pays qui exportent à eux seuls près des trois quarts des volumes de GNL transitant annuellement dans le monde. Il s’agit du   Qatar : 21,9% des exportations mondiales de GNL en 2019 ;
l’Australie : 21,3% ; les États-Unis : 9,5% ; la Russie : 8,2% ; la Malaisie : 7,4% ;
le Nigéria : 5,9%. L’Algérie est reléguée loin derrière alors qu’elle s’était lancée dans l’exportation du GNL depuis 1978 date à laquelle les autorités algériennes avaient inauguré le plus grand complexe de liquéfaction du gaz dans le monde.

Un certain mardi 21 février à Arzew, l’Algérie avait lancé le complexe de liquéfaction de gaz naturel G.N.L. 1, construit par la firme américaine Bechtel, dont la capacité de production, sans précédent dans le monde, est de 10,5 milliards de mètres cubes par an. La première cargaison a été transportée par le méthanier Sonatrach-El Paso, construit par les chantiers navals français. Malheureusement, ce statut de leader a été totalement abandonné par l’Algérie qui ne complus parmi les plus importants producteurs de GNL dans le monde à cause de sa mauvaise gouvernance politique.

En 2020, les trois plus grandes réserves de gaz sont situées en Russie (18 %) via le producteur Gazprom, et au Moyen-Orient avec l’Iran (17 %) et l’Arabie Saoudite (12 %). Les États-Unis représentent quant à eux près de 4,5 % des réserves mondiales avec l’exploitation controversée du gaz de schiste. Si une pénurie des réserves de gaz sur le court terme n’est pas envisageable au vu des réserves prouvées, en revanche plusieurs enquêtes internationales et des expertises très sérieuses prévoient un épuisement des ressources sur le siècle prochain (durée de vie moyenne des réserves : 55 ans).

C’est pour cette raison que de nombreux pays gaziers et consommateurs de gaz naturel ont lancé transition énergétique en misant sur le développement du biométhane et autres énergies renouvelables. L’enjeu face à la perspective de la raréfaction des réserves de gaz est de multiplier les sources d’apport d’énergie. Ce biogaz est un gaz produit à partir de matières organiques animales et végétales. Il peut être utilisé à l’état brut directement pour la production d’électricité et de chaleur, ou transformé à l’état de biométhane pour être injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel.

Issu de sources d’énergies renouvelables, le biométhane a toutes les qualités du gaz naturel sans en partager le caractère polluant. Le biogaz émet moins de gaz à effet de serre et participe de ce fait à la lutte contre le réchauffement climatique actuel. Le monde demain sera donc dominé par le GNL, les biogaz et de nouvelles sources d’exploitation de gaz naturel. Or, l’Algérie ne fait absolument rien pour se préparer à ce nouveau monde et continue, comme en 2020, de rester immobile face aux chocs extérieurs perdant ainsi des milliards de dollars de recettes en devises. A ce rythme, l’Algérie se fera éjecter du marché mondial du gaz et sera supplantée par d’autres pays beaucoup mieux gouvernés avec des dirigeants beaucoup plus visionnaires et rigoureux. Le danger est à prendre au sérieux.

 

 

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4 تعليقات

  1. Bah alors mr semmar ! C est presque la même algerie des oligarques qui vous ont fait profiter de leurs largesses pendant des années ! Maintenant comme vous n’y goûter plus vous crachez dedans !
    Quel honte !!!!
    Le marcher du gaz est volatiles , il n y a rien de perdu si il ne sort pas du sol aujourd’hui, il sortira demain pour d autres client ou pour les Algeriens, donc zero pertes a nos yeux.

  2. Dites vous une chose que certain pays ( la France, Angleterre, USA … ) ont l’Algérie dans le viseur et sont est entrain de l’étouffer économiquement pour l’obliger a emprunter sur la banque mondiale.
    L’Algérie, me rappelle la grenouille qu’on a mis dans une marmite d’eau et on a augmentée la température doucement , jusqu’à ébullition et quand elle s’est rendu compte, c’était trop tard, elle n’a pas pu sortir et est morte.

    @ Fliou, puisque le ridicule ne tue pas, continue a écrire ce que tu écris….