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vendredi, avril 19, 2024

Dangereuse crise de l’eau potable en perspective en Algérie : les réserves d’eau du pays suffiront à peine pour tenir jusqu’à l’automne prochain

Une dangereuse et inquiétante crise d’alimentation en eau potable se profile dans les mois à venir en Algérie. Et pour cause, les réserves d’eau du pays seront à peine suffisantes pour tenir jusqu’à l’automne prochain. Et c’est un ministre du gouvernement algérien qui le reconnaît ouvertement. 

C’est effectivement le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, qui a fait ce constat amer : « pour le moment, nous avons des réserve d’eau qui nous permettent d’assurer une alimentation régulière en eau potable jusqu’à l’automne prochain, mais il faut qu’il y ait une économie d’eau et mieux gérer ces réserves de façon à éviter de graves perturbations », a-t-il déclaré le jeudi 6 mai dernier  ,en marge de sa visite au barrage de Beni-Slimane dans la wilaya de Médéa.

Dans l’optique d’une rationalisation des réserves d’eau du pays, le ministre a évoqué les alternatives qui s’offrent au secteur en matière d’approvisionnement, que ce soit garce aux eaux souterraines, conventionnelles ou superficielles, susceptibles de « réduire les effets du manque de pluviométrie », a-t-il affirmé.

« Nous avons trois alternatives et nous devons les mettre en pratique à chaque fois que la possibilité nous est offerte pour transcender le problème du manque de ressources hydriques », a indiqué dans une déclaration publique  Mustapha Mihoubi, assurant que la première alternative consiste en la construction de retenues et d’ouvrages hydrauliques pour capter les eaux pluviales et celles des embouchures pour les transférer par la suite vers les barrages.

Mais cette alternative ne semble pas convaincante car la faible pluviométrie actuelle en Algérie expose le pays à des risques élevés de pénuries d’eau potable.  Selon les données récentes publiées par l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), le pays enregistre une moyenne de 44 % de remplissages de barrages. Cependant, les barrages et les autres eaux de surface, ne représentent que 40 % des ressources utilisées pour l’alimentation en eau potable, à coté d’autres alternatives telles que l’eau de mer dessalée et l’eau issue des forages.

Récemment, le directeur général de l’Algérienne des eaux (ADE), Hocine Zair, est sorti de son silence pour tirer la sonnette d’alarme et préparer les Algériennes et Algériens à un scénario de crise. Le changement climatique impose de s’appuyer sur le dessalement d’eau de mer, permettant ainsi de réserver l’eau des barrages aux régions des Hauts plateaux et à l’irrigation. Le même haut responsable a fait savoir que le coût moyen de production était de 60 dinars/m3 alors que le prix de commercialisation du mètre cube au niveau national est de 6,30 dinars, le différentiel étant compensé, a-t-il dit, par les subventions de l’Etat.

Soulignons enfin que l’Algérie fait l’objet d’un véritable stress hydrique, à savoir une pénurie d’eau. Récemment, Algérie Part avait tiré la sonnette d’alarme en publiant une longue enquête dans laquelle est clairement démontrée que l’Algérie menacée par la soif malgré les 55 milliards de dollars dépensés depuis… 2000.

La croissance démographique et les changements climatiques, et de ce fait l’accès à l’eau potable pour la population, constitue un défi majeur pour l’Algérie dans les décennies à venir. En été 2019, une étude de l’Institut de prospection économique en Méditerranée (Ipemed) a relevé les vulnérabilités des potentialités hydriques pour l’Algérie. D’après l’étude l’Algérie est classée parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique à long terme dans le pourtour méditerranéen. En effet, l’étude intitulée «L’accès à l’eau et l’assainissement en Méditerranée, les finances innovantes: solutions ou illusion?» démontre que l’Algérie figure parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique à l’horizon 2030. Un diagnostic qui n’a jamais été nié en vérité par les autorités algériennes. Mais contre ce danger majeur, ces dernières années, l’Algérie s’est comportée avec énormément de négligences et d’amateurisme dans la gestion des projets structurants visant à préserver cette denrée rare qui est… l’eau.

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12 تعليقات

  1. L’eau, c’est le nouveau pétrole ou gaz. Comme la nourriture, nous gâchons trop d’eau du robinet. Moi-même, je l’avoue, il m’arrive de laisser le robinet couler sans me soucier alors qu’un vert me suffit. Je pense qu’un grand effort est nécessaire surtout dans le nettoyage des barrages existants, la réfection des canalisations fuyardes, trop obsolètes.

  2. penurie de l’eau, . Manque de ressources, de nourritures l huile, manque de liquidite. .. etc…quel est l avenir du peuple algerien ? l eau est vital pour le pays

    il y a de l eau en algerie , pas d argent pour le projet . c est triste Mais , il y a les finances pour les elections

    La nappe de l’Albien est la plus grande réserve d’eau douce au monde. Elle est à cheval sur trois pays, l’Algérie, la Libye et la Tunisie. 70 % de la nappe se trouve en territoire algérien au sud-est du pays ,

  3. Les traitres sont à l’œuvre comme à l’accoutumé.
    Tout allé bien dans le meilleur du monde durant la gestion de l’eau par Suez mais, dès l’annonce de la non reconduction de son contrat par l’Algérienne des Eaux, bizarrement, tout à clashé : l’eau se rarifie, les tuyaux ont éclatés engendrant des fuites énormes, la pluie s’est arrêtée de tomber, les barrages se sont vidés, les stations de dessalement tombent en panne. C’est un peu beaucoup tout ça ?
    Et les petits bicots, à la solde de leurs maitres, s’engouffre dans la brèche et sortent leur tambour battant pour crier à la crise de l’eau.
    Sauf, que le problème de l’eau est global et ne touche pas que l’Algérie et que même durant la gestion de Suez, ces problèmes existaient bel et bien mais, les relais propagandistes n’avaient pas reçus l’ordre d’aboyer !

  4. Y’a juste un constat flagrant, après 60 ans d’indépendance, on voit partout des chaines d’enfants avec des bidons de 5 litres aller quémander le précieux liquide, ajouter à cela les pénuries multiples et variées. Quand on est patriotes, la moindre des choses c’est de dénoncer au minimum l’irresponsabilité !
    Et non pas, les yeux fermés, re-signer un nouveau chèque en blanc !
    Il n’y a que les cachiristes, pompiers-pyromanes, qui continuent de défendre l’indéfendable. En fait, non !
    Ils défendent leur fonds de commerce.

  5. @ Morgane
    Non on ne doit pas toucher à la nappe phréatique. sauf nécessité absolue
    Il y a lieu d’arreter le gaspillage .
    Pour le reste il y a la désalinisation (avec panneaux solaire)
    Il y a de l’eau dans le Djurdjura des milliers de milliards de mètres cube (en plus cette eau est renouvelable sans dépenser un sous)
    Il faut juste que le peuple fasse sa révolution et qu’il accede au rang de peuple (actuellement c’est du GHACHI)