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jeudi, mars 28, 2024

Dalila Touat et plusieurs activistes incarcérés : la répression s’accélère en Algérie avant le 22 février

La répression massive des libertés publiques et civiles en Algérie est en train de prendre une dimension très alarmante à l’approche du 3e anniversaire du Hirak le 22 février prochain. Dalila Touat, l’une des militantes les plus engagées en faveur de la cause du Hirak, a été placée sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Mostaganem hier mardi 1 Février. Les autorités judiciaires algériennes reprochent à Dalila Touat d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des publications hostiles au pouvoir algérien. 

Effectivement, les chefs d’inculpation retenus contre Dalila Touat sont l’incitation à attroupement, outrage à corps constitué et diffusion de publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national. Selon diverses judiciaires, le procès de Dalila Touat a été renvoyé au 7 février prochain.

Il est à rappeler que Dalila Touat a été interpellée par les services de sécurité le 31 janvir dernier. Dalila Touat est défenseuse des droits humains, elle fait partie du mouvement Hirak à Mostaganem. Son travail en faveur des droits humains se concentre sur l’amélioration des droits des travailleurs en Algérie et elle participe au mouvement pour les droits des chômeurs à Mostaganem.

Enseignante de physique âgée de 45 ans, Dalila Touat a été d’ores et déjà emprisonnée et condamnée par le passé. En janvier 2021, Dalila Touat a été condamnée par le tribunal de Mostaganem à dix-huit mois de détention ferme pour « outrage à corps constitué » et de « publications portant atteinte à l’ordre public ».

« C’est une femme qui a consacré tout son temps à se battre pour les droits de l’homme, notamment ceux au travail, le changement démocratique et une justice indépendante. Depuis que je la connais, et cela remonte à plusieurs années, elle n’arrête pas de dénoncer la cherté de la vie, de combattre la hogra (mépris – NDLR) », avait dit d’elle lors de ce procès l’un de ses fidèles défenseurs, Farid Khemisti.

Dalila Touat avait été placé en détention le 3 janvier 2021 avant d’être libérée le 19 février 2021 à la suite d’une grâce présidentielle décidée par Abdelmadjid Tebboune, le Chef de l’Etat.  Dans une précédente affaire, Dalila Touat a été condamnée le 30 novembre 2020 à deux ans de prison sans mandat de dépôt. Elle est accusée d’avoir incité des citoyens à boycotter le référendum populaire du 1er novembre et d’“outrage à fonctionnaires dans l’exercice de ses fonctions”.

Le triste sort de Dalila Touat confirme enfin que le régime s’est encore davantage acharné sur les militants et activistes pacifiques du Hirak dans l’optique d’empêcher toute éventuelle réapparition des marches populaires à l’occasion du prochain 3e anniversaire du mouvement de protestation populaire né le 22 février 2019. A ce titre, plusieurs autres activistes et opposants ont été emprisonnés sans aucun ménagement par la justice algérienne. C’est le cas de Ghomari Mohamed Ishak qui a été condamné hier mardi 1e février par le tribunal de Tlemcen à 3 ans de prison ferme avec mandat de dépôt assorti d’une amende de 300 000 Da.

Ce militant du Hirak avait été arrêté le 30 Janvier dernier et son domicile familial a été perquisitionné par les services de sécurité. Comme pour Dalila Touat, la justice algérienne lui reproche la « diffusion de publications pouvant porter atteinte à l’ordre et la sécurité publique ».

 

 

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