Le taux d’incidence correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine, dans une population de 100 000 habitants. Deux seuils ont été fixés par les épidémiologistes : le seuil de vigilance est atteint si plus de dix personnes sont infectées pour 100 000 habitants. Le seuil d’alerte se trouve à 50 personnes infectées. En Algérie, force est de constater que dans certaines wilayas, ce taux d’incidence a atteint des proportions très alarmantes et inquiétantes. C’est ce que nous apprend une étude réalisée sur la base d’un rapport scientifique officiel et très approfondi de l’Institut National de la Santé Publique (INSP).
L’INSP est l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.
Dans son bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 30 juillet dernier et entièrement consacré à la situation épidémiologique liée au COVID-19, l’INSP a noté qu’au 30 juillet, six wilayas notifient une incidence supérieure à 100 cas pour 100 000 habitants ; ce sont Blida (176,65) et Tipaza (119,91) de la région Centre, Sétif (140,66) et Khenchela (103,83) de l’Est, Oran de la région Ouest avec 120,10 cas pour 100 000 habitants et Ouargla du Sud (125,66).
Ces seuils sont dramatiques et démontrent que la pandémie dans ces wilayas a dépassé le seuil rouge. La situation sanitaire est donc totalement incontrôlable. Sur le plan national, le taux d’incidence est de 70,03 cas pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 17,1 % au cours des sept derniers jours. Mais une bonne nouvelle met un peu de baume au coeur : cette augmentation est légèrement inférieure à celle observé la semaine précédente, à savoir 19,3 %. La région Centre totalise 37,4 % de l’ensemble des cas ; elle est suivie par la région Est (28,9 %), l’Ouest (18,0 %) et le Sud (15,7 %).
Au cours de cette dernière semaine, à savoir du 23 jusqu’au 30 juillet dernier, plus de 600 nouveaux cas sont déclarés chaque jour à l’exception du 26 juillet où l’Algérie a déploré 593 cas. Le nombre moyen de nouveaux cas déclarés est de 621 par jour avec un pic de déclarations maximal de 675 cas le 24 juillet. Du 24 au 30 juillet, 4 347 nouveaux cas sont
enregistrés avec un augmentation de 5,3 % des nouvelles contaminations dans notre pays, note enfin le rapport de l’INSP.
