C’est la première fois qu’un organisme étatique en Algérie reconnait officiellement que les mesures de confinement prises face à l’épidémie du COVID-19 ne sont pas comprises ni bien appliquées par la population algérienne. En effet, l’Institut National de la Santé Publique (INSP) a souligné cette vérité amère dans son dernier bulletin épidémiologique portant sur l’évolution inquiétante de la situation sanitaire en Algérie.
Face au COVID-19, les Algériennes et Algériens n’adoptent pas les bons réflexes et n’adhèrent pas aux mesures du confinement. Ce constat amer dressé par l’INSP appelle à une réaction urgente des autorités publiques qui doivent renforcer la sensibilisation. L’INSP affirme à ce propos que « des efforts de communication s’imposent pour expliquer l’importance de chaque mesure prise », explique ainsi l’INSP, le plus important organisme sanitaire public qui joue un rôle majeur dans la prévention sanitaire en Algérie. L’INSP est un organisme public qui a pour mission de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectorielle.
Dans ce sens, l’INSP considère qu’il est « impératif de revenir aux essentiels de la lutte contre cette affection ». Cela signifie, explique la même source, » Trouver, isoler, tester et prendre en charge chaque cas et chercher sans relâche chaque contact ». L’INSP appelle clairement à la mise en place d’une politique de dépistage efficace pour circonscrire l’évolution de l’épidémie. Or, justement, dans le dépistage l’Algérie accuse des déficiences très alarmantes et ce depuis le début de l’épidémie au mois de mars dernier à cause de la pénurie des tests de dépistage PCR.
A l’échelle nationale, la part des cas dépistés par les tests PCR représente 35,8 % de l’ensemble des cas positifs au COVID-19. Au niveau des wilayas de la région Centre, 29,5 % des cas sont confirmés par PCR. Il y a des wilayas qui ont même une proportion inférieure à 10 % comme sont Chlef, Bordj Bou Arreridj et Médéa avec respectivement 3,4 %, 6,3 % et 7,9 %. Avec de telles faiblesses dans le dépistage, l’Algérie ne pourra jamais gagner sa guerre contre l’infection COVID-19.
