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vendredi, avril 19, 2024

COVID-19. Face à la « sanction » de l’Union Européenne, le régime algérien panique et veut manipuler la situation sanitaire

Dangereux et inquiétant. Les autorités algériennes viennent de faire une volte-face complète. Après plusieurs semaines de hausses vertigineuses des contaminations au COVID-19, le pouvoir algérien est, semble-t-il, en train de manipuler les données épidémiologiques dans l’espoir de regagner la confiance de l’Union Européenne laquelle a décidé officiellement le 29 juillet dernier de retirer l’Algérie de la liste des pays sûrs dont les ressortissants sont autorisés à entrer dans l’espace Schengen. 

Cette décision a fait l’effet d’une bombe à Alger. La diplomatie algérienne a été contrainte de réagir officiellement le 2 août dernier en exprimant sa « surprise » face à cette décision des pays de l’Union Européenne.  D’après la diplomatie algérienne, l’Etat algérien a mobilisé des moyens et engagé des efforts colossaux » qui « sont sans nul pareil dans de nombreux pays, où sont enregistrées de plus graves situations, avec des cas de contamination de loin supérieurs à ceux recensés en Algérie « .

Au lendemain de cette réaction diplomatique, le ministère algérien de la Santé commence à annoncer des bilans étrangement à la baisse concernant les nouvelles contaminations et infections par la COVID-19 ainsi que les décès des victimes de la pandémie. Oui, comme par hasard, au lendemain de l’impact politique  très négatif de la décision de l’Union Européenne, la pandémie entame une décrue en Algérie. Comment, et par quelle magie, la situation sanitaire peut-elle s’améliorer si promptement de la décision de Bruxelles de retirer l’Algérie de la liste des pays sûrs ? La nouvelle communication du régime algérien ne relève d’aucune logique scientifique. Pis encore, elle laisse transparaître une volonté manifeste de manipuler dangereusement la situation sanitaire pour des raisons politiques.

Après plusieurs semaines de hausses et au lendemain d’un Aid ayant donné lieu à de nombreux regroupements familiaux, et dans un pays où le dépistage massif de la population n’a jamais été pratiqué sans oublier les déficiences d’un confinement partiel mené avec beaucoup de bricolage, l’amélioration soudaine de la situation épidémiologique n’a absolument aucune fiabilité sur le plan scientifique.

Pis encore, s’enfonçant dans une piètre comédie, le régime algérien est allé jusqu’à annoncer l’ouverture graduelle des mosquées et des plages ! Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a instruit lundi le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de programmer la « réouverture graduelle » des lieux de culte, des plages, des lieux de récréation et de détente aux citoyens.

Cette instruction a été donnée lors d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité, présidée par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, au siège de la présidence de la République, consacrée à l’évaluation de la situation dans le pays à la lumière des récents développements concernant la pandémie du Covid-19.

« Le Président de la République a instruit le Premier ministre à l’effet de programmer une réouverture graduelle des lieux de culte, qui sera limitée, dans une première phase, aux seules grandes mosquées d’au moins mille (1000) places, et qui soient en mesure de permettre la distanciation physique indispensable, avec comme impératif le port du masque par tous », a précisé un communiqué de la Présidence algérienne.

D’après cette source officielle et autorisée, les algériens vont pouvoir respecter les gestes barrières dans les mosquées alors qu’ils n’ont jamais été respectés dans les espaces publics comme les rues ou les marchés. Mais plus le mensonge est gros, mieux il passe en Algérie. Le régime algérien est décidé à amorcer une « normalisation » de la vie en Algérie pour faire croire à l’Europe et l’opinion publique internationale que la situation sanitaire n’est pas du tout préoccupante ni dangereuse. Et pour ce faire, l’ouverture des mosquées et des plages sera le symbole de cette « normalisation ». Une attitude suicidaire dans un pays qui peine à dépister plus de 1000 personnes par jour et dont les laboratoires publics comme privées manquent cruellement des réactifs et d’écouvillons pour le test de dépistage du Covid-19.

Les mosquées vont permettre des regroupements très dangereux qui ne manqueront pas d’encourager la propagation du coronavirus COVID-19. L’étudiant le plus amateur en sciences médicales peut démontrer ce constat. Mais le régime algérien n’accorde pas de l’importance à la science. Seule la politique compte. Et son objectif est clairement affiché : empêcher son isolement international et sa mise à l’écart par les puissances mondiales comme l’Europe au nom de la « raison sanitaire ».

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