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vendredi, avril 19, 2024

COVID-19 en Algérie : Voila pourquoi les chiffres des autorités algériennes sont faux et trompeurs

Les chiffres des autorités algériennes concernant la propagation du COVID-19 sur le territoire national ne sont pas du tout une référence fiable. Pourquoi ? Parce que les autorités algériennes, au début du mois d’avril dernier, ont pris une décision catastrophique qui a totalement faussé les calculs du recensement des cas contaminés au COVID-19. 

Oui, à partir du 5 avril dernier, le ministère de la Santé algérien a préféré recourir à l’usage du scanner thoracique pour remédier à la pénurie cruelle des tests de dépistage PCR en Algérie. Or, cette décision n’a aucun fondement scientifique. Le scanner thoracique ne doit pas être utilisé comme moyen de dépistage chez des patients sans signes de gravité pour le diagnostic du Covid-19. Cet examen sans injection peut être effectué en cas de symptômes respiratoires avérés relevant d’une prise en charge hospitalière chez des patients testés positifs ou suspects d’avoir contracté le virus.

Or, en Algérie, les autorités sanitaires ont généralisé abusivement l’utilisation des scanners thoraciques en les considérant comme l’outil privilégié afin de dépister la population algérienne. Un choix charlatanesque et irrationnel puisque les cas contaminés ne présentant pas de détresse respiratoire ou de syndromes respiratoires ne seront pas détectés par des scanners thoraciques. Cette défaillance a permis à de très nombreux cas asymptotiques d’échapper au dispositif de contrôle et de surveillance de l’épidémie déployé en Algérie.

En France, dés le 10 avril 2020,  la Haute Autorité de la Santé (HAS) et plusieurs sociétés savantes d’imagerie médicale, comme la Société française de radiologie ont publié des notices sur le bon usage du scanner thoracique dans le cadre d’une infection à Covid-19.

Elles précisent encore qu’en milieu hospitalier un « scanner thoracique peut être réalisé à visée pronostique en cas d’aggravation secondaire des symptômes ». Il peut être pratiqué avec ou sans injection, pour évaluer l’extension de la pneumopathie, l’apparition d’un pneumothorax, un risque de complication thrombo-embolique, etc.

 

Si le scanner ne peut être pratiqué dans le but d’un dépistage, les autorités sanitaires françaises ont précisé dés le mois d’avril qu’ »en l’absence de disponibilité de test biologique rapide, la réalisation d’un scanner thoracique pour le dépistage de lésions pulmonaires silencieuses chez des patients de statut Covid non connu », peut être indiquée dans des cas très spécifiques (sans pouvoir attendre les résultats de la PCR), comme une intervention chirurgicale en urgence ; ou encore une situation thérapeutique urgente (AVC, hémorragie…).

Malheureusement, en Algérie, dans les hôpitaux, c’est le bazar général. Le scanner thoracique, dans les structures de santé publique qui possède cet appareil d’imagerie médicale, est utilisé à tort et travers sans tenir compte des spécificités des situations où il peut réellement donner des résultats scientifiques fiables et sérieux. Les tests de dépistage introuvables et en rupture de stocks, les médecins se rabattaient depuis le mois d’avril jusqu’à aujourd’hui encore sur le scanner thoracique ne pouvant ainsi identifier que des cas graves contaminés au COVID-19 laissant les autres échapper aux mailles du filet sanitaire et circulant le plus normalement du monde au sein de leurs familles contaminant ainsi les personnes les plus fragiles.

C’est pour cette raison que l’Algérie n’a jamais pu cerner l’ampleur de l’épidémie ni n’a pu l’endiguer comme l’ont fait plusieurs pays à travers le monde à l’image de notre voisine la Tunisie…

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