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vendredi, avril 19, 2024

COVID-19. Attention, l’Algérie demeure fortement exposée aux dangers d’une 4e vague meurtrière

La situation sanitaire en Algérie redevient très inquiétante car la circulation du SARS-CoV-2 est en forte augmentation dans plusieurs wilayas. Et avec le niveau encore faible de la population algérienne, le pays est plus que jamais confronté à une nouvelle 4e vague de contaminations et de décès en raison des formes les plus graves de l’infection au coronavirus COVID-19. 

En effet, la vaccination en Algérie contre la COVID-19 tourne au ralenti et s’avère être un échec inquiétant. Le président Abdelmadjid Tebboune a indiqué lui-même dimanche soir 11 octobre lors d’une interview diffusée par l’ENTV qu’à peine 11 millions d’Algériens avaient été vaccinés à ce jour, écartant tout éventuel recours à la vaccination obligatoire dans le futur.

S’exprimant lors d’une entrevue avec des représentants de la presse nationale,  Tebboune a fait savoir que la vaccination avait touché jusqu’à présent « 11 millions d’Algériens », sachant que le nombre de la population ciblée pour atteindre l’immunité collective vacille entre 25 et 30 millions d’habitants. Le Chef de l’Etat reconnaît lui-même la faiblesse inquiétante de la campagne de vaccination en Algérie et explique cette réalité amère par les peurs et les angoisses diffusées au sein de l’opinion publique par les rumeurs sur les effets secondaires supposés dangereux du vaccin anti-COVID. C’est dire que les autorités algériennes n’ont pas pu gagner la confiance de leur population pour les persuader de la nécessité de se faire vacciner et de protéger la santé publique contre les effets désastreux de l’épidémie de la COVID-19.

L’échec de la vaccination massive de la population algérienne coïncide avec une remontée des nouvelles contaminations dans plusieurs wilayas importantes du pays à la fin du mois de septembre dernier et de nombreux experts craignent une flambée d’ici le mois de novembre prochain avec le risque imminent d’une 4e vague semblable à la terrible 3e vague qui a ébranlé l’Algérie l’été dernier causant de très nombreux morts.

Selon l’Institut National de la Santé Publique (INSP), un organisme scientifique relevant officiellement du ministère de la Santé et chargé de mener des enquêtes sanitaires au sein de la population pour cerner l’évolution des épidémies les plus dangereuses, au 24 septembre dernier, pas moins de dix-huit wilayas sur quarante-huit ont enregistré une augmentation des déclarations des nouvelles infections à la COVID-19.  Parmi-elles, six wilayas ont un taux d’accroissement supérieur à 50,0 % des nouvelles infections.

Ce sont Laghouat avec une moyenne estimée à 1,3 entre le 11 et le 17 septembre puis à 2,3 entre le 18 et le 24 septembre et un taux d’accroissement de 220,0 %, El Tarf (de 0,4 à 1,0 ; 133,3 %), Ain Témouchent (de 1,3 à 2,7 ; 111,1 %), Tiaret (de 0,9 à 1,4 ; 66,7 %), Mila (de 1,3 à 2,1 ; 66,7 %) et Khenchela (de 1,1 à 1,7 ; 50,0 %).

Plusieurs autres wilayas souffrent d’une augmentation conséquente des cas probables, à savoir ces personnes souffrant de tous les symptômes d’une infection à la COVID-19, mais elles n’ont pas été dépistées par des tests PCR ni comptabilisés dans les bilans officiels du ministère algérien de la Santé. Et pourtant, ces cas positifs ont été déclarés comme des “cas infectés” par la COVID-19 par le soignants dans les hôpitaux algériens à la suite d’un examen approfondi au scanner thoracique, mais sans être recensés par le ministère de la Santé parce qu’il n’y pas assez de kits de dépistage PCR afin de confirmer définitivement la positivité de ces patients.

Depuis le 24 septembre dernier, les données de l’INSP nous apprennent qu’au moins douze wilayas ont observé une hausse dans les notifications des nouveaux cas probables. Ce sont : Sétif, Boumerdes, Oum El Bouaghi, Biskra, Tébessa, Tiaret, Tizi Ouzou, Tipaza, Saida, Batna, Ghardaïa et Guelma. Ces trois dernières wilayas ont un taux d’accroissement
supérieur à 50,0 %. Guelma enregistre une moyenne de 0,1 entre le 11 et le 17 septembre et, 0,4 entre le 18 et le 24 septembre, soit une augmentation de nouveaux cas probables de 200,0 %, Batna (de 2,3 à 5,1 ; 125,0 %) et Ghardaïa (de 1,9 à 2,9 ; 53,8 %).

Ces données épidémiologiques démontrent enfin un rebond des activités de l’épidémie en dépit d’un recul généralisé sur les autres wilayas du pays. Un rebond qui veut s’accélérer à d’autres wilayas d’ici la fin du mois d’octobre provoquant ainsi une explosion des infections et des hospitalisations à l’échelle nationale. Faute d’une immunité collective grâce à une vaccination intensive, l’Algérie risque de payer un lourd tribut face à un nouveau pic de l’épidémie de la COVID-19.

 

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