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vendredi, mars 29, 2024

Corruption – 8 ans à la Tête de la Police Algérienne et 15 Années en Prison.

Le verdict est tombé le 1er Avril 2020 contre le général Abdelghani Hamel, ex-directeur général de la Sûreté nationale algérienne (DGSN).

En détention provisoire depuis le mois de juillet 2019, Abdelghani Hamel était poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, principalement liées à des faits de « blanchiment d’argent, incitation de fonctionnaire pour l’obtention d’indus avantages, non-déclaration de patrimoine et enrichissement illicite, trafic d’influence et obtention de fonciers par des moyens illégaux ».

Abdelghani Hamel, qui jouissait d’un salaire de 480.000 Da mensuels, a comparu en même temps que toute sa famille, qui a dû rendre des comptes devant la justice pour justifier l’immense empire immobilier acquis et des faits de corruption que le père était pourtant censé combattre…

Il faut savoir que selon l’enquête, la famille Hamel détiendrait 61 biens immobiliers, répartis sur plusieurs wilayas et grandes villes d’Algérie, mais également 24 sociétés ainsi que 135 comptes bancaires, dont plusieurs en devise…

A l’issue de plusieurs jours de procès, les magistrats ont prononcé de lourdes peines contre l’Ex DGSN et tous les membres de sa famille. C’est 15 Ans de prison ferme qu’a prononcé le tribunal de Sidi M’hamed contre Abdelghani Hamel, assortie d’une amende de 8 Millions de Dinars.

3 ans à 10 ans de prison ferme ont été prononcés à l’encontre de ses enfants – trois garçons et une fille – ainsi que des amendes infligées qui vont de 6 Millions de Dinars à 2 Millions de Dinars !

L’épouse de l’ancien DGSN, Annani Salima, qui a reconnu entre autres avoir bénéficié de neuf (9) locaux dans la commune de Ouled Fayet (Alger) pour « la réalisation d’une crèche », a écopé de 2 années de prison et d’une amende d’1 Million de Dinars.

Le tribunal a par ailleurs condamné les différentes sociétés de la famille d’Abdelghani Hamel à une amende de 32 millions de DA, avec confiscation de tous les biens meubles et immeubles, que possède Abdelghani Hamel et sa famille.

Originaire du nord-ouest de l’Algérie, comme beaucoup de hauts cadres civils et militaires promus par l’ex Président algérien Abdelaziz Bouteflika, Abdelghani Hamel, est né le 3 juillet 1955 à Sabra dans la wilaya de Tlemcen.

Après 37 ans passés au sein de la gendarmerie, le président déchu Abdelaziz Bouteflika le nomme commandant de la Garde républicaine en 2008 et le promeut général-major, avant de le propulser chef de la police (DGSN) le 7 juillet 2010, jusqu’à son limogeage en juin 2018.

Le procès d’Abdelghani Hamel, un temps pressenti comme probable successeur de Bouteflika, est doublement édifiant, en ce sens qu’il donne un exemple du comportement indigne des nombreux responsables de l’Etat algérien durant l’exercice de leurs fonctions d’une part,  et donne d’autre part la véritable image de Bouteflika et sa volonté à asseoir un régime caractérisé par l’impunité et dominé par la rapine, la gabegie et la Hogra, ayant eu pour conséquence le retour aux devant de la scène de l’Armée et l’emprise des militaires sur les affaires judiciaires et civiles de la Nation. Cette fois-ci certainement pour longtemps !

Celui qui avait vendu l’image d’un Président civil ayant réussi à démanteler les services de l’Armée et affaibli le rôle de ses Généraux affairistes au sein de l’appareil d’Etat, n’a fait en réalité que s’entourer d’autres Hauts Gradés et hommes d’affaires, aussi corrompus que médiocres…

Ils auront tous réussi à enfoncer encore un peu plus l’Algérie dans de plus profondes misères : économique, sociale, culturelle et politique.

Le soulèvement populaire qui s’en est suivi n’a pu, pour l’heure, asseoir un Etat démocratique qui devrait accompagner ce Pays prospère, avec des institutions fortes et indépendantes à même d’assurer une justice sociale et un espoir pour la Nation algérienne et les générations futures.

Si l’optimisme nous pousse à penser que tout reste encore à faire, ce sera certainement grâce à des femmes et des hommes compétents et honnêtes, épris de ce pays, des valeurs de modernité et de réussite. Pour le moment, ils n’ont à notre connaissance pas encore accédé au pouvoir.

Bachir Outaghani

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